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4,18

sur 366 notes
Encore, encore, ce livre nous emplit d'une saine colère. À la fois éloge de l'activisme lesbien, plaidoyer pour un journalisme français moins froid, et manifeste féministe sans peur et plein de reproches envers un monde qui tue des femmes tous les jours.

Si les références aux États-Unis sont un peu (trop ?) nombreuses, c'est probablement parce que nous n'avons pas assez d'exemples en France : exemples de journalistes dont l'identité queer n'est pas un frein à leur présence sur les plateaux ou dans les rédactions, exemples de militantes lesbiennes et/ou féministes qui reçoivent les égards qui leurs sont dus, etc.

Le registre de langue est très changeant, et même si ça n'est pas nécessairement de mon goût, ça n'enlève rien à la qualité du livre, ni ne dessert le propos.

Merci Alice !
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Un livre intelligent, beau et profond. C'est si rafraîchissant de lire une oeuvre pareille. Alice Coffin fait un travail incroyable sur des sujets extrêmement variés (féminisme, militantisme, journalisme, visibilité LGBTI).

L'écriture est accessible et agréable. On peut finir le génie lesbien en quelques heures ou passer des jours, voire des semaines, à le décortiquer, noter toutes les précieuses références, à relire en boucle des pages qui nous confortent dans notre propre militantisme et nous font comprendre que l'on n'est pas seul·e·s dans la lutte, que l'on est bien plus nombreux·ses que ce que l'on croît.

Un grand merci à l'autrice de ce superbe livre, pour son courage et sa détermination, mais aussi pour avoir mis en lumière des sujets si importants (beaucoup trop éclipsés par les médias mainstream ou les personnalités publiques).

Je recommande fortement ce livre à tout le monde. Je le recommande en particulier aux journalistes, aux militant·e·s, aux féministes, aux lesbiennes, aux jeunes ; mais aussi aux plus vieux et plus conservateurs qui pourraient, le temps de quelques heures, se plonger dans la réalité de bon nombre de personnes.
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Bien écrit, bien documenté, appuie là où il faut.
Un beau travail.

Pour ceux que les propos au sujet des hommes et de l'hétérosexualité font hurler : ce n'est pas de la misandrie ou de l'hystérie c'est du réalisme. C'est documenté factuellement avec chiffres à l'appui, pour info.
Le shitstorm qui a accompagné la sortie du livre, s'appuyant sur des bouts de citations tronquées, pas du tout centrales dans le texte et sorties de leur contexte est très révélateur.

Comme l'écrit Kae Tempest : "if some people don't hate your work, you're not doing it right".

Notre soutien enthousiaste à Alice Coffin.
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Le regard d'Alice Coffin, très documenté, sur les médias et sur le milieu activiste lesbien français est très riche et nous apprend à chaque page des choses essentielles.
J'ai adoré les passages sur la question de la « neutralité » des médias français, très intéressant, et sur le male gaze notamment. le dernier chapitre fait aussi du bien : non ce ne sont pas les féministes qui souhaitent la guerre des sexes, elles répondent simplement à la guerre menée contre les femmes depuis des millénaires, c'est reposant c'est nécessaire!
Un léger manque de structure, ou alors je ne l'ai pas comprise, j'ai eu une impression de redondance à plusieurs moments. Dans tous les cas ça met bien en exergue le génie lesbien, et la complexité de cette identité lesbienne intersectionnelle de la communauté LGBT encore trop sexiste et des féministes encore trop heteronormées, je ferai preuve de plus d'attention à l'avenir sur ces questions, merci Alice Coffin !
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Ce livre est une folie, j'ai envie de replonger encore et encore dedans. Je sais déjà que je vais le relire, pour mieux le comprendre, mieux m'en imprégner. Cet essai m'inspire, me rend puissante et fière. J'adore être lesbienne, j'adore les lesbiennes. Soyons fortes. Soyons le changement. Je vais recommander ce livre à tout mon entourage.
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Tout le monde peut ne pas être d'accord avec Alice Coffin, être en désaccord sur son traitement vis-à-vis des hommes, dire que c'est extrémiste etc. etc

Cependant, cela n'empêche pas que le livre de Alice Coffin est très intéressant, il permet de faire réfléchir, de se poser la question.
Lire un livre ne veut pas forcément dire adhérer aux idée.
Il peut nous faire apprendre des choses vu par les protagonistes, les actrices/acteurs, essayer de comprendre le combat, les raisons, être au courant de ce qu'il se passe.
Bref, je pense qu'il ne faut pas être aigris sur un essai/livre qui à pour but de nous apprendre, de nous montrer des vérités.

Aujourd'hui il y un vrai problème de sexisme, de mysorine et d'homophobie en France.
Les personnes qui vont "mais arrêtez de vous victimiser, arrêtez, c'est FAUX" sont souvent des hommes cis blanc hétéro. Exactement le même type qui a dominé le monde depuis sa création...

Alors pour combattre quelque chose qui est ancré dans l'inconscient des gens, il faut choquer, il faut être extrême dans ses propos.

"Nia nia nia, pas TOUS les hommes sont comme ça"
Non Jean-Michel, peut-être que tous les hommes ne sont pas comme ça, mais une énorme majorité le sont, et beaucoup ont des remarques même inconscient qui sont de l'ordre du sexisme.
Aujourd'hui, si les femmes ont peur d'être seules dehors le soir, c'est parce qu'elles ont peur des hommes. Qu'importe que lui ou lui ne va rien faire, ce qui fait peut c'est que 99% des agressions faites aux femmes sont des hommes.
Peut-être que je m'exprime mal, mais il y a des personnes qui s'exprime mieux que moi avec de meilleurs arguments et pour ça je vous laisse faire vous même les recherches sur Google.

Bref, d'accord ou pas d'accord avec les propos de Alice Coffin, il est important de lire pour comprendre son combat, comprendre ses idées.
Si vous ne les comprenez pas, au moins vous les connaissez et vous savez donc quel est son objectif.
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En gros, Pour.
Pour l'énergie. Pour l'humour. Pour l'excès, la provocation. Pour les traits d'humour, les facéties. Pour les traits d'esprit. Pour le coming out (la sexualité n'est pas une information privée, la dignité humaine est de vivre en couple). Pour la visibilité des LGBT. Pour la liberté.


Mais pas pour tout.
Pas pour faire des Français des Américains, ça n'a pas de sens - et le contraire non plus. Pas pour les digressions sur les journalistes : où passe la ligne éditoriale, la spécificité du média ? Un journaliste n'est jamais seul - sauf s'il lance son propre média. Pas pour la promotion d'un journalisme activiste systématique : ça s'appelle la politique. Pas pour sa critique des médias (sommaire, plate et indifférenciée - si les journalistes des médias dont elle parle sont consensuels c'est parce qu'elle ne parle que de ceux qui font une audience maximale, à commencer par les chaînes de télé, et que l'audience implique la posture (hypocrite) du consensus ; elle a montré en créant l'association des journalistes LGBT que le journalisme peut tenir des discours plus confidentiels donc plus libres - et l'activisme gagne pourtant bien sûr à se mener en groupe). // Pas pour un journalisme qui n'aurait que l'émotion pour ligne d'action : le journalisme n'est pas une profession mais ceux qui en relève ne peuvent en faire une profession sans adopter une méthode, une éthique - la leur, s'ils en ont les capacités intellectuelles et le caractère, mais c'est rare ; celle de la ligne éditoriale de leur journal, s'il acquiert une crédibilité, une autonomie financière, un lectorat, mais sa genèse resterait empirique, donc longue, singulière et impossible à reproduire ; ou alors celle qui ressortirait d'une réflexion de groupe, par exemple communautaire dans le but de servir le confort et l'amélioration de la vie de cette communauté : l'émotion est à l'origine de la formation des connivences au sein du groupe mais ne peut se priver pour la production du discours du respect des règles, de l'éthique qui émanent de l'élaboration de la ligne éditoriale. En rester à revendiquer la parole au seul titre de l'émotion se résout dans la liberté d'expression, sans autre exigence, qui ne définirait en rien une profession mais les droits universels accordés à toute personne d'une organisation sociale singulière, la démocratie - et si tout citoyen peut se faire ou devenir par le fait accompli, d'un témoignage spontanément porté dans l'espace public par exemple, journaliste, il faut bien la définition d'un cadre pour en faire une profession - sans que cela limite la liberté de toute communauté à travailler en ce sens : la liberté d'association est garantie depuis 1901. // Pas pour son opposition courte entre le républicanisme et le communautarisme : c'est de notoriété publique que le premier sert l'égalité et le second la liberté - et que l'union des deux est nécessaire à la solidarité. Par pour sa promotion exclusive du communautarisme : ce serait un monde exclusivement porté par la liberté, donc le conflit et l'inégalité. Pas pour le mot « coming out », trompeur, en ce qu'il fait croire que « le problème c'est les autres » et que « l'extérieur, c'est le neutre » - le « coming out » est aussi un combat, une affirmation personnelle (et elle écrit que le projet de son livre s'est affirmé au moment où elle a revendiqué son identité lesbienne devant une fonction d'autorité, le Président de la République), mais c'est aussi un effort des autres, ceux qui reçoivent ce discours qui ne sont pas « neutres » et ont l'obligation d'accueillir la dignité exprimée de vivre en couple - il faudrait un mot français pour cela, le « outing » correspond trop à la vie américaine, faite d'opposition et de lutte - et c'est peut-être pourquoi, en effet, comme elle l'écrit le « outing » n'est pas bienvenu en France, ce qui, c'est parfaitement juste, est une catastrophe pour tout le monde en occultant, encore une fois, que la dignité humaine est de vivre en couple - pas de « faire ce qu'on veut avec qui on veut et ça nous est égal ». D'une manière générale, pas pour ses postures théoriques qui ne tiennent pas. Pas pour le titre. Il fait croire que l'identité lesbienne révélera ses fulgurances mais il n'en est rien puisqu'il se mêle au féminisme. Si génie il y a, c'est, en miroir, et par auto-congratulation, celui de la seule unité qui s'exprime ici, qui n'est le lesbianisme, ni la femme, mais, donc, une personne en quête d'identité. // Pas pour son ton sérieux et ronchon à la papa qui gâte le plaisir d'accueillir son sens de la dérision.

Et puis, sans opinion.
Sans opinion sur sa critique de l'hégémonie masculine dans les festivals et les récompenses professionnelles : c'est à la fois évident comme il est évident que ces manifestations favorisent l'autorité et la mettent en scène : revendiquer une audience auprès de ces institutions par essence discriminantes (sélectives) est contradictoire avec le reste de son propos promoteur d'authenticité et de variété ; vouloir intégrer le pouvoir c'est toujours vouloir l'incarner et donc en défendre l'idée - renverser l'incarnation du pouvoir, prétendre que la vie en société puisse s'affranchir de l'autoritarisme de la majorité implique d'autoriser la sélection de s'effectuer - et d'obtenir la liberté d'en limiter la portée par la contextualisation de ses critères et le développement d'autres organes de sélection - selon d'autres critères - son activisme, ici, pourrait favoriser la visibilité des festivals LBGT, et contribuer à identifier une spécificité identitaire LGBT qui serve autrement que par le conservatisme de l'autorité la cohésion et l'unité de l'organisation sociale dans son ensemble ? // Sans opinion sur ses exigences virulentes de modèles lesbiens et LGBT en particulier : c'est d'une évidence éclatante mais la figure tutélaire ne se décrète pas, elle se construit - puis se décline en identité - est-ce que sa verve scripturaire ne pourrait pas contribuer à dégager les traits identitaires du lesbianisme, par des biographies édifiantes, par exemple ; par la création d'une maison d'édition ; par des articles LGBT à l'AJL qui fasse circuler les parcours de vie de personnalités inconnues en France mais dont l'action aura été éminente ailleurs ? Je la rejoins demain si elle veut // Sans opinion sur son mélange entre défense LGBT, féminisme et gallophobie : d'abord il est évident que pour être aussi agressive et revendicatrice envers la vie française, c'est qu'elle lui est fortement attachée et aspire à l'adapter plutôt qu'à la quitter ; ensuite elle se perd à mon avis à vouloir défendre les femmes en général en arrière-plan, en soubassement de son combat pour la visibilité des lesbiennes : d'une part elle aura des difficultés à défendre des modes de vie dont elle est à des années-lumières, semble-t-il (la féminité apaisée, douce, ou maternelle, ou à l'inverse, séductrice, organique par exemple (travailleuses du sexe, et le féminisme n'est pas absent non plus de ce type de sexualité), mais d'autre part, son témoignage révèle que son manque premier concerne la visibilité lesbienne : elle aurait tout intérêt à se spécialiser sur cet aspect où elle excelle (et qu'une femme défende « les femmes » est à peu près aussi sensé que « les hommes » soient défendus par un « homme » : serait-il hétéro ? Pour défendre tous les hommes ? même les homos ? ça a déjà été fait - sans que la méthode paraisse faire l'unanimité :-) ; serait-il homo ? Sérieux ? on a déjà vu des hommes hétéros se sentir légitimement défendus et représentés par un homo ?? Soit on défend la pensée unique (les femmes sont des hommes dans une société patriarcale), soit on promeut la vie de couple - et on décline les communautés selon les types de sexualité, qui chacune exposera son mode de vie privilégié, ses critères, son identité - le « féminisme » a vocation à s'effacer à mon sens devant la théorie des genres.


En somme, un livre qui pose les évolutions de notre société vers les notions d'identité et la théorie des genres mais qui les pressent encore seulement dans ce qu'ils fissurent l'ordre social de manière positive (communautarisme et égalité de droits) et de manière négative (que devient le monolithe de l'égalité de droits dès lors que l'on sape la notion d'autorité censé les mettre en place et les garantir ?). À mon sens la solution se trouve dans l'établissement d'un nouvel universalisme : le couple, qui convie la sexualité, et par elle la communauté, le groupe, plutôt que l'individu qui poserait seul les règles de l'univers en se convainquant que l'absence d'émotion sera la certitude d'avoir atteint l'universel - en quoi il se plantera puisque c'est l'émotion qui est universelle.

J'aimerais bien la rencontrer.
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J'ai apprécié cet essai par l'approche différente des autres essais sur le féminisme que j'ai lus.
D'abord parce que c'est une approche très personnelle, via son travail de journaliste et de militante, mais aussi particulièrement riche et détaillé en exemples et anecdotes.
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Si je n'ai pas totalement accroché à ce livre, il reste indispensable, et il ne m'a pas non plus laissée indifférente , loin de là, parfois à des niveaux très inattendus.
Je n'ai que peu goûté la véhémence de certains passages et actions décrits comme des coups d'éclat. Je me rends compte que j'ai perdu de ma flamme militante (l'ai-je jamais eue ?) et c'est bien le propos du livre. Si on était toutes un peu plus enflammées par ces questions qui nous concernent toutes (lesbiennes ou pas), peut-être que ça irait un peu mieux. Pas bien, mais mieux.
Travaillons ce point. Je vis au Portugal où j'ai eu recours à la PMA. Je mesure dans ces pages cet extraordinaire privilège. Et aussi que ça ne concernent pas que les lesbiennes. C'est le corps de la femme, encore et toujours. Ce qu'elle doit et surtout ce qu'elle ne doit pas faire avec. Il n'y a que ça qui intéresse les vieux hommes blancs riches et hétéros.
J'aime les hommes. Malgré tout, j'aime encore les hommes. le chapitre "La guerre des hommes" est édifiant, d'ailleurs. Mais ces vermisseaux lubriques me débectent.
C'est un travail de fourmis. Mais miette à miette, un jour, nos filles finiront par s'en payer une bonne tranche.
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J'ai encore beaucoup à apprendre sur l'histoire du féminisme et l'histoire du lesbianisme (politique ou non), ainsi que l'histoire du militantisme en France et à l'étranger. Je suis content d'avoir pu avancer grâce à Alice Coffin dans ma compréhension et j'espère continuer de progresser.

Un texte qui fait du bien.
Parce qu'on y apprend, parce que le militantisme est présenté comme une chose positive. Entre autres.
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