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4,16

sur 1645 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
À l'occasion de vacances d'été, deux enfants deviennent amis : un montagnard et un citadin. le roman nous raconte sobrement trente années d'amitié, de ruptures et de retrouvailles, observe comment les deux hommes s'influencent mutuellement. La sobriété du style, l'originalité des faits relatés, la puissance et la cruauté de la montagne impressionnent. Que d'émotions contenues et pourtant si fortes ! le ressenti particulier de l'auteur donne une fresque parfois amère et désespérée, que seule les qualités humaines parviennent à adoucir par instants.
(Merci à Laurent, libraire à Barcelonnette, pour me l'avoir fait découvrir).
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Paolo Cognetti nous emmène dans le Nord de l'Italie. On y suit l'itinéraire de Pietro, un garçon qui grandit entre sa vie citadine à Milan et ses étés en montagne dans le Val d'Aoste. Sa jeunesse avance au rythme de ces mois passés à tutoyer les sommets et les alpages. Il y noue une amitié forte avec Bruno, un enfant des alpages. Jamais ce dernier ne descendra de sa montagne, ou alors pas longtemps…

Enfants, ils font les 400 coups dans la forêt, entre les ruines de chalets et de fermes de cette montagne éloignée de l'exploitation touristique. Bruno fait découvrir ses montagnes au petit citadin. En grandissant, ils suivent le père de Pietro qui les emmène grimper sur les sommets, marcher sur les glaciers. Les années passent et cette amitié perdure, malgré tout : « Si ça n'avait tenu qu'à nous, nous ne nous serions pas appelés pendant des années, comme si notre amitié se passait d'entretien. ». Les vies de Pietro et Bruno avancent et s'entrecroisent années après années. Des vies bien différentes illustrées par la métaphore des 8 montagnes… qu'on vous laisse découvrir en lisant le livre 🙂 !

Une histoire d'apprentissage, de filiation, d'amitié
Paolo Cognetti nous fait partager cette amitié profonde dans une montagne qui est bien plus qu'un décor. C'est un véritable personnage de l'histoire. le père de Pietro, passionné par ses sommets, Pietro et Bruno, tels deux frères élevés sur ses pentes. Et la vie qui s'y déroule, si dure et si simple. Et toujours ce même endroit pour franchir les délicates étapes de leur existence.

Les huit montagnes a obtenu le Prix Strega, l'équivalent du Prix Goncourt en Italie. Il a été traduit de l'italien par Anita Rochedy. Cognetti est également l'auteur du Garçon Sauvage, qui se passe dans un décor assez proche, et qui raconte son séjour initiatique dans ces montagnes du Val d'Aoste.
Lien : https://www.altitude.news/cu..
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Après le Garçon sauvage, les Huit Montagnes. le premier parlait d'envie de calme pour retrouver la capacité d'écrire mais cette belle robinsonnade était assez courte et l'auteur narrateur estimait ne pas être fait pour une grande solitude.
Ici, cela se passe à différents niveaux de montagne: la mère et le fils se contenteraient de 2000m mais le père est amateur de haute montagne et y entraine son fils, même s'il souffre du mal de montagne: c'est un supplice pour l'enfant. La famille vit à Milan et l'été à Grana, dans le Val d'Aoste. Pietro rencontre Bruno un montagnard de son âge; leur amitié va durer malgré les années et l'éloignement: Bruno ne quitte jamais sa montagne et Pietro est un grand voyageur. Bruno, aidé de Lara dont il aura une fille, se lance dans une entreprise d'élevage et de fromage mais fera faillite (comme son couple). Pietro cherchera toujours à aider son ami.
Des pères rudes, des femmes courageuses, des amis fidèles...le tout dans une merveilleuse nature. L'auteur donne envie de bien se chausser et d'aller parcourir cette nature sauvage. le titre n'évoque pas ces lieux, c'est une image du Népal.
J'ai beaucoup aimé cette forte amitié et les belles descriptions de la nature (que je n'ai pas trouvées longues car j'étais en empathie.)
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Un livre d'une grande humanité, une bouffée d'oxygène, une très belle histoire vraiment. Peu de personnages mais des liens très forts entre eux.
Une relation père fils un peu compliquée, une amitié improbable puis indéfectible, une oscillation entre le monde urbain et le monde rural, entre la vie solitaire et la vie en société, les difficultés d'intégration à cette même vie en société. ..Et puis, le personnage principal, celui qui prend la plus grande place dans ce beau roman, la montagne.Et qu'elle est belle cette montagne! Elle offre, par son immensité, la liberté et le repos de l'esprit, elle s'offre aux yeux éblouis de nos principaux protagonistes.Elle est belle, attirante, fascinante mais aussi implacable, un peu sournoise pour qui croit l'apprivoiser et s'en faire une amie docile et résignée .
Ce livre nous emmène à l'assaut des cimes, on voit les torrents argentés dévaler les pentes en chantant, les pierres roulent sous les pas, les panoramas dévoilent leurs richesses, c'est sublime.
Mais ne nous trompons pas, ce livre est bien plus qu'une belle promenade. Son rythme lent arrête le temps, pas la réflexion. J'ai passé un très bon moment et ce malgré le sérieux et la gravité de la situation.
Assurément besoin d'aller "à la montagne", l'été, tout au moins...
Amateurs de ski, luge, grandes stations, remonte-pentes et télésiège,s'abstenir.
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Texte poétique, récit d'une amitié d'enfance, de la réconciliation, de la compassion. Les mots du silence, les gestes de la fuite, l'amitié enfouie profondément dans les gestes simples, vrais et authentiques. Paolo Cognetti fait entrer le lecteur dans l'univers exceptionnel des montagnes environnant la région de Milan, les Alpes italiennes.

Texte poétique, mais essentiellement philosophique sur l'amitié. La rencontre de deux gamins, Bruno et Pietro, se cristallisera en un relation d'amitié qui traverse les décennies. Sans attentes, sans jugement, sans obligations, sans appréhension, avec un soupçon de confidences et des ingrédients essentiels : confiance et accueil presque inconditionnel.

Éloge à l'amitié, l'histoire de ces deux passionnés de la montagne, de réels montagnards, transporte dans les hauteurs de la fidélité, vers la cime de l'amour tout amical. Prendre le temps des mots, prendre le temps des vérités énoncées tout simplement sur ce qu'est l'amitié viscérale. Prendre le temps d'être aspiré vers ce qui semble essentiel, dépouillé de l'inutile.
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Coup de coeur ! Ce livre m'a ravi et m'a donné envie de les visiter ces fameuses montagnes... les Dolomites.
Pietro et sa famille vivent à Milan et vont passer leurs vacances dans le val d'Aoste à Grana petit village où ne vivent que quelques personnes. Il y reviendront souvent, profitant du lieu dès qu'ils ont des congés. C'est là que Pietro, garçon des villes va se lier d'amitié à Bruno, garçon sauvage, qui s'occupe de garder les moutons et d'aider son oncle à la ferme. Si leur première rencontre est froide, une amitié sincère et durable va naître entre ces deux êtres que tout sépare.

20 ans plus tard, au décès de son père, Pietro va renouer avec la montagne et retrouver son ami qu'il avait perdu. Ses promenades dans les montagnes qu'il va escalader comme une quête de l'amour pour ce père qu'il ne comprenait étant enfant, vont le réconcilier avec celui-ci et l'amener à escalader l’Himalaya.

Quand deux taiseux, ne réussissent pas à se parler, l'incompréhension, le questionnement ne peuvent qu'être présents. Beaucoup d'amour pourtant mais inavoué, souvent quand il est trop tard et que les êtres auxquels on aurait dû parler ne sont plus avec nous. Alors oui, ce livre parle d'amour, d'amour paternel, d'amour filial, d'amour entre amis mais dans ce pays, où les hommes sont pudiques, il est interdit de montrer ses faiblesses. Alors, c'est trop tard qu'on s'aperçoit qu'on est aimé.
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C'est un véritable coup de coeur que j'ai eue pour ce livre. On découvre la nature au fil des pages et les caractères des personnages sont très bien décrits.
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Une très belle histoire d'amitié, de filiation où la montagne est omniprésente, révélatrice des êtres.
Pietro l'enfant unique vit à Milan. Il grandit aux côtés d'un père chimiste dans une usine, en colère contre le monde entier, que le vacarme de la ville insupporte, qui ne trouve le répit qu'à la perspective de longues escalades en montagne. La mère, auparavant infirmière, est assistante sociale, investie d'une responsabilité féminine et collective. Elle apaise les accès de rage de son époux.
C'est à Grana, petit village des Dolomites, que la petite famille ira passer ses vacances et que Pietro va rencontrer Bruno, le petit montagnard. Naturellement ils iront explorer les sentiers des alpages, les torrents, les crêtes, leur amitié devient indissociable de la montagne.
Le père de Pietro revit lors de ces séjours à la montagne. Il est fasciné par les glaciers « souvenirs des hivers que la montagne garde » et va initier son fils à la montagne. Il emmènera Pietro et Bruno tout là- haut, juste après le brouillard vers les cimes enneigées. Hélas, malgré ses efforts, Pietro a le mal des montagnes, premier révélateur d'une incompréhension entre le père et le fils qui va perdurer au fil des années.
Adulte, Pietro s'éloignera de la montagne ; pour autant il reviendra toujours escalader et explorer à Grana avec Bruno qui est resté.
Parfois, Pietro ira seul sur les traces de son père, remontant la montagne pour une lente réconciliation en quête d'apaisement.
Il y a quelque chose de profondément mélancolique dans ce récit, triste et nostalgique ; l'écriture est belle et envoutante, j'ai été emportée par les destins, fascinée par la montagne, par l'émotion et la poésie qui jaillit au fil des pages et des crêtes. Un magnifique récit récompensé à juste titre par le prestigieux Prix Strega 2017 (équivalent italien du Goncourt).
« Quel que soit le destin, il habite les montagnes au-dessus de nos têtes ».
Merci à #netgalleyfrance# et les Editions Stock pour cette belle découverte.


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La montagne magnifique et une certaine recherche de la solitude... Un roman sensible et beau
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Dieu que c'est beau ! C'est, je crois, la pensée qui m'est venue le plus souvent en lisant Les huit montagnes. A chaque page, une phrase retenait mon attention, je glissais alors un marque-page pour pouvoir la relire, la copier dans un carnet, comme une douceur à conserver longtemps. Il y avait tant de bouts de papiers colorés qui dépassaient du livre, ça créait comme un autre livre à l'intérieur du livre… un univers à l'intérieur de l'univers du roman, comme une façon de me l'approprier dans l'intimité des mots choisis. Bien sûr, à un moment, il a fallu que je m'en sépare, qu'il retourne à la médiathèque où je l'avais emprunté…. Retirer les bouts de papiers, lâcher l'histoire, la laisser vivre ailleurs. Elle est pourtant encore là, au creux de ma mémoire. Chut, je la déguste encore…
Comment vous dire mieux...
C'est dans la pudeur, la sobriété du langage que Paolo Cognetti cerne les mots. C'est à la fois empreint de poésie, d'humanité et de simplicité. Les descriptions de la montagne, s'ourlent d'un réalisme visuel fort. Chaque couleur, chaque son, chaque sensation est un hommage à la montagne et puisent loin dans le ressenti pour évoquer le parcours de Pietro. Pietro dont la vie est liée à la montagne, aux paysages de Grana et plus tard à ceux de l'Himalaya. Tout porte à ce rapport qu'il a avec sa terre. Une terre qui l'éveille tout gamin à l'amitié fraternelle avec Bruno. Une amitié qui ne nécessite pas de beaucoup de paroles. Les hommes qui entourent Pietro ne sont pas bavards dans cette histoire, à l'image de la vie en montagne, ils forgent la leur dans l'économie des mots et des sentiments. Il en est de même dans la relation entre Pietro et son père. « Mon père, était pour sa part plus attiré par les éléments — la terre, le feu, l'air, l'eau — que par les êtres humains ; [...]fasciné par le moindre grain de sable ou cristal de glace et sans aucune curiosité pour les gens. » Nous sommes donc en présence de taiseux qui façonnent leur monde à grand coup de passion pour une terre difficile et tout autant généreuse. Parce qu'il faut l'aimer cette terre pour y vivre et y mourir.
Récit intimiste, la retenue des sentiments met en valeur les émotions, traduit de belle manière les paroles et les actes. le lecteur ne s'y trompe pas, c'est riche d'un vécu authentique. Paolo Cognetti parle de ce qu'il connait et le narre merveilleusement bien.
Une déclaration d'amour magistrale.
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