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sur 1619 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
(...) Nous disons qu'au centre du monde,il y en a un autre, beaucoup plus haut : le Sumeru. Et autour du Sumeru, il y a huit montagnes et huit mers. C'est le monde pour nous. (...) et nous disons : lequel des deux aura le plus appris ? Celui qui aura fait le tour des huit montagnes, ou celui qui sera arrivé au sommet du mont Sumeru ? (..)

Qui aime le plus la montagne ? celui qui court les sommets du Népal ou celui qui choisit de consacrer sa vie à ce pan du Mont Rose, situé à la frontière entre la Suisse et l'Italie, deuxième plus haut massif des Alpes, devenant fermier d'alpage ?
Y a-t-il seulement besoin de comparer tant cette amitié entre les deux hommes, si semblables et si différents pourtant, dessine des instantanés de bonheur ?
Les huit montagnes est tout à la fois roman d'apprentissage (se détacher du père, fou de montagne, pour le retrouver "virtuellement" au détour d'un sommet gravi), roman d'amitié et roman 'nature writing" dans le silence des alpages.
C'est fort et c'est beau, c'est une histoire qui emporte, qui transporte. La narration "lente" sert ce petit bijou de littérature, lui donne de l'épaisseur. Les personnages sont parfaitement brossés : Bruno amoureux de sa montagne natale, presque sauvageon, et le citadin, Pietro toujours en fuite, taiseux ...
J'avais presque peur de m'ennuyer un peu, et c'est tout le contraire qui est advenu : j'ai été happée, j'ai rêvé d'une cabane dans les alpages et d'un copain d'enfance avec qui partager souvenirs et vin rouge, et de bouquiner à la lueur d'une bougie quand le soir baisse.
J'ai adoré !
Merci à Valentine et aux Editions Stock ;o)
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Précédé par de très nombreux commentaires élogieux dans la blogosphère, je me suis jeté dans la lecture de ce livre et les premières pages m'ont tout d'abord déçues avant de plonger dans cet exceptionnel roman aux connotations biographiques qui abordent de front et avec talent un ode à la montagne, à la nature, à l'amitié et à la difficile relation entre un père et son fils ; le narrateur.
Difficile de rendre aussi bien la beauté et les dangers des montagnes italiennes, que les parents du narrateur ont connu et aimé dès leur enfance, au point de vouloir s'investir dans leur vie d'adulte, dès leur premier jour de congé dans la réfection d'une maison au coeur des montagnes et à tenter à convertir leur fils dans ce culte des forêts, de la randonnée en montagne.
Perdu au creux de ces montagnes, c'est aussi l'occasion pour le narrateur ; le jeune Piétro, de se lier avec un enfant de cette région; Bruno, berger et peu familier de l'école mais rompu à la découverte de tous les trésors et des tâches que partagent chaque famille de montagnards. Ce monde si cher au coeur du père du narrateur au point de le transfigurer dès qu'il part en randonnées, va permettre le rapprochement du père et de son fils avant de les faire s'éloigner lorsque le narrateur devient adolescent mais qui va faire aussi naître une relation de filiation de coeur. 
Si la connexion entre le père et le fils va s'estomper, les randonnées se poursuivent entre Bruno et le père de Piètro, ce dernier préférant se lancer sur d'autres périples toujours liés à la montagne à travers le monde. A la mort du père, Piètro retrouve Bruno et les liens légèrement distendus des deux enfants, devenus adultes se renouent dans l'ombre bienveillante du père. C'est l'occasion alors de faire survivre ce souvenir et aux deux hommes, unis par l'amour de la montagne, de bâtir leur vie, leurs profondes aspirations et de s'entraider.

C'est un roman de grande qualité et d'ampleur, riche en poésie, profondément humain et fort.
Lien : http://passiondelecteur.over..
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Un livre en trois parties, qui se lit au rythme de la montagne. Entre la ville et les alpages, c'est une belle histoire d'amitié qui né dans les Alpes italiennes.
La montagne rapproche ou éloigne, mais reste un lieu de ressource intemporelle qui se transmet de père en fils.
Une histoire douce et mélancolique, mais d'une incroyable force.
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Mon coup de coeur de la rentrée littéraire pour l'instant !
Un récit très classique dans sa forme, mais très attachant, un récit qui prend le temps de nous attacher aux personnages, principaux et secondaires, sur une longue période, un récit qui montre que les liens, familiaux, amicaux, c'est tout à la fois spontané et en même temps cela se construit.
C'est beau, fort, on ressort de ce roman un peu hébété, avec l'envie de gravir nous aussi des sommets en toute solitude, mais aussi de connaître une si belle amitié.
Il y a aussi le lien entre le père et le fils, un lien que le narrateur croit ténu, mais qu'il découvre finalement très fort, même si c'est à distance.
Les personnages des deux mères sont aussi très intéressants, chacun à leur façon...
Difficile souvent de dire pourquoi un livre nous a bouleversé... Finalement, à la fin, moi aussi j'avais le mal des montagnes...
Coup de coeur !
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C'est un roman sur l'amitié mais aussi une déclaration d'amour à la nature, plus exactement à la montagne.

Un récit initiatique de deux jeunes garçons qui même s'ils choisiront un sentier de vie différent resteront toujours unis.



C'est l'histoire...

Pietro, enfant de la ville dont les parents et surtout le père sont amoureux de la montagne. Ils vivent en ville, endroit que le paternel exècre. L'été ils y partent régulièrement. Pietro s'y lie d'amitié avec Bruno un pur enfant du cru. Il partage de grand moments et grandissent ensemble avec le plaisir de se retrouver chaque année. Pietro petit à petit s'éloigne de cette montagne chéri par ce père acariâtre et solitaire, comme par rébellion. Bruno lui reste attaché à cette terre qu'il ne quittera jamais. Leurs chemins s'éloignent mais jamais ne se briseront, ils se retrouveront avec plaisir tout en accomplissant chacun leur parcours initiatique.
C'est une splendide bouffée d'air que l'on prend en lisant ce roman.

Une très belle ode à la vie, à l'amour, l'amitié et à la nature. Il se savoure comme une belle balade au grand air.
Lien : https://justelire.wordpress...
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Piero et Bruno se rencontrent un beau jour à Grana dans les Alpes italiennes et vont construire peu à peu une amitié éternelle à travers d'abord l'intérêt qu'ils portent tous les deux à la Montagne; Piero, enfant de la ville est initié par son père, homme distant, passionné et qui rêve de ne plus redescendre de là-haut. Bruno est né en montagne et n'a connu que ça. Piero et Bruno vont construire ensemble et malgré de nombreux éloignements cette amitié faite de silence, de paysages à couper le souffle et de marches en montagne. Un très beau roman sur la transmission et l'amitié.
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Du nature writing renversant

Chapeau bas à la traductrice, Anita Rochedy, qui a su avec brio mélanger langue française et dialecte italien et nous apprendre, à l'occasion, quelques mots sans que cela soit lourd ou rédibitoire à la lecture. Bravo et merci d'avoir conservé cette souplesse des mots, cette simplicité du langage, ce vocabulaire à la fois riche et accessible. Mes yeux étaient émerveillés de tant de poésie simple, comme la beauté du commun et de la nature.

Je vous conseille d'ailleurs d'aller faire un tour sur le blog d'Anita Rochedy : elle nous partage ses expériences de traductrice et c'est vraiment passionnant d'avoir son point de vue.

La montagne… Ou plutôt LES montagnes. Celle de la vallée, où dansent les cours d'eau et où fleurissent quelques maisons ; puis celle des pâturages, des prés et des sapins, où dansent les bêtes entre les alpages ; puis enfin, celle des sommets, où survivent les neiges éternelles…

« Peut-être ma mère avait-elle raison, chacun en montagne a une altitude de prédilection, un paysage qui lui ressemble et dans lequel il se sent bien. La sienne était la forêt des mille cinq cents mètres, celle des sapins et des mélèzes, à l'ombre desquels poussent les buissons de myrtilles, les genévriers et les rhododendrons, et se cachent les chevreuils.

Moi j'étais plus attiré par la montagne qui venait après : prairie alpine, torrents, tourbières, herbes de haute altitude, bêtes en pâture.

Plus haut encore la végétation disparaît, la neige couvre tout jusqu'à l'été et la couleur dominante reste le gris de la roche, veiné de quartz et tissé du jaune des lichens. C'est là que commençait le monde de mon père. »

Mon coeur s'est serré de nostalgie à bien des passages tant je connais ces montagnes. Je suis une enfant de l'été en montagne. Je ne me rendais pas compte à quel point elles me manquaient. Cet ouvrage m'a donné furieusement envie de reprendre mon vieux bâton de marche en cèdre à tête de chouette (caché depuis quelques années sous la banquette arrière de ma voiture de ville) et de partir sur les chemins rocailleux, fuir la ville et embrasser les hauteurs.

Les relations humaines : la famille et l'amitié au coeur du récit

Alors oui, l'atout principal de ce roman réside bien dans son génie montagnard, mais cela ne saurait être suffisant. S'ajoute à ce motif magnifique une très belle fresque humaine. de l'enfance des protagonistes au début de leur grande vie d'adulte quarantenaire, ce roman nous offre également de très belle réflexion sur l'amour filial, l'amitié et la capacité de l'homme à supporter la solitude.

Servies par une langue sublime et poétique, ces thématiques font mouche et nous offrent un roman équilibré et puissant.

« quand (mon père) me racontait cette anecdote, j'étais déjà celui que je serais devenu plus tard, le présage d'un fils adulte, un fantôme du futur ».

Le passage du temps, l'apprentissage, la vie

Et PAF ça vous tombe dessus sans crier « gare ! » : à travers la nature et la famille, c'est un dernier thème qui se met en place : celui du temps qui passe.

« Tu verras à Grana, il n'y a pas grand-chose qui a changé.

J'hésitais à la croire, parce que j'avais changé depuis le temps. Un lieu que l'on a aimé enfant peut paraître complètement différent à des yeux d'adulte et se révéler une déception, à moins qu'il ne nous rappelle celui que l'on n'est plus, et nous colle une profonde tristesse. »

J'ai trouvé ce passage si juste et si vrai qu'il m'a profondément émue. Je garderai toujours en mémoire les larmes de détresse de mon père face aux gorges de Todra, un endroit reclus au fond du Maroc, lieu emblématique de son enfance, auxquelles nous avions rendu visite plusieurs décennies après son départ et qui avaient malheureusement été transformées en lieu touristique attrape-nigaud.

Et c'est là qu'apparaît la plus belle phrase de ce roman déjà merveilleux : « les seuls vrais refuges sont les souvenirs ».

Chacun des personnages de ce roman, à travers les yeux du narrateur, évolue, apprend, part, revient… disparaît. le temps passe, quoiqu'il arrive et les neiges sont toujours éternelles.

La suite sur le blog ;) ...
Lien : https://pikobooks.com/litter..
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[...]
Passionné par la montagne, Paolo Cognetti aurait très bien pu signer avec Les Huit Montagnes, un récit autobiographique comme il l'a fait avec le garçon sauvage : Carnet de montagne. D'ailleurs, on perçoit parfaitement que l'auteur maîtrise son sujet puisqu'il a trouvé l'équilibre parfait pour décrire justement de la montagne sans assommer le lecteur de termes spécialisés. Ce n'est pas donné à tout le monde. Par mon expérience de lectrice, je sais que les auteurs faisant beaucoup de recherches sur un sujet qu'ils connaissent mal ont souvent tendance à vouloir étaler leurs connaissances. Ce n'est pas le cas ici.

Pour continuer à parler de l'écriture, elle retranscrit très justement les sensations, les sentiments et les émotions, avec une poésie plutôt rare. Cependant, elle ne plaira pas à tout le monde car elle est souvent contemplative, au service d'une histoire où les rebondissements ne se multiplient pas. Il faut noter également la façon dont sont décrites les montagnes et la plaine. Si le style de Paolo Cognetti ne change pas de façon notoire, le lecteur ressentira parfaitement la différence entre les deux. Il ne s'agit pas seulement de deux zones géographiques mais quasiment de deux mondes différents, séparés par une frontière d'incompréhension. Clairement, il semble y avoir « les gens de la plaine/de la ville » et les montagnards. C'est tout simplement attendrissant.


Je n'ai pas pris le temps de prendre quelques notes en prévision de cette chronique. Il peut y avoir deux raisons : soit j'ai dû me concentrer énormément pour ne pas perdre le fil, soit j'ai été happée par le roman. J'ai été fascinée par ce récit où les personnages paraissent tellement justes. A peine dépeins mais avec une telle justesse, je les ai facilement cerné. Certains sont dans l'action d'autres plus dans l'observation mais tous si passionnés et pleins de blessures et de faiblesses. Servi par la plume de l'auteur, cela donne des moments, parfois nostalgiques, parfois douloureux. Mais superbes.

[...]
Lien : https://lireparelora.wordpre..
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