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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Étraves est un livre un peu particulier. Un conte écologique post-apocalyptique qui se déroule en pleine mer. Enfin pour être exact tout se déroule en pleine mer étant donné que désormais les bandes de terre sont quasi inexistantes. On pourrait donc penser que les enjeux climatiques sont au coeur du récit et pourtant non. Ils sont là en arrière plan, accusateurs, mais il est trop tard alors à quoi bon ? Je dirai plutôt que l'auteur zoom en gros plan sur la nature humaine : jusqu'où l'homme est-il prêt à aller pour survivre ? Est-il encore capable d'avoir d'autres objectifs que cette survie ?

Une réflexion sur la nature humaine qui donne la nausée. Au sens propre parce que je n'ai pas le pied marin, j'ai donc été bringuebalée de bâbord à tribord et de la proue à la poupe en passant par toutes les diagonales possibles et inimaginables. Non ce n'est pas le livre qui tangue c'est la plume. Une drôle de plume ! L'écriture est surprenante, elle mêle argot, vocabulaire de marins, jeux de mot (la mer-supérieure), néologismes, et vocabulaire de niche vraiment peu usité. Pour autant, et c'est assez surprenant, pas besoin du dictionnaire, inutile de chercher à décortiquer chaque mot. L'écriture porte le lecteur et le berce, tout est compréhensible, le sens ne se dérobe pas et c'est à la fois étonnant et envoûtant.

On attrapera même au passage de nombreuses références : mythologiques, bibliques, littéraires (la ballade des pendus par exemple) … C'est la plume qui fait tout. Elle tient le récit, elle tient le lecteur et c'est bien là mon souci. Aussi belle soit-elle l'écriture est seule, elle n'est pas portée par l'histoire, laquelle s'enlise, se noie, tangue et me donne la nausée. Il ne se passe pas grand-chose, rien à quoi me raccrocher tandis que les mots roulent, claquent, bousculent, chahutent. Des vagues de mots qui me malmènent et pas de concret à quoi me raccrocher.

Je suis comme ce peuple devenu possession de la mer, sans avenir, sans repère de temps, de lieu, d'espace. L'ambiance est sombre, poisseuse. Les marins ne sont jamais au sec, moi non plus. J'essuie vague sur vague dans le roulis des mots, je suis malmenée par cette ambiance oppressante et inconfortable. C'est sombre et cruel. Elle m'oppresse cette mer inhospitalière, il m'accule ce bateau cercueil qui n'offre jamais le moindre réconfort. Ça sent mauvais, c'est moche, c'est constamment humide, c'est froid, ce n'est même plus de la survie, c'est de la souffrance en attendant la mort.

Battue par les vents, battue par les flots, battue par les mots je lis lentement, je n'avance pas, l'histoire n'avance pas. Combien de vagues de mots encore avant de retrouver un peu de chaleur ? Je sors finalement de ma lecture indécise. L'écriture est belle, très belle mais je l'aurais voulu au service d'une histoire pas d'une ambiance. Surtout cette ambiance. Je suis frustrée par cette écriture et ses possibles.
La dernière page tournée je cours vers le plancher des vaches aussi loin que possible du rivage. Il me faut un thé et un gros, très gros morceau de chocolat !

Heureusement je n'étais pas seule, le reste de l'équipage s'est fait malmener par les vents lui aussi. Merci à Sandrine, berni, Nico, Pat pour cette LC constructive et à Chrystèle pour la découverte.
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Un conte initiatique plein de verve

Je m'attendais à lire un récit maritime poétique, lent… j'étais donc déstabilisée durant les premières pages, car on a ici une langue familière et vieilli avec un style assez vif et direct.
Bref, autre ton que celui imaginé. Mais on vogue bien sur des flots, et même s'ils sont agités, ils sont prenants !
Au début, j'ai eu du mal à saisir les personnages, mais j'ai fini par m'imprégner de l'histoire et de ses rouages ; et malgré quelques difficultés, j'ai pris plaisir à la jongle de jeu de mots, d'expressions et autres termes du lexique marin (ou pas) que nous offre l'auteur.

Blaquet, coq du navire Ghost et fait prisonnier, témoigne des évènements qui ont suivi la mort de Câline, la mère de Petit Roux, tout en détaillant la vie au sein de l'équipage.

Il y a des lois à respecter dans leur monde, comme laisser l'équipage manger les morts, et c'est ce que refusera Petit Roux.
Voulant protéger coûte que coûte le corps de sa mère pour l'enterrer dignement, il s'opposera aux siens et bravera les dangers.

L'Empereur du Ghost avec ses matelots étant à sa poursuite, Petit Roux doit se confronter aux caprices de la mer et à la menace qu'est l'Homme tout en ne lâchant pas le plan qu'il a en tête.

À travers l'histoire de Petit Roux, on découvre un monde d'eau qui ne connait plus la verdure, les montagnes, la terre et ses écosystèmes… seuls quelques archipels subsistent.

Le vocabulaire est très riche, c'est ce qui fait le charme du récit, mais c'est ce qui m'a perdu souvent. Une histoire palpitante noyée parmi un flot de paroles, où l'on navigue malgré les tempêtes !

Pour conclure sans en dire plus sur l'histoire, je dirais que c'est un ouvrage un peu ardu à lire malgré l'enthousiasme qu'il suscite et l'originalité du style.
J'ai quand même tenu bon pour savoir si notre héros allait pouvoir accomplir sa promesse ; et je suis un peu sur ma faim, mais pas totalement déçue…
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