Ce livre raconte (et j'ai cru comprendre que c'était en partie autobiographique) la fin de scolarité de Claudine, jeune fille intelligente mais un peu sauvage. Dans une école de village dans laquelle se côtoient filles de paysans et d'ouvriers, elle détonne, fille d'intellectuel reclus à la campagne. Indépendante d'esprit et affirmée, elle ne se laisse faire ni par ses condisciples, ni par les professeurs.
L'histoire voit se succéder des scènes de classe parfois étranges (les jeunes filles se pincent, se piègent, mangent n'importe quoi (gomme, charbon, et j'en passe)), des discussions surprises par Claudine entre les maîtresses et le député (magouilles politiques et parfois sexuelles à priori) et la préparation au diplôme de fin de scolarité, but visé par les grandes.
Une espèce de Petit Nicolas version féminin et qui aurait quelques années de plus.
L'écriture est agréable à lire. le décalage historique est dépaysant sans pour autant empêcher de se plonger dans l'histoire. le personnage principal est intéressant… mais m'a aussi un peu mise mal à l'aise. Elle développe une fascination bizarre pour une de ses profs, voulant à tout pris s'en faire une amie… ou plus ? (ce n'est pas clairement dit)
S'il n'y avait que ça, je pense que ça aurait été, mais il y a aussi l'étrange relation amical-oureuse entre la maîtresse et son assistante et la tendance non cachée du député à draguer ouvertement les jeunes filles, Claudine particulièrement, de façon lourde, allant jusqu'à l'embrasser de force au détour d'un couloir. La lectrice de 2020 a du mal à lire ça sans sourciller… et s'inquiète de savoir si en 1900 ce genre d'événement était monnaie courante.
Donc voilà, une lecture intrigante, qui fait que si je tombe sur «
Claudine à Paris », je me laisserai probablement tenter pour savoir comment la jeune étudiante a évolué une fois quittée la campagne.