Dans ce roman où l'on ressent la présence de son expérience,
Colette nous décrit un moment dans la vie d'une jeune trentenaire, divorcée et seule. Pas original ? Si, parce que ce roman a paru en 1910.
Renée a été meurtrie par son premier et grand amour, un homme qu'elle a épousé, qui la trompait, l'humiliait, la désagrégeait. Un homme que l'on appellerait maintenant pervers narcissique.
Un amoureux, riche et dilettante, la poursuit de ses avances persévérantes et discrètes, elle, la danseuse de cabaret sans le sou.
Colette nous décrit le cheminement de Renée qui aimerait croire que l'amour est encore possible, Renée qui a peur des lendemains qui déchantent.
Un roman écrit d'une plume puissamment imagée et précise, où les mots frappent fort.
Un roman qui m'a séduite par la beauté de la langue et la puissance d'une analyse très moderne.
Un roman féminin et féministe.
Un roman qui nous montre, si besoin est, que la littérature est universelle, qu'elle traverse le temps quand elle est bonne.
Au final, un gros coup de coeur inattendu.