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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Colette écrivit ‘'Minne'', une nouvelle, et espérait qu'elle porterait, enfin, son nom, Colette. Celle-ci eut du succès, mais pour Colette, elle était trop courte. Elle écrivit, alors ‘'Les engagements de Minne'' et en fit un seul roman en regroupant les deux. Colette lui donna le nom ‘'L'ingénue libertine''.
Dans ce roman Colette nous narre une nouvelle fois le thème de l'amour insatisfait chez les jeunes femmes, thème que l'on retrouve dans la plupart de ses romans.

Une maman de 33 ans vivait seule avec sa fille, Minne. Son mari était décédé et lui avait laissée ce qu'il fallait, afin que toutes deux puissent vivre à l'aise. Elle n'osait penser au jour où Minne la quitterait. La maman était en adoration devant sa fille.
Minne, 14 ans, était une jeune fille qui aimait lire en cachette, des aventures romanesques dans le journal, comme celle de ‘'Casque de cuivre''. C'était une jeune aventurière de 16 ans, dont les hommes se disputaient pour elle. Minne souhaitait lui ressembler. Un jour, elle apprit que la police avait arrêté l'un des complices de son héroïne.
Peu après, elle aperçut un homme sur le trottoir, en face de sa maison. Les jours suivants, elle le revit. Elle pensa, aussitôt, que c'était l'un des complices de ‘'Casque de cuivre'' qui venait la chercher. Elle allait vivre une vie palpitante. Dix jours plus tard l'homme disparut. Minne s'en voulut de ne pas l'avoir suivi et tomba malade.
Maman fut très inquiète et envoya sa fille chez son frère en vacances. Celui-ci avait un fils de 17 ans, Antoine, un garçon très timide et maladif. L'adolescent redoutait beaucoup Minne, bien délurée . Il eut raison, car un jour, elle dévasta un potager. « Dieu que cette fille était folle » pensa Antoine. A force d'être aux côtés de sa cousine sauvageonne, extravagante et attendrissante, Antoine commença à ressentir de drôles de frisons. de son côté, Minne adorait le faire souffrir. Mais un jour, Antoine enlaça le petit corps de Minne. Celle-ci le repoussa brutalement, et lui en voulut. Antoine lui demanda, alors, si Minne l'aimait. Bien sûr qu'elle l'aimait bien. Antoine s'aventura à la demander en mariage. « Dieu que ce garçon était drôle », pensa Minne. Elle lui répondit qu'elle était déjà fiancée, ce qui refroidit l'adolescent.
Minne tomba malade, et Antoine culpabilisa. Antoine lui rendit visite tous les jours. Mine lui demanda, alors, un service. Elle voulait écrire à son fiancé. Antoine accepta que Mine lui dictât sa lettre, ainsi il connaîtrait le fiancé de sa jeune cousine. Heureuse, Minne décrivit son fiancé comme un homme invraisemblable. Les vacances se terminèrent, Maman et Minne repartirent. Minne revit l'homme en face de leur maison. Il était revenu. Elle décida de le suivre. Minne rencontra de drôles de gens qui lui firent peur. Elle se perdit en voulant rentrer. Elle arriva devant la porte de sa maison épuisée et boueuse. Maman fut effarée de voir sa fille ainsi. Antoine, s'en voulut à nouveau. Il pensa que Minne avait été souillée par son fiancé. Minne ne raconta jamais son histoire.
Avant de mourir, Maman demanda à sa fille d'épouser Antoine. A 22 ans, celle-ci n'était pas mariée à cause de sa fugue qui était restée un mystère. Deux ans plus tard, Minne s'ennuyait terriblement. Elle prit des amants et les quittait se désespérant de na pas prendre goût à l'amour, alors que ceux-ci débordaient d'amour pour elle. Elle aimait voir ses ex-amants dévastés par ses ruptures. Elle crut que son mari était indifférent à ses allées et venues, sauf que celui-ci la fit suivre…

Minne arrivera-t-elle à déjouer les détectives de son mari ? Antoine arrivera-t-il à satisfaire son épouse, cette éternelle insatisfaite de l'amour ?
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Lorsque ces romans parurent, Minne (1904) et les Égarements de Minne (1905), le public s'imagina qu'une nouvelle série naissait, faisant le pendant à celle des Claudine. Peu à peu Colette brisait le joug et de ces deux livres, elle en fit un seul qui devint l'Ingénue libertine. Livre où l'on ressent encore l'influence des ateliers de Willy, littérature qui si elle n'était sauvée par ce style unique et incomparable, pourrait être qualifiée de littérature mineure.

La recherche sensuelle d'une adolescente "ingénue" à l'âme parfois noire sous l'aile d'une jeune mère trop tôt veuve, en admiration devant ce qu'elle a créé et qui l'effraye, l'éveil sensuel lent d'une femme peu farouche, 251 pages (en livre de poche) qui nous plongent dans un monde parisien futile et factice où ce "baby de magazine anglais" ne pense qu'à nourrir le petit animal qui vit en elle. Aucune pensée, aucun autre occupation qu'elle-même, une galerie de portraits d'hommes insignifiants et celui de Maugis, le vieil homme bedonnant qui fait tant penser à Willy, le premier mari de Colette de quinze ans son aîné. A titre documentaire, l'évocation des "fortifs" et des "apaches" nous conduit à nous intéresser à une frange sociale de cette époque.

Comme dans les Claudine et plus tard dans Mitsou, Colette utilise le "je" qui disparaît dans ses autres livres.

On peut dire que ce roman représente l'agonie de sa servitude de nègre. Ces deux livres repris et modifiés paraîtront sous le titre de l'Ingénue libertine en 1909
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Minne est une enfant étrange, une adolescente qui rêve de s'acoquiner avec des voyous et devenir ainsi leur nouveau "casque de cuivre" , la reine Minne. Elle se plonge dans la lecture des journaux qui relatent les méfaits d'un malfrat, le Frisé qu'elle va croire voir partout. Elle est très individualiste et n' a que faire des recommandations de se mère, qui l'élève seule, elle sent en elle un besoin d'absolu, une exaltation si bien rendue par l'attente de la jeune fille, "Minne palpite, ne dort plus, se lève la nuit pour chercher sous la fenêtre l'ombre du Frisé". Ce ne sont que des spéculations puériles, tandis qu'Antoine, son cousin, ne sait comment s'y prendre avec elle. Ensuite, on retrouve Minne mariée avec Antoine, elle ne sait pas trop pourquoi, mais elle est physiquement insatisfaite et va chercher dans d'autres bras ce qu'elle ne trouve pas avec son mari, mais justement elle reste insatisfaite. Je trouve cet aspect très bien rendu sans doute un peu osé pour l'époque où le plaisir féminin n'est pas vraiment au coeur des préoccupations, Colette rend avec réalisme ( et par la froideur de MInne) le récit de ces moments de relations où Minne fait un effort mais n'éprouve rien. Je laisse au lecteur curieux découvrir où tout cela la mènera. Je ne peux finir sans évoquer le style fluide de Colette si imagé et poétique aussi " des mèches déroulées, échappées à son peigne d'écaille, la suivent, horizontales, ou bien retombées sur sa nuque, y palpitent, vivantes comme des plumes."
Il faut lire et relire Colette pour la finesse psychologique des personnages, la crudité de leurs sentiments quelquefois et aussi pour la beauté de la langue qui magnifie souvent la nature.
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Premier roman de Colette que je lis. Je m'étais fait une mauvaise idée de cette romancière à la suite de divers articles de presse. Je regrette aujourd'hui de n'avoir pas commencer plus tôt.
Ce roman était à l'origine composé de deux nouvelles distinctes, et on retrouve bien bien cette séparation dans le récit.
Minne est une jeune fille idéalisée par sa mère qui l'élève seule, mais Minne a des idées bien à elle, et s'invente une vie parallèle. Ingénue, elle se voit la maîtresse en titre d'un dangereux voyou des fortifs, et se rêve respectée par tous les margoulins de Paris. Complètement perturbée par son imagination, elle se met en tête de suivre dans la nuit parisienne une ombre qu'elle a prise pour ce fameux chef qui serait venu la chercher. Elle n'en récoltera qu'une forte fièvre.
Dans le deuxième partie, Minne, adulte et mariée à son cousin Antoine est à la recherche de l'Amour et surtout de l'orgasme. Elle devient donc libertine, non par vice, mais par nécessité pour trouver ce septième ciel qui l'a fuit.
Elle trouvera finalement ce qu'elle cherche dans les bras de son mari et cessera ses fréquentations adultérines.
Ce récit est d'une lecture agréable, et Colette retranscrit bien les moeurs et les usages de la société parisienne de ce début du vingtième siècle. Ces moeurs n'ayant pas tellement évolué depuis Maupassant.
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Une jeune fille de la bourgeoisie -Minne- est atteinte de bovarysme à tel point qu'elle croit qu'un truand la courtise et va se perdre dans la nuit pour le rechercher. Mariée à son cousin Antoine, elle le trompe mais est toujours déçue de ses conquêtes. Elle finit par jouir (c'est ce qu'elle cherchait réellement) en retrouvant la couche conjugale.

Minne n'a pas l'intelligence mutine de Claudine mais ce roman apparaît surtout comme une quête du plaisir sexuel. En même temps, l'auteur porte un regard ironique sur les bourgeoises qui veulent et possèdent des amants qui, finalement les encombrent et ne leur donnent aucun plaisir. Toujours servi par un style très aisé, agréable à lire, L'ingénue libertine, "sonne" plus classique que la série des Claudine.
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