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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ce qui est bien en terme de lecture est d'avoir également une personne (avec laquelle on vit de préférence, surtout en cette période de confinement), qui adore la lecture, ce qui est mon cas. Aussi, même si j'ai terminé tous les livres que j'avais emprunté à la médiathèque dans laquelle je travaille, je peux piocher dans les provisions de mon mari. Ayant emprunté cet ouvrage pour le prochain club-lecture organisé dans sa propre médiathèque (et qui du coup, se fera de manière virtuelle), cela m'a permis de découvrir un auteur que je ne connaissais absolument pas et de me familiariser quelque peu (j'avoue que l'on ne peut cependant pas s'en tenir à un seul ouvrage dons il me faudra creuser un peu plus dans ce sens) avec la littérature serbo-croate.

Ici, notre auteur, protagoniste nous livre quelques passages de son enfance en ex-Yougoslavie, pays alors fortement sous l'emprise du maréchal Tito et donc très profondément encré dans des idées communistes. Notre jeune héros, d'abord enfant, se partage entre les idées de son père, vouant corps et âme à ce dernier et la passion catholique de sa mère, d'où le titre de cet ouvrage. Ce n'est qu'en grandissant qu'il se fera ses propres opinions mais là encore, l'ouvrage s'arrête trop tôt puisqu'à la sortie de cette lecture, notre protagoniste-auteur n'est encore que très jeune puisque finissant à peine son servie militaire. Cependant, le lecteur peut se forger une vague opinion de ce qu'était la vie sous un régime communiste, quand il découvre que le héros et son frère bavent d'envie devant tout ce qui est fabriqué aux Etats-Unis et ne jurent plus que par le "Made in USA". Alors, certes, il faut prendre beaucoup de recul car nous nous plaçons alors juste avant ce que L Histoire allait plus tard appeler "La guerre froide", à savoir les fortes tensions entre des pays capitalistes d'un côté (et notamment les Etats Unis) et les pays socialo-communistes de l'autre (l'ex URSS) mais cela n'est pas abordé de manière politique ici. Au contraire, l'auteur sait traiter le sujet de manière plus ou moins neutre par moments, se penchant uniquement sur son histoire personnelle et celle de ses camarades d'époque et le tout avec un ton léger et une bonne dose d'humour !

Un ouvrage qui se lit très rapidement et que je ne peux que vous recommander, même si j'avoue avoir moi-même décroché de temps à autres. Heureusement que les chapitres, ou plutôt les bribes de souvenirs sont courts et que l'on peut suspendre sa lecture à n'importe quel moment car, mis à part, la chronologie, il n'y a pas réellement de fil conducteur entre les souvenirs évoqués ici !
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Il saigne ses souvenirs pour qu'ils puissent être dit,transmis.
Il témoigne d'un passé révolu.
Une ombre à la fois sombre et lumineuse qui scintille dans sa mémoire et qui raconte une enfance merveilleuse dans les Balkans dans un village de montagne en Bosnie.

Que de similitude dans ce roman : « Jésus et Tito » de VElibor Colic avec ma propre enfance !
Biberonné aux chansons partisanes,
Adulant le Marechal Tito avec l'innocence de l'enfant pour qui il est un réfèrent, un père ,un héros ,
La fierté d'être un « pionir » un enfant communiste,
Citer les yeux fermés en pleine nuit toutes les offensives de Tito pendant la deuxième guerre mondiale,
Considérer Marx comme un sage ressemblant à un Deda Mraz (littéralement un Grand père Gelé)^^
Manger du burek ,cette délicieuse pâte feuilletée à la viande avec délice.
Que d'étranges références qui pourtant construisent une conscience humaine !

Un gamin qui grandi dans un pays communiste dans ce qui à l'époque était la Yougoslavie.
Pourquoi ce gamin tirait-il avec un fusil de chasse des escargots inoffensifs ?
Pourquoi ce garçon du haut de ses 10 ans assassine-t-il un pigeon avec une balle en pleine tête ?
Métaphores ou prémisses d'une vie à venir dans un pays en guerre qui n'aura plus rien d'idyllique !!!
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La Yougoslavie ...Un pays aujourd'hui disparu au profit d'une guerre civile qui a modifié la carte du monde.

L'auteur, Bosniaque, raconte son enfance dans ce qui était la Yougoslavie.A le lire, j'ai eu l'impression de faire un plongeon d'un siècle dans l'histoire alors que la chute du mur n'a que trente ans !

Un autre temps, la "religion" communiste y est maîtresse et tout se lit au travers de cette croyance: le parti est grand et Tito est un héros. C'est à hauteur d'enfant que l'auteur nous raconte cette vie. On le suit jusqu'à ce qu'il devienne adulte, à savoir qu'il ait fait son service militaire.

Ecrit en de très courts chapitres, avec un seul narrateur, ce roman est assez agréable à lire , je ne sais pas par contre s'il me laissera un souvenir important ..
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Nous sommes entre 1970 et les années 80 en Croatie, dans une famille croate dont le père est un communiste bon teint et la mère une catholique qui prie en cachette, Entre faucille et marteau d'un côté, images pieuses de l'autre, le narrateur, qui affiche clairement le nom de l'auteur du livre , est d'abord un petit garçon qui aime le foot plus que les défilés de la fête nationale, se voudrait Brésilien grand et brun, petit gamin qui trouve sa place dans une bande où la cruauté ne fait pas défaut, le jeune fils du boulanger juif, frêle et timide en sait quelque chose,

Les années lycée arrivent, avec leur inévitable voyage de trente heures de car pour une demi-heure de visite de la maison natale du Maréchal (enfin, le leur, pas celui de Vichy!) et, forcément, à cet âge naïf on s'interroge : comment notre Maréchal qui était un pauvre petit Yougoslave d'extraction paysanne a-t-il bien pu naître dans ce qui ressemble fort à une datcha ? On n'aura pas la réponse, Cette fois on se choisit un autre souffre-douleur, petit et malingre encore, c'est la dure loi de la meute contre le plus faible,

Avec l'adolescence arrivent les boutons, les coups de gueule, les doutes sur le communisme et le regard narquois porté sur le Jésus et ses pairs : on remet tout en question, on regarde sous les jupes des filles et on fantasme sur la moindre Erika, Aleksa, bref tout se termine en a, sauf cette pauvre bouboule qui s'est entichée de notre ado et qu'il fuit désespérément, Jamais content !
Donc, un ado très ordinaire si ce n'est qu'il se pique de devenir écrivain, se nourrit des auteurs yougoslaves, allemands, anglais, français,,,,Que va dire son papa devant ce goût pour la littérature décadente ?

Puis l'ado devient soldat, à dix-huit ans c'est encore un grand bébé auquel on confie une arme dont il devra se servir contre les Bulgares, Il va découvrir la hiérarchie militaire, les énigmes posées au combattant (comment distinguer un MiG 21 yougoslave d'un MiG21 bulgare, sachant que les deux sont ornés de l'étoile rouge du communisme ? Pas de réponse!), les copains, l'alcool décidément omniprésent, mais surtout, il va garder au coeur ce désir irrépressible d'écrire, lire les grands auteurs, écrire encore,

Ce qu'il a fini par faire, avec talent, humour, clairvoyance et tendresse, au moins dans ce livre,
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En une succession de courts paragraphes s'enchaînant parfois sans réelle logique -"Jésus et Tito" est d'ailleurs sous-titré "roman inventaire"-, Velibor Čolić évoque son enfance dans la Yougoslavie d'avant la guerre fratricide qui mènera à son éclatement.

Il vit alors dans une petite ville des Balkans paumée entre deux montagnes, où personne ne passe jamais, hormis, une fois l'an, les membres pitoyables d'un cirque miteux que même les enfants ne parviennent pas à trouver attrayant. Son père y est juge, et en fervent communiste, il a bien pris soin d'orner le mur de leur salon d'un portrait du maréchal Tito. Sa mère continue d'entretenir discrètement sa foi catholique, à l'aide d'images pieuses qu'elle dissimule sous ses vêtements. Pour elle ils sont croates, pour son père ils sont yougoslaves... mais ces dissensions ne sont pas vraiment source de conflit au sein du foyer des Čolić. Elles sont le reflet de la diversité culturelle et ethnique que leur communauté rurale et pragmatique accepte sans se poser de questions. Musulmans, catholiques et orthodoxes, albanais, tziganes, croates et serbes vivent ensemble en bonne intelligence, la doctrine communiste et le culte au Maréchal Tito étant équitablement inculqués aux écoliers...

Au fil d'anecdotes évoquant son quotidien d'élève, de frère ou de camarade, nous le découvrons, membre de la bande menée par Vlado le sauvage, s'adonnant à des jeux parfois cruels, dont les animaux ou Oskar, garçon juif et malingre désigné comme souffre-douleur, sont les victimes. Tiraillé entre son rêve de devenir joueur de foot noir -si possible Jairzinho- et son amour de la poésie, il bascule de fait vers cette deuxième option lorsqu'une croissance trop rapide le métamorphose en une grande tige dégingandée et maladroite... Les épisodes adolescents expriment les premiers émois suscités par la beauté des filles, l'apprentissage naïf et pudique de la sexualité, les premières ivresses. Bientôt, l'adhésion inconditionnelle au dogme communiste est mise à mal par l'influence tout aussi conformiste d'une culture anglo-saxonne en technicolor, avec son rock, ses grosses bagnoles et ses femmes fatales, à laquelle se soumettent, avec les moyens du bord, les jeunes yougoslaves. Il faut dire que le rationnement fait passer les trous dans les jeans pour une hérésie, et que les (fausses) converses locales font pâle figure à côté des baskets made in US...

De l'enfance au début de l'âge adulte, avec l'accomplissement du service militaire, "Jésus et Tito" forme, avec ses brefs épisodes, comme une mosaïque qui, en plus de nous plonger dans l'univers ambivalent de l'enfance, fait d'ingénuité comme de brutalité, d'enthousiasmes et de questionnements, témoigne des étapes de la maturation intellectuelle et émotionnelle du narrateur. L'humour faussement ingénu dont Velibor Čolić colore son récit, confère aux événements et aux personnages une dimension souvent cocasse. Entre candeur et ironie, il porte sur ce monde dont il est issu un regard à la fois tendre et lucide.
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Yougostalgie

Autobiographie sous forme d'articles de l'enfance à l'adolescance jusqu'à l'age adulte.
Avec un certain humour Vélibor Colic nous dresse le portrait de son village natal Bosniaque et de ses habitants.
Les jeux d'enfant, les baignades, les copains, les groupes de musiques, premiers émois amoureux, et surtout en fil conducteur de l'ouvrage la figure quasi christique du maréchal Tito.

Le livre est assez court et se lit vite. Il est amusant sans plus et l'on regrette le manque de fond, tout reste de l'ordre de l'anecdote.
On aurait bien aimé un peu plus de détail sur le culte de la personnalité lié à Josip Broz (tito pour les intimes) ou les oppositions entre les différentes communautés, même si il en parle c'est toujours brièvement sans analyse trop poussé.
Surtout, il est passé complètement à coté de l'opposition entre son père communiste et sa mère catholique qui promettais d'être croustillante mais aurais mérité d'être bien plus développé et qui donne quand même son titre au livre.

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Très bon petit livre. L'enfance d'un garçon dans l'ex' Yougoslavie. Chroniques du temps passé...
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succession de tranches de vie durant la jeunesse de l'auteur dans sa Bosnie natale où l'on retient surtout une chose : tout le monde est bourré du soir au matin !... sans doute pour oublier la tristesse communiste de l'époque.
Histoire pas réellement captivante en soit mais les épisodes de vie sont bien racontés.
Le livre aurait pu s'appeler "Tito" tant le dictateur Yougoslave est largement plus mentionné que Jésus au fil des pages.
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