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4,08

sur 310 notes
Un vrai page-turner. La maîtrise de la construction de l'intrigue et l'association des deux plans temporels sont vraiment exceptionnels. L'auteur est virtuose en la matière. Il l'est moins sur le plan du style et il aurait pu aussi concevoir un personnage principal moins caricatural. Je conseille néanmoins ce livre sans réserve.
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J'allais commencer cette chronique par “Un long moment de silence est un excellent roman du talentueux Paul Colize”. Au-delà d'une banalité consternante, premier prix d'évidence en mode “ici, on vend de belles oranges pas chères”. On sait qu'il s'appelle Paul, qu'il est romancier, qu'il a du talent à revendre. Son nom seul suffit : Colize, et tu as tout dit. La chronique en un mot, on ne peut pas moins.

Comme Back Up et Concerto pour 4 mains, Un long moment de silence porte dans sa structure la marque de fabrique colizienne. Ici, une bonne double, comme dirait l'actrice belge Eva Karera. Deux personnages, deux histoires, deux lignes temporelles, avec toujours une variation dans la recette pour éviter que chaque bouquin ne soit qu'un clone des autres.
On va donc suivre Stanislas et Nathan à travers deux récits marqués par les notions de quête, de passé et de vengeance. le premier cherche à connaître la vérité sur l'attentat qui a coûté la vie à son père. le second, jeune juif rescapé d'un camp de la mort, veut faire payer leurs crimes aux nazis passés à travers les (très larges) mailles de la justice.

L'ensemble fonctionne par opposition. A commencer par le sens chronologique des récits. le roman s'ouvre en 2012 sur Stanislas, sa ligne temporelle marche à rebrousse-temps, puisque sa quête de réponses le renvoie à la mort de son paternel en 1954. Une paire de chapitres plus tard, on découvre Nathan Katz, tout frais débarqué à New York en 1948. le récit de sa vie suivra l'écoulement classique du temps.
On en dira autant des personnages (ou pas). D'un côté, Stanislas, égoïste, imbuvable, machiste, tyrannique… un parfait connard en somme. de l'autre, le jeune Nathan, sympathique et plein de promesses… mais aussi de colère et de haine. Tout les oppose et en même temps, ils se rejoignent sur le plan de la colère. En 2012, ils ont tout de jumeaux métaphoriques, englués dans un passé terrible qui a dicté toute leur vie et les a changés en monstres de rancoeur. L'un comme l'autre auront passé soixante ans à se venger sur eux-mêmes et sur les autres.
Deux salauds mais pas que. Colize les rend intéressants, attachants aussi à leur façon. Pour Nathan, c'est le plus simple. En tant que survivant de la Shoah, il bénéficie au départ d'un capital sympathie (qui n'a rien d'une astuce de facilité scénaristique pour faire apprécier le personnage vu le chemin qu'il emprunte par la suite). On ne peut qu'adhérer à sa volonté de punir les anciens nazis, il y a des passe-temps plus condamnables. Mais son cas pose le problème de la méthode. de la motivation aussi. Je n'irai pas jusques à dire que les rôles s'inversent – un nazi reste un nazi –, mais quand les anciennes victimes versent dans la torture comme leurs anciens bourreaux, la solution finit par présenter de douteuses ressemblances avec le mal qu'elle combat. Justice n'est pas vengeance, pour reprendre un titre de Simon Wiesenthal.
Le cas de Stanislas est un brin plus complexe. Détestable au possible de prime abord… et pourtant… On comprend qu'il soit comme il est. Ce qui ne signifie pas excuser son comportement de trou du cul, mais il se crée une certaine empathie par rapport à son traumatisme d'enfance, la cause de tout. “Si les gens sont si méchants, c'est peut-être seulement parce qu'ils souffrent.” Dixit Céline à juste titre dans le cas présent.
A ce niveau, Un long moment de silence réussit là où les piteux Star Wars I, II et III ont échoué. Stanislas et Nathan sont deux Anakin qui illustrent le précepte de maître Yoda sur la colère qui mène à la haine et tôt ou tard conduit au côté obscur.
Reste à savoir si la rédemption est possible, si Stanislas et/ou Nathan auront une illumination de dernière minute à l'image de Vador. Sauf à raconter la fin du bouquin, je me garderai bien de répondre. Ce serait dommage de spoiler le dénouement d'un roman où il n'y a rien à jeter.

Un long moment de silence représente un long moment de sans-faute. Construction parfaite, narration impeccable, style superbe, j'ai beau chercher, je ne trouve rien mais alors rien qui pèche.
Ce roman ne manque pas de questionner le lecteur, comme toute histoire baignée par l'Histoire. Quand on découvre Nathan et Stanislas, on adhère, on réprouve… On se dit, bien installé dans un fauteuil, qu'on aurait fait mieux, pas comme ci plutôt comme ça. Au fur et à mesure que leurs actes, leurs motivations, leurs douleurs se dévoilent, les choses ne sont plus si simples. On se pose beaucoup de questions sur le poids du passé, la haine, la vengeance, la fatalité, en un mot sur l'humain.
On aurait fait mieux ? Sûr ?
Lien : https://unkapart.fr/un-long-..
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Stanislas Kervyn a perdu son père lors d'une tuerie au Caire en 1954 et il passe vingt ans de sa vie à enquêter sans succès sur cet attentat avant de publier ces conclusions.
Nathan Katz est un rescapé des camps de concentration qui, à New York en 1948, intègre une organisation secrète dont le but est de traquer et éliminer les criminels nazis.

La trajectoire de ces deux hommes se rejoint. Quel est leur lien? Stanislas, le personnage principal, est antipathique. Nathan est un assassin redoutable.

C'est un thriller haletant. Chapitres brefs, rythme effréné, style simple, tonalité efficace. Narration très imagée.
L'Histoire avec un grand H en toile de fond.

Les énigmes vont crescendo et on a beaucoup de mal à lâcher notre lecture. Paul Colize fait en sorte que nous éprouvons de l'empathie pour ces deux personnages.

Après avoir terminé ce roman, j'ai éprouvé le besoin « d'un long moment de silence » pour me remettre d'un KO!

Prenez garde, c'est un roman que l'on lit d'une traite ...
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Après avoir lu et apprécié son dernier roman, j'ai voulu connaitre cet auteur et je n'ai pas été déçu par Un long moment de silence. C'est l'histoire parallèle de Nathan Katz qui arrive à New-York en 1948, jeune juif rescapé des camps. il est repéré par le Chat, organisation secrète qui va exploiter sa colère et sa haine; et de Stanilas Kervyn, homme d'affaire qui vient de publier un livre sur la "tuerie du Caire" qui à coûté la vie à son père. Mais les trajectoires de ces K vont se rejoindre... quel est leur lien? quel secret lié à sa famille Stanislas va-t-il découvrir?
C'est un thriller haletant, le parcours de ces deux hommes sont bien décrits, leurs psychologie, leurs motivations. Les indices et le dénouement des énigmes vont crescendo et on a beaucoup de mal à le lâcher. La prouesse de Colize est de nous faire éprouver de l'empathie pour ces deux personnages : Nathan assoiffé de vengeance et tueur froid, Stanislas, dur, exigeant avec sa famille et ses employés, pour qui les conquêtes féminines ne servent qu'à soigner ses migraines.Ce qui les rend humain, c'est L Histoire avec un grand H, inscrite en filigrane et qui a fait de ces hommes.
ce qu'ils sont! L'écriture à la première personne invite le lecteur à s'immiscer dans leurs pensées et de réfléchir sur la vengeance et le pardon.
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Un polar historique basé sur des faits réels, un mixte entre fiction et réalité
Tous les ingrédients que j'aime dans un récit.

2 histoires en parallèle :

Le passé :
Après la seconde guerre mondiale, un jeune homme juif ,Nathan ,s'exile aux Etats-Unis avec son père, le reste de la famille a péri dans les camps de concentration. Un jour Nathan décide d'intégrer une organisation qui recherchent et « jugent » les nazis exfiltrés.

Le présent :
Stanislas participe à une émission télévisée littéraire suite à la sortie de son livre sur la tuerie du Caire en 1954 ou son père est l'une des 17 victimes. Ce père qu'il ne connait pas car il n'était qu'un bébé au moment des faits. A la fin de l'émission, un téléspectateur lui dit qu'il a une information importante concernant le massacre du Caire. Cette information remet toute son enquête à zéro car jamais il n'avait cherché dans cette direction.

Bien sur, les 2 histoires vont avoir un point commun mais pas celui que je pensais.

Une histoire bien écrite, bien documentée qui ne lasse pas le lecteur …..

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Un long moment de silence nous plonge dans une période de l'histoire que ma génération n'a pas connue. On accompagne Stanislas dans ses recherches sur ses origines, découvrant son histoire familiale sous un jour nouveau, où se mêlent petits secrets et grande Histoire de la Shoah.

L'écriture est incisive et, si je me suis un peu perdue au milieu des nombreux personnages, dates et lieux, j'ai vraiment accroché à ce roman.

La raison se trouve, en grande partie, dans les détails de ce roman. Avec du recul, on imagine sans peine le long travail de recherche qu'à mené Paul Colize, tant les éléments présentés sont précis et datés. Et on comprend d'autant mieux la motivation de l'auteur belge après avoir lu les dernières pages de ce roman.
Lien : https://carnetdelecture1.wor..
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Beau paradoxe : un heros détestable (surtout je pense pour une lectrice) mais sa quete et son histoire sont réellement palpitantes.
Donc nous avons d'un coté Stanislas de nos jours qui apprend incidemment que son père tué lors d'un attentat était effectivement recherché par les instigateurs de cet évenement. Toute sa vie est remise en cause. En parallèle on suit l'itinéraire d'un jeune juif aprés guerre, Nathan, qui présente toutes les qualités que n'a pas Stanislas. Evidemment leurs deux vies vont se rejoindre. Evidemment ils ont quelque chose en commun mais il est très difficile de deviner avant l'épilogue de cette histoire, oh combien émouvante. Car en dépit de ce que pense Stanislas, il y a de l'amour dans ce roman....
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Paul Colize nous propose un livre passionnant. le lecteur suit en alternance deux histoires : celle de Nathan Katz en 1948 et celle de Stanislas Kervyn en 2012. Ces deux personnages mènent chacun une quête. Les histoires sont liées, mais on se demande de quelle manière. Les indices que l'auteur fournit ne sont là que pour mieux nous égarer, même si cela donne un éclairage particulier à l'intrigue. C'est un véritable puzzle qu'il convient d'assembler petit à petit. de toutes les idées que j'ai pu avoir, aucune ne correspondait. J'ai bien aimé cela.
[...]
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Coup de coeur pour ce roman ! Une construction admirable au service d'une Histoire poignante. Une écriture fluide et colorée. Bravo à Paul Colize. J'ai vraiment passé un très bon moment de silence...
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La 4e de couv est succincte et il est difficile de résumer ce roman policier tellement il est foisonnant. Ce thriller historique, qui se déploie de 1920 à nos jours, met en scène une organisation clandestine, The Owl. Celle ci est chargée de poursuivre la traque des criminels nazis abandonnée par Israël après 1960. Nous suivons donc Nathan Katz dans sa quête de justice. Mais c'est aussi l'histoire de Stanislas Lejeune, l'un des héros, qui verra son destin s'accomplir au travers de cette aventure. Je crois que Paul Colize aime à dire qu'il écrit "du polar artisanal". Mais depuis 5 ans que je le suis maintenant ,je peux affirmer que ses polars artisanaux sont écrits de façon très professionnelle. Je disais donc qu'il y a 5 ans je lisais mon 1e Paul Colize. Il venait de sortir un roman aux éditions Krakoën. (Une petite maison d'édition associative que j'affectionne tout particulièrement. Et qui m'a fait découvrir pas mal d'auteurs talentueux.) 
Ce roman donc, La troisième vague, parlé déjà d'attaques brutales, bestiales , sauvages tout comme dans le roman qui nous intéresse aujourd'hui. L'enquête de la troisième vague dévoilera les dessous d'une affaire criminelle sans précédent qui suscite encore et toujours des interrogations. Tout comme celle d'un long moment de silence. Dans la première il est question des tueurs du Brabant dans la seconde de la tuerie du Caire. Si le premier est un fait divers réel, le second imaginaire est tout aussi sanglant. Dans les deux, on ne connait rien sur l'identité des tueurs, ni sur leurs mobiles . Gangsters aux méthodes expéditives pour les uns, terroristes en service commandé pour les autres. Et pour servir quels sombres intérêts ? Nul ne le sait aujourd'hui encore. Malgré des moyens d'investigation exceptionnels, ces énigmes demeurent entières. Mais c'est compter sans Paul Colize. Car ici il mélange la réalité et la fiction avec un tel talent qu'il arrive à nous embarquer dans deux histoires complexes qui nous dévoilent peu à peu sa vérité sur les évènements tragiques qu'il nous expose. de plus , Paul Colize a pris le pari audacieux de faire d'un sale type, pour ne pas dire un être abject, l'un des héros de ce roman. Et il insiste en nous racontant son parcours à la première personne du singulier. le reste du récit vous l'aurez compris étant à la 3e personne. Et chez Paul Colize la documentation accumulée pour étoffer ces intrigues et l'humour qu'il distille pour les raconter font de ce titre un pur et long moment de bonheur livresque. Un véritable coup de coeur pour cette histoire qui a su m'émouvoir bien plus que je ne l'aurai imaginé.
Lien : https://collectifpolar.com/
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