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3,53

sur 407 notes
C'est un excellent roman bien ancré dans son époque. Dès les premières pages, j'ai pensé à 37°2 le matin de Philippe Djian, sorti en 1985, dans son écriture sans fioriture, son histoire sans filtre et cet amour violent, destructeur et impossible à rompre. Fan des premiers romans de Philippe Djian, j'ai adoré me plonger dans ce style et cet époque.

Les nuits fauves, pour Cyril Collard, sont ces instants, entre chien et loup, où tous les chats étant gris, il peut assouvir ses pulsions. Il parle de « fauve », comme je pourrais parler de « débauche » ou de « luxure ». Cet aspect du roman est extrêmement intéressant, parce qu'il fait parti d'un contexte et ne se trouve pas le coeur du sujet. C'était le cas dans Tricks de Renaud Camus, sorti plus de dix ans avant, et donc passé inaperçu du lectorat non-LGBT. En s'intégrant dans une histoire d'amour, la transgression sexuelle devient normale.

Hélas, ce libertinage normal devient perversion dès lors qu'il s'associe ici au sida. Celui qui a le sida est bien le pédé qui se fait prendre sous les ponts entre cinq et sept. Il ne peut en être autrement. C'est comme un châtiment.

Habitué aux romans de Hervé Guibert, édifiant sur le sujet de la maladie, j'ai trouvé ce roman très intéressant. le mal intérieur ne vient pas de l'extérieur chez lui, c'est une fatalité et la source de sa culpabilité. Il se sent criminel et le sida est une arme par destination où le sexe devient un crime. Cela permet de clore une décennie qui s'est ouverte en 1982 par la dépénalisation de l'homosexualité.

Enfin, j'ai adoré l'utilisation scénaristique et stylistique du répondeur téléphonique. C'était très intelligent – et moderne pour l'époque, j'imagine. Il a contribué à me plonger dans une époque que je n'ai pas connu, bien avant l'instantanéité des réseaux sociaux, mais tout aussi envahissant et addictif !


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Vivre la nuit, est souvent dangereux. Etre bisexuel, être contaminé par le sida et ne pas oser l'avouer à ses partenaire car à cette époque, on ne parlait pas beaucoup du sida, maladie des homosexuels. Maladie honteuse et punition divine, dé socialisation. C'est cela que devait craindre Cyril. Etre écarté comme un pestiféré, montré du doigt. Non, il a préféré ne rien dire et contaminer ses partenaires. Ca c'est vache ! Il l'aura sur la conscience, et le châtiment en sera pire. Etre malade du Sida est une chose, ne pas en parler et contaminer tout le monde, ca par contre c'est impardonnable. On peut le comprendre mais ne pas accepter ce qu'il a fait (contaminer ses partenaires) et ce qu'il n'a pas fait (Ne pas déclarer sa maladie à ses partenaire avant les rapports) J'ai mieux aimé le film plus parlant, plus cash, que le livre plus réservé quant à aborder le thème principal.
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Au début de ce roman autobiographique, le narrateur, chef opérateur de cinéma, apprend qu'il a le sida. Il aime les garçons. Il aime Samy. Mais il rencontre Laura, une adolescente de 17 ans : c'est tout de suite l'amour fou. On découvre très vite que les nuits fauves sont ces nuits où le narrateur descend dans l'ombre des quais, dans les tréfonds de Paris où il retrouve la bassesse de l'humain enchaîné à son désir.

Le récit se déroule comme une suite de séquences de film. C'est dans une langue crue, violente, que le narrateur nous raconte son quotidien, après l'annonce de sa maladie. On se retrouve plongé dans un univers d'une noirceur incroyable.
J'avoue avoir été un peu choquée par la violence de cet amour et par la folie qui anime les deux personnages chacun à leur façon. La folie de Laura dans son amour à sens unique l'a rendue très exaspérante à mes yeux à de nombreuses reprises.
C'est un roman vraiment percutant et qui m'a rendue un peu triste à la longue… La douleur de chacun des personnages est palpable.

À ne lire que si on a le coeur vraiment accroché.
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La première fois que j'ai lu ce livre, je vivais une situation particulièrement difficile. J'étais à la rue et il m'arrivait de passer des après-midi entier dans des bibliothèques pour oublier ma condition. Ce livre est celui qui m'avait accompagné dans ces moments. Forcément, je ne pouvais pas l'emprunter car je n'avais pas d'adresse fixe à fournir pour le formulaire d'inscription donc, tous les jours, je retournais poursuivre cette lecture en espérant que personne ne l'avait emprunté. Je me découvrais homosexuel et comme j'avais beaucoup de mal à assimiler cette identité de moi-même, je ne sais pas si ce livre m'apportait de l'aide. Néanmoins, j'obtenais certaines réponses et du coup, ce bouquin a continué à me suivre à de nombreuses reprises malgré les différentes situations que je vivais. A l'heure actuelle, il figure dans ma bibliothèque et il faudrait que je songe à le relire. Je n'ai plus dix-huit ans, j'en ai trente-quatre désormais et du chemin a été fait depuis. Je me souviens que lors de cette lecture, les passages bisexuels ne m'intéressaient guère des masses. Je savais déjà ce que j'étais et je savais pourquoi je lisais cette histoire. Par contre, forcément, je me montrais particulièrement attentif à l'histoire entre Jean et son amant même si le SIDA continuait de sévir entre les pages.
Cette histoire n'est pas un coup de coeur. Néanmoins, avec les nombreuses périodes chaotiques que j'ai connu dans ma vie et cette espèce de symbole qu'il représente pour moi, je sais qu'à l'heure actuelle, j'aurais beaucoup de mal à m'en débarrasser.
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Ça fait un moment que ce livre traînait dans ma PAL d'autant plus qu'il me faisait un peu peur...
Au final, c'est plutôt une bonne surprise, même si je dois dire que j'ai trouvé Les nuits fauves assez effrayante comme histoire.



Le truc, c'est que le SIDA ne fait plus vraiment peur aujourd'hui : bon, c'est vrai qu'il est toujours bien présent, que des personnes sont contaminées chaque jours, tandis que d'autres faiblissent de semaines en semaines... Mais, n'empêche qu'il est limite banalisé aujourd'hui.
Alors, forcément, le fait de retourner 30 ans en arrière, au point fort de la contamination, ça fait un choc. A travers Les nuits fauves, j'ai fait la rencontre du croque-mitaine qu'est le SIDA. Et pour le coup, je suis assez « choquée » : ce livre fait vraiment peur sur ce point-là ! Je crois que je me souviendrais très longtemps de cette partie de l'histoire. du coup, ce roman a été une terrible piqûre de rappel.



Par contre, j'ai moins accroché à l'autre partie de l'histoire, plus sentimentale. Plus sexuelle que sentimentale en fait ! le héros a vraiment des moeurs dissolus (remarque, il couche avec qui il veut !), en soit ça ne m'a pas choquée ni quoique ce soit, c'est juste que c'est le genre de truc qui ne m'intéresse pas de savoir.



J'ai trouvé l'écriture de Cyril Collard plutôt agréable en dépit du fait qu'il prenne un malin plaisir à raconter en détails les multiples scènes de « débauches » que l'on retrouve dans ce livre ;)
Par contre, je dois dire que la présentation du livre m'a assez dérangée : il n'y a pas chapitres dans ce roman même si il y a des « coupures », du coup, l'on s'arrête où l'on peut ce que je ne trouve pas vraiment agréable... Heureusement que le roman est court !
Les nuits fauves est un roman très dérangeant.
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Il y a très longtemps que j'ai lu ce livre (1986), mais je m'en souviens encore comme si c'était y'a un mois. Et je l'avais particulièrement apprécié, mais aussi oublié de l'ajouter à ma liste. C'est chose faite.
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Une révélation pour moi, alors lycéenne en rase campagne, d'autant que tout ce qui touchait à la sexualité était tabou autour de moi.
Je n'avais jamais été confrontée à une telle intensité, une telle rage, une telle souffrance.
Et en même temps, quelle beauté, quelle sensualité!
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La claque de relire ce roman culte de mon adolescence! Je n'imaginais pas ça si hard, et pourtant si! Quelle ambiance lourde de mal-être, d'incapacité d'aimer, de détresse amoureuse... avec la séropositivité en toile de fond. Vraiment une lecture à faire une fois dans sa vie je dirais. Ça m'a rappelé un peu l'ambiance de "L'amour dure 3 ans", de Beigbeder, mais en plus trash ici. Curieuse de revoir le film. le rôle de Laura doit être époustouflant!
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Collard était un homme en souffrance , qui se savait mourant quand il a rédigé ce livre plein de fureur et de tristesse . C'est un exutoire ce livre et également une maniére de dire aux autres : faites gaffe ce qui m'arrive peut vous arrivez . Certes ce n'est pas facile a lire , mais un ouvrage de cette force c'est quand méme trop rare pour passer à coté . Il faut le découvrir et voir le film pour comprendre ce qu'était cet homme qui à vécu trop vite ....
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Autobiographie d'un homme qui travaille dans le cinéma, bisexuel, torturé par sa passion pour les hommes et une jeune femme. L'ambiance et la couleur du roman faites par une écriture profonde crées des jeux mouvants de styles et de rythmes assez intéressants. Néanmoins le personnage de la femme est si affligeant qu'il en devient grotesque.
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