...J'étais alors en proie à la mathématique.
Temps sombre! enfant ému du frisson poétique,
Pauvre oiseau qui heurtais du crâne mes barreaux,
On me livrait tout vif aux chiffres, noirs bourreaux ;
On me faisait de force ingurgiter l'algèbre :
On me liait au fond d'un Boisbertrand funèbre ;
On me tordait, depuis les ailes jusqu'au bec,
Sur l'affreux chevalet des X et des Y ;
Hélas! on me fourrait sous les os maxillaires
Le théorème orné de tous ses corollaires;
Et je me débattais, lugubre patient
Du diviseur prêtant main-forte au quotient.
De là mes cris.
(Victor Hugo)
Fission-superstition
(Poésie à l'intention des enfants et des parents, destinée à être récitée à l'occasion de Noël
Ecoutez l'histoire de Frederic Wermyss
Dont les parents ne s'entendaient pas bien.
Fred écrivit au Père Noël
Deux lettres, l'une pour Papa
L'autre pour Maman
Dans l'une et l'autre il demandait du plutonium.
Son père et sa mère
Séparément
Achetèrent deux énormes blocs.
Ils voulaient lui faire une surprise.
Mais lorsque les deux cadeaux
Dans les souliers de Fred se trouvèrent
Ils détruisirent tout sur des millions de kilomètres à la ronde.
La morale de cette horrible histoire,
Est qu'il ne faut pas mélanger
La science et les superstitions.
L'anneau de Moebius
Le chemin sur lequel je cours
Ne sera pas le même quand je ferai demi-tour
J'ai beau le suivre tout droit
Il me ramène à un autre endroit
Je tourne en rond mais le ciel change
Hier j'étais un enfant
Je suis un homme maintenant
Le monde est une drôle de chose
Et la rose parmi les roses
Ne ressemble pas à une autre rose.
(Robert Desnos)
La vie d'Albert Einstein.