Ce roman écrit à quatre mains m'a intriguée. J'avais déjà lu des oeuvres de ces deux autrices.
Comme une image de
Magali Collet, et de l'or et de larmes pour
Isabelle Villain, et j'avais passé un bon moment avec chacun de ces thrillers. J'ai donc été piquée de découvrir ce que donnait l'alliance de leurs univers. J'ai profité des fêtes de fin d'année pour le déguster.
In Vino Veritas présente le meurtre d'une jeune femme, assassinée lors du vernissage organisé dans sa galerie. Parmi tous les notables de la région, les secrets, les complots et les petites magouilles vont bon train, alimentant rancoeurs et mobiles. Dans ce contexte, deux frères, Mathias – le mari de la victime – et Augustin, son aîné, vont se retrouver. La détermination de l'un étant un élément capital dans la liberté de l'autre.
Tout d'abord, j'ai beaucoup aimé l'atmosphère familiale créée par les autrices. Chez les Clavery, les non-dits gangrènent tout. L'orgueil du père fait de l'ombre à tous, la mère se complaît dans son rôle de maîtresse de maison parfaite, Mathias – l'enfant fragile suite à un accident de voiture lorsqu'il était enfant- est porté aux nues. Couvé par sa mère, idéalisé par son père, il souffre aussi de cette atmosphère pesante et de la rivalité que cela a instauré avec son frère Augustin. Ce dernier est finalement le vilain petit canard de la famille, celui à qui on reproche tout, mais vers qui l'on se tourne en cas de besoin. Son retour au moment du drame est décisif : pour Mathias, pour sa famille mais aussi pour lui-même.
Les autrices ménagent dans ce roman des rebondissements que nous ne voyons pas venir tout de suite, elles sèment des indices que nous prenons plaisir à trouver, récolter pour démasquer le coupable. Ce qui est intéressant, c'est que l'explication du meurtre d'Aurélie n'est pas manichéenne. Il y a des torts partagés, une victime loin d'être toujours innocente, un coupable lui-même bien amoché. J'ai aimé les renversements de situation proposés, les révélations étonnantes alors que nous pensions que tout était plus ou moins réglé.
Un des atouts de ce roman est de présenter des personnages très humains. Au cours de ce thriller, nous découvrons les petites turpitudes, les compromissions et les secrets de chacun. Aucun n'est épargné et finalement, tous ont concouru au drame même si tous n'ont pas achevé la victime.
Le montage romanesque est d'une efficacité redoutable. Fort du caractère de ses adversaires, le coupable manipule, échafaude des plans, avance en tapinois et porte l'estocade quand nous nous y attendons le moins. En réalité, comme dans une tragédie, la machine infernale est lancée dès que nous ouvrons le livre et il est déjà trop tard pour éviter le drame. Avec une minutie d'horloger, les autrices tissent une inextricable toile, dont personne ne réchappe : ni le lecteur ni les personnages.
Ainsi,
In Vino Veritas est un très bon thriller, il est rythmé, il ménage ce qu'il faut de rebondissements et de surprises pour nous emporter et nous porter jusqu'aux dernières pages sans que nous nous en rendions compte. Les pages filent, nous plaignons les uns, nous doutons des autres, nous nous agaçons de puérilités et de démonstrations d'égo, nous vivons finalement l'histoire aux côtés des personnages, en témoins privilégiés et protégés. C'est donc un très agréable moment de lecture.
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