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Citations sur Des noeuds d'acier (164)

Pourtant la loi du plus fort, je connais; mais pas la loi du plus barje.
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Les arbres font des signes avec leurs bras dépouillés. Le vent mugit en leur passant entre les branches comme une main impudique.
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Plus d’une fois j’ai vacillé. Mais cet abandon total, trop court, me redonne une étincelle d’énergie. Je retrouve le goût de tenir le coup, une journée encore. Une matinée. Une heure. J’ai arrêté de compter les moments où j’ai pensé que j’allais tomber pour ne plus me relever.
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Les gens qui sont un peu attentifs à la planète, les convaincus du développement durable ou tout simplement les radins des poubelles ont l'habitude d'écraser sur elles-mêmes les bouteilles en plastique une fois qu'elles sont vides. Ce n'est pas au bruit que ça fait que je pense, mais au résultat : une bouteille comme un accordéon, qui doit faire le tiers de sa hauteur initiale. C'est à ça que je ressemble à l'intérieur. Un empilement de hauteurs écrabouillées. C'est ainsi que je me ressens, oui.
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Cet homme est seul tout au fond de lui, brisé, piétiné.
Parfois sur son banc, il me fait penser à une poupée ou à une peluche qu'on aurait posée là et que personne ne serait revenu chercher. Oui, un petit ours sur un banc trop grand pour lui, étonné d'être toujours solitaire.
Un petit ours attendant que quelqu'un passe et le prenne dans ses bras, le regard droit, courageux et perdu.
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Chaque matin en me réveillant, je vérifie que Luc est vivant.
Il n'y a peut-être pas de quoi. Au fond, il n'a qu'un tibia fracturé. Mais les efforts que nous demandent les vieux et qui me mettent à terre représentent de véritables actes de torture pour lui. Je sais depuis longtemps que la souffrance épuise. Ce que je ne sais pas, c'est si on peut en mourir. Certains soirs en rentrant, Luc a le teint de quelqu'un qui est en train de passer de l'autre côté de la ligne.
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Et là j'ai suspendu mon geste. Non, ce n'était pas moi. Pas possible. Dans le reflet un barbu émacié, l'air exténué et des cernes bleus sous les yeux, me regardait d'un air sidéré. Un type de vingt ans de + que moi, d'une tristesse absolue, sale comme un peigne. J'ai tendu la main vers l'eau et je l'ai brouillée d'un coup. Bon Dieu, je n'avais pas pu changer comme ça, pas si vite
(...)
Les vieux me surveillaient en permanence, je devinais leur regard dans mon dos et j'ai renoncé à enlever mon pantalon pour continuer à me laver. Je m'en foutais, finalement, d'être un peu moins sale.
Moi aussi j'avais commencé à mourir.
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D'habitude je marche vite, les yeux rivés au sol, avançant d'un pas militaire et concentré. La marche, ça n'est pas un plaisir. C'est un exercice mécanique et monotone par lequel j'expie mes pensées noires et mes sombres humeurs. Là, mon souffle irrégulier m'oblige à relever la tête pour aspirer l'air. Je vois des choses que je ne regarde jamais. Des troncs d'arbres qui s'élancent vers le ciel. La mousse sur les pierres. Les feuilles mortes de l'automne dernier tapissant le sous-bois.
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Elle (l'affaire "Théo Béranger") m'a prise de plein fouet, elle m'a jeté sa brutalité au visage. Parfois j'ai encore du mal à croire qu'il y a des hommes assez fous pour en arriver là; et pourtant j'en ai vu défiler, des détraqués, en vingt ans d'exercice. Tous m'ont prouvé, les uns après les autres, que les histoires vraies dépassent l'imagination dans ce que l'homme peut avoir de déséquilibré et de dangereux.
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Mais Luc ne s'arrête jamais. Il a peur de devenir inutile. Il dit : Alors je serai foutu.
Moi aussi je refuse qu'il s'arrête; s'il venait à disparaître je ne sais pas ce que je deviendrais. Cette vie d'enfer, nous la partageons, nous en prenons chacun notre part. Nous l'allégeons. Nous essayons d'en faire quelque chose de viable en la jouant à deux. Nos temps de répit, le soir et la nuit, nous permettent de discuter; pas beaucoup - avec la fatigue cela se réduit souvent à quelques mots lancés ici et là, quand le souffle nous revient. Mais un lien curieux, presque vital, s'est forgé entre nous. Peut-être simplement que nous sommes moins faibles à deux.
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