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3,88

sur 910 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Pourquoi avoir classé ce roman dans la catégorie polar? Si roman policier il y a c'est à la manière d'Oedipe roi. Noir c'est noir, la famille est haissable et le cruel destin tape l'incruste. Telle Clytemnestre, la mère fomente le meurtre de son mari; telle Médée, elle tue ses fils en hésitant entre indifférence et haine recuite; telle Scarlett, elle n'aime que Tara son domaine, son obsession unique, à qui elle sacrifie sa vie et plus encore. Bref : voilà une histoire belle et douloureuse comme l'Antique et plutôt bien écrite. Madame Collette a du style et nous conte les grands espaces parcourus par les moutons et leurs gardiens à grand renfort de métaphores sèches.
Oui mais. Malgré tout le respect que m'inspire cette prose, elle m'a aussi beaucoup fait bailler. C'est que les personnages nous tiennent à distance. Impossible de s'identifier à cette mère monstrueuse qui n'est que monstrueuse, à ces jumeaux définitivement brutes épaisses, à ce débile à peine esquissé, à ce petit dernier figé dans son rôle de poucet débrouillard. Rien ne bouge dans ce roman. Les péripéties ne font que confirmer chaque tempérament. Des événements se produisent, certes, mais les personnages ne dérogent pas d'un iota à leur rôle trop bien écrit. Ce qui fait qu'à la fin, au lieu de frissonner quand le petit dénoue la malédiction familiale, on se dit que c'est assez convenu et pas très palpitant et qu'on aurait mieux fait de s'avancer sur le dossier Duchmoll. Duchmoll n'est pas très palpitant non plus, mais lui au moins il est vivant. Et contrairement aux personnages de Sandrine Collette, il n'est pas écrit qu'il réagisse conformément à mes attentes.
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Pour décrire ce livre, uniquement des adjectifs me viennent en tête : dur, aride, violent, haine, sans espoir, sec, rigoureux, ...
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Voyage dans la terre aride de la Patagonie, au sein d'un estancia pauvre et dans laquelle les membres de famille semblent atteint d'une certaine sécheresse de coeur. Haine, mépris, colère sont des sentiments qui marquent cette lecture. Une relation familiale bien particulière avec une mère méprisante et indifférente qui éduque ses enfants à la dure, sans état d'âme si bien que tout ce petit monde se déteste, s'allie dans la haine, etc. Les rares sentiments que l'on voit apparaître sont surtout ceux de Rafaël, "le petit", à l'égard des bêtes et particulièrement les chevaux. Et c'est justement ce "petit" qui va apporter l'ultime pomme de discorde en ramenant un véritable trésor dans cette famille pauvre.

Un roman noir qui te procure un sentiment de malaise. Je comprends qu'il ait été primé. Bien écrit sans aucun doute. Pourtant, je ne peux pas dire que j'ai adoré. Objectivement, je reconnais que c'est un bon roman. Mais l'univers est trop brut peut-être. Tout du moins, je ne suis pas parvenue à rentrer dedans. Merci tout de même à @Jodyane de me l'avoir pioché dans le cadre de Pioche dans ma PAL.

Pioche dans ma PAL Janvier 2019 ( Jodyane)
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J'aime bien de temps en temps me plonger dans un roman noir ou un polar même si ce n'est pas mon genre de prédilection. N'ayant encore rien lu de Sandrine Collette, j'ai choisi cette auteure car je vois régulièrement passer ses romans sur les blogs et les avis sont généralement plutôt positifs. La quatrième de couverture étant très prometteuse, je me suis lancée dans cette lecture avec beaucoup d'appétit. Pour être noir, ce roman est vraiment noir mais je ne m'attendais pas à ce genre de noirceur.

Cela commence très fort, Rafael, le petit dernier d'une fratrie de quatre, essaie en vain d'échapper à ses deux grands frères jumeaux Mauro et Joaquin qui le maltraitent régulièrement. Il y a aussi Steban qu'on appelle le débile et puis encore la mère, très autoritaire, qui dirige ses fils d'une main de fer. On est en Argentine, dans une ferme isolée, perdue dans la pampa. le père n'est plus présent, il a soi-disant abandonné sa famille pour fuir cette vie de labeur car dans cet endroit plutôt désertique il faut trimer pour survivre. Une vie très rude où il n'y a pas de place pour la tendresse ou une quelconque affection. le bonheur, le sourire, la gaieté ne font pas partie de ce quotidien fait d'un travail presque surhumain mais aussi de violence et de crainte. Une existence bien maussade et un dévouement filial sans bornes que deux événements marquants vont pourtant perturber.

C'est cruel, très sombre, souvent assez violent mais aussi un peu long, il faut attendre un petit moment avant que l'histoire prenne enfin un tournant. le récit qui est un mélange continu des points de vue de chaque protagoniste est très convaincant. le portrait de cette mère dominatrice et tyrannique est saisissant. L'écriture de Sandrine Collette est un peu distante mais également assez addictive. Même si je m'attendais à un peu plus de suspense ou de sueurs froides et malgré quelques longueurs, j'ai pris un bon temps avec ce roman dépaysant et bien construit.

Lien : http://edytalectures.blogspo..
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La mère est une éleveuse. De bœufs. De moutons. Et de fils. Elle est sèche et rude avec tout le monde, et plus particulièrement encore avec eux, ses fils. C'est clair, les bêtes sont mieux traitées, au moins on se préoccupe de leurs besoins.
De mère, elle ne porte que le nom, qu'on se le dise. Va falloir faire avec, de toutes manières on n'a pas le choix, de mère, on en a qu'une, d'enfance aussi et de vie n'en parlons même pas. Pour elle, les fils sont des forces de travail qu'on ne paye pas, point barre. Les bêtes sont plus importantes, au moins on peut les vendre, pour la viande ou la fourrure….Tsss tssss, quelle mauvaise langue je suis ! Les fils aussi on peut les vendre, ou plutôt les jouer - et les perdre - au poker (si si, je vous assure).

Sans amour, sans joie, bon an mal an, les fils grandissent tout de même - la mauvaise herbe est coriace. Ils grandissent comme une meute, dans la rivalité et la violence. En même temps, que pouvaient-ils faire d'autre ? On ne dira jamais assez l'influence de l'environnement sur l'évolution et au final on n'a pas d'autre modèle que le sien, surtout quand on ne connaît que cette estancia branlante perdue au milieu de la pampa patagonienne, vous voyez le tableau ? Une immense étendue désolée, aride et sèche, balayée par les vents avec des virevoltants qui tournicotent à droite à gauche (virevoltant ou tumbleweed en anglais, ces fameuses petites boules d'herbes sèches qu'on retrouve dans tout western qui se respecte). Bref, un cadre de vie épanouissant qui vous façonne des hommes, des vrais. Caramba !

Cependant (et c'est ça qui est intéressant dans la vie), comme toutes les règles, la sociologie environnementale a ses limites et ses exceptions. Ici, l'exception s'appelle Rafael. Cet enfant est un véritable ovni dans la fratrie, si on ne l'avait pas vu sortir d'entre les cuisses de la mère (façon de parler, j'extrapole pour la beauté du truc) on aurait pu croire que c'était une sorte de Moïse trouvé dans un panier au milieu des herbes folles. Mais non, c'est bien l'un des fils. Le dernier. Et il est différent, il est solaire, à tel point que dès sa naissance ses aînés le prennent en grippe tant ils craignent que ce petit rayon de soleil ne leur fasse de l'ombre. Enfin c'est ce que je me dis, peut-être qu'ils avaient juste envie de taper sur quelqu'un, et - comme chacun sait - c'est bien plus simple de prendre le plus petit pour ça.

Quoi qu'il en soit, Rafael encaisse mais ne se démonte pas. Miraculeusement il parvient même à découvrir tout seul le concept d'amour (un ovni je vous dis). Comme quoi dans ce monde désespérant tout peut arriver, même le plus étrange, même le plus improbable, et ça c'est plutôt une bonne nouvelle. Qu'est-ce qu'on s'emmerderait si tout était joué d'avance, on est tous d'accord non ?

Voilà, je ne vais pas en dire plus, si vous voulez savoir comment Ma Dalton peut produire à la fois un bon, des brutes et des truands je vous invite à lire ce roman.
Sandrine Collette a réussi à nous servir un huis-clos oppressant au milieu de ces grands espaces, belle pirouette. Et c'est vrai, qui peut en douter, de toutes façons à la fin il ne reste que la poussière...
Lien : http://tracesdelire.blogspot..
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Coup de coeur un peu mitigé pour ce roman.
Avec un roman qui s'est vu décerner un prix "Polar" on s'attend à une flopée de meurtres, du sanguinolent et des détectives marchand la nuit dans les rues de Chicago, en trench beige, sous la pluie.
Et non. Pas du tout. Là on est enfermé dans une sorte de huis-clos étouffant, au milieu de l'immensité des plaines de Patagonie, parcourues par un vent glacial et des troupeaux de vaches malingres et de moutons laineux.
La famille, si l'on peut parler de famille tant les relations sont violentes en actes (souvent) et en paroles (plutôt rares), est l'antithèse de la tendresse. C'est une sécheresse totale. Une absence complète de douceur, de bonheur régie par la dictature de la mère toute puissante. La survie au milieu de cette violence, où les chiens n'ont même pas de nom, mais des numéros.
C'est un roman d'ambiance. Rude, dru. Original et qui même s'il ne pas convaincue totalement (certains éléments sont un peu prévisibles), me restera en mémoire longtemps.
Alors, faut-il le lire ? Oui. Pour son originalité. de mon côté je tenterai avec plaisir un autre opus de cette auteure.
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Dans ce roman noir, c'est tout d'abord le pays qui m'a attiré. Me replonger en Argentine et dans sa pampa isolée, cela m'a complètement transportée ! C'est avec plaisir que je me suis retrouvée dans cette lecture. Immergée dans des steppes perdues et enfouie dans une famille où la haine a remplacé l'amour depuis bien longtemps.

Dans ce roman c'est d'abord la lassitude qui prend place. On va pénétrer dans une famille détruite, exploitée. Une famille triste et violente les uns envers les autres pour combler un amour inexistant. A travers le travail réalisé dans la ferme familiale, menée par une mère seule et tortionnaire, on nous présente quatre frères, tous isolés, tous malmenés. Enfin, des jumeaux liés envers et contre les autres, prêts à brutaliser n'importe qui, puis deux plus jeunes : des boucs émissaires.

Dans une ambiance oppressante, on va suivre le parcours conflictuel de cette famille. Un père disparu, des enfants violents, une mère qui se fout de tout. En résumé une famille où tout peut arriver. Très vite on comprend que cette atmosphère amorce de terribles événements qui vont se succéder et rajouter au malaise de notre lecture. Car plus on avance dans ce livre et plus les personnages deviennent irritants, détestables et solitaires. Ici on ne recherche aucunement l'entraide mais bien la survie !

On appréciera d'autant plus le cri d'amour pour ces étendues, ces grands paysages qui font rêver. Là où la nature demeure à perte de vue. Ces vallées qui sont des invitations pour prendre son cheval et partir loin, très loin, sans se retourner. Puis petit à petit on apprend à connaître tous ces personnages malheureux et solitaires. On ne leur apprend qu'à être sur leurs gardes et n'avoir confiance en personne. Mais lorsque l'on élève des enfants dans ce sens, il ne faut pas s'étonner qu'ils restent coincés dans cet état. A travers les voix des différents membres de cette fratrie, on pénètre un peu plus en chacun d'eux. On aperçoit leurs doutes et leurs convictions. On s'étonne de leurs réflexions et de leurs choix. On les prend en pitié puis on les déteste. L'auteur va nous faire passer par tous les états afin de nous amener à cette fin.

Tout du long, on réalise que le chemin à parcourir sera long pour enfin se poser et ne plus vivre dans la peur et la haine de son prochain. Un roman noir qui sait placer son sujet et attendre afin que petit à petit tout se mette en place, à découvrir.
Lien : https://charlitdeslivres.wor..
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C'est un bon roman , noir, sans amour, dur, aride comme la Pentagone où se déroule cette histoire.

Une famille : une mère, 4 gamins qui vivent de de l'élevage de bêtes, de moutons mais qui ont des des difficultés économiques. Il n'y a pas d'amour dans cette famille, la mère est imbuvable avec ses fils qu'elle fait trimer. Les garçons entre eux se détestent, on ne leur a jamais appris ce qu'était l'amour même la joie. On dit qu'ils n'ont jamais vu leur mère sourire …

Un événement va bousculer ce petit monde et cela va empirer… oui, c'est possible.

C'est un huis-clos, avec très peu de dialogues et où les difficultés liés au travail des bêtes prend beaucoup de place.

Je ne sais pas si j'ai aimé ou pas : oui, à certains moments et à d'autres, j'ai trouvé ça long. L'écriture est maîtrisée, juste et ayant déjà lu quelques livres de cet auteur, je continuerais à la lire :). Ce livre ne fera pas partie de mes préférés par contre.
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La Patagonie. Ses plaines immenses, inhospitalières et arides. Un milieu âpre où vit une mère avec ses 4 garçons. Une mère dure, cassante, que les difficultés de la vie et la misère ont aigrie. Une mère maltraitante qui refuse de voir que Rafael, son petit dernier est le souffre-douleur de ses grands frères, maltraité dans l'indifférence générale.

Ce livre tient du western. Bien que ne se déroulant pas au Far-West, il en a la violence et tous les codes : les gauchos, à cheval qui élèvent et gardent le bétail, les grands espaces, la rudesse de la vie au grand air, la sécheresse de la nature et surtout, la brutalité de ces hommes, abrutis de travail et de solitude.

Sandrine Collette a un talent réel pour nous restituer, par la puissance de son écriture, ces paysages et leur rigueur. Ce roman très noir ne laisse aucune place aux bons sentiments ni même à l'espoir. Seul le personnage de Rafael, malaimé, humilié, semble apporter une touche d'humanité dans cette noirceur.
J'ai apprécié le voyage que nous a proposé l'auteure : voyage au coeur de la Patagonie avec les cow-boys argentins mais aussi voyage au coeur des âmes humaines les plus sombres.

En revanche, j'émettrai un bémol : ce roman est très noir mais paradoxalement il est aussi très lent. Combo qui, à mon sens, fonctionne difficilement ensemble. C'est un regret pour moi car ce livre a beaucoup de qualité par ailleurs.

Mi-déception, mi-coup de coeur, j'en retiens surtout l'évocation de la beauté sauvage de la Patagonie.
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Quand on décide d'ouvrir un Sandrine Collette, il faut être disposé et il faut surtout accepté de lire le plus sombre de l'Homme... Ce livre ne fait pas exception. Jamais d'hémoglobine à profusion ou de crimes sordides dans les romans de Collette, mais de la noirceur, de la pesanteur, de la lourdeur, des histoires de vies brisées par le laid... Là, je dois avouer que sur celui-ci, j'avais hâte de voir le soleil et d'enfin prendre une grande bouffée d'air frais. Parce que c'est sombre... et plutôt lent... de longs passages, qui, pour ma part, n'ont rien apportés à l'histoire... Dans le genre, je vous conseille de plutôt lire Les larmes noires sur la terre, qui fut, pour moi, une lecture tellement dérangeante et bouleversante.
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