« Ils étaient onze, juste eux onze au monde »
Mais qu'a-t-elle donc dans la tête,
Sandrine Collette, pour avoir ce talent des contextes improbables? Ces livres se racontent toujours avec en décor des situations de vie extrêmes, où se transcende la violence des individus, de la nature ou des éléments. Et jusqu'à présent, j'y ai toujours trouvé mon compte.
Que d'eau, que d'eau!
Quelle angoisse d'accompagner la survie de quelques enfants sur une île submersible, et le voyage de quelques autres sur un petit rafiot ivre au milieu de l'océan!
Douleurs, pertes, séparations et dépassement de soi sont les piliers de cette tragédie humaine sur fond d'anticipation prémonitoire. Au-delà du réel se jouent des questions profondément humaines sur le pragmatisme à tenir face aux situations d'urgence, la résilience et l'obstination.
J'ai quand même eu des gros creux de vagues. Tant de malheurs, un suspense haletant de drames annoncés et prévisibles ! Je finissais par ne plus en pouvoir de cette galère familiale décrite avec un pointillisme visuel. Les amateurs du genre apprécieront la thématique « horreur » car on n'en est pas loin; je dirais même que tous les éléments possibles de dramaturgie sont utilisés.
J'ai vraiment souqué avec difficulté, bu la tasse plusieurs fois en menaçant de lâcher prise. Avec son écriture très descriptive et hyper réaliste,
Sandrine Collette s'y entend à vriller l'estomac de son lecteur mais à trop le secouer, le mal de mer est assuré.
« Too much » me semble-t-il.
De toutes les façons, je n'ai jamais eu le pied marin. ;-)
Sans doute que d'autres garderont mieux le cap...