Avec
Un vent de cendres,
Sandrine Collette se hisse parmi les grandes dames du roman noir français !
Après le succès critique et public de son premier roman
Des noeuds d'acier, consacré qui plus est par le Grand Prix de Littérature Policière, inutile de dire que
Sandrine Collette était attendue au tournant.
Or, si je n'avais personnellement pas été totalement convaincu par son premier roman qui pêchait à mon avis par quelques menus défauts, j'avoue que j'ai été impressionné par
Un vent de cendres et par sa maitrise absolue. Là où
Des noeuds d'acier m'avait un peu frustré en ne me laissant pas vraiment de souvenir marquant,
Un vent de cendres sera parvenu à me laisser un certain nombres d'images et de sensations fortes.
Il faut dire que
Sandrine Collette frappe ici très fort dès les premières pages, avec un prologue d'une redoutable efficacité, aussi percutant qu'habilement placé dans le récit, dont il permettra d'ailleurs de mieux interpréter le dénouement.
Par la suite,
Sandrine Collette nous plonge dans une sorte de version sombre et hautement vénéneuse de la Belle et la Bête, dévoilant un incontestable talent pour créer et jouer avec les atmosphères, alternant les ambiances, soufflant tantôt le chaud puis le froid.
Le cadre naturel dans lequel se déroule l'intrigue est parfaitement restitué, des champs de vignes à la forêt qui les entoure, jusqu'à la grande maison élégante de ces propriétaires qui vivent reclus, blessés voire même au bord de la folie pour l'un. Les sentiments humains y semblent exacerbés, de l'attirance entre Octave et Camille dont naît une sensualité à fleur de peau à la colère de Malo face à ce rapprochement qu'il perçoit comme malsain.
Evidemment, lorsque celui-ci disparaît une nuit sans avoir prévenu personne, la panique et la peur vont envahir Camille qui se sentira plus seule que jamais à s'inquiéter pour lui et à tenter de le retrouver.
Grâce à une écriture évocatrice et un style qui a gagné en maturité,
Sandrine Collette envoûte le lecteur dans cette espèce de conte revisité où la tension grandissante finit par exploser dans les derniers chapitres, jusqu'à un épilogue d'une infinie noirceur qui clôt ce magnifique roman noir par une seconde grosse claque pour le lecteur.
Je remercie Babélio et les éditions Denoël de m'avoir permis de découvrir cet excellent roman dans le cadre de l'opération Masse critique.