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Après le Lutetia pendant la guerre mis en scène par Pierre Assouline, c'est au tour du Ritz occupé par l'élite de la Luftwaffe basée en France de juin 140 à août 44, d'être raconté par Philippe Collin à travers le barman, Frank Meier, qui officiait dans cet établissement emblème de hôtellerie française de luxe.
Franck Meie , a fait ses armes à New York avant d'être embauché par le Ritz. Il a rédigé  «  The artistry Of mixing drinks », où il dévoile son art magistral de la composition des cocktails.

Franck, un juif d'origine autrichienne va être témoin de compromissions, de collaborations, de complots en tous genres, pour sauver des vies, espionner, attenter à la vie du monstre … en oeuvrant lui aussi pour ne pas révéler ses origines funestes en ces temps de guerre.
La trame du roman s'appuie largement sur des faits réels, avec des personnages connus ayant fréquentés l'hôtel.
L'annexe photographique figurant en fin de livre permet de mieux identifier les principaux protagonistes du roman et leur devenir à la fin de cette histoire.



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Un premier roman passionnant et de grande qualité.

Philippe Collin, producteur réputé et reconnu sur France Inter depuis plus de vingt ans, excelle aujourd'hui dans un nouveau domaine : le podcast historique. Ce passionné d'Histoire est également désormais romancier. Après une bande dessinée, le voyage de Marcel Grob aux éditions Futuropolis, et deux essais, le Fantôme de Philippe Pétain aux éditions Flammarion et Léon Blum, une vie héroïque l'an passé aux éditions Albin Michel, il publie le barman du Ritz, son premier roman, aux éditions Albin Michel

« Au bar d'un grand hôtel, on entend toutes sortes de choses »

Le barman du Ritz, c'est le plus illustre barmen au monde, c'est Franck Meier. « Chef Barman du Ritz, ancien de Verdun et petit juif ashkénaze », il est né en Autriche et a fait ses classes à New York avant de rejoindre la capitale et son célère hôtel en 1921 dont il resta fidèle toute sa vie durant.

« Savoir entendre sans paraître écouter, c'est cela aussi être l'un des plus grands barmen du monde ».

Basé sur des faits et des personnages réels, le Barman du Ritz retrace la vie et rend hommage à Franck Meier. Comme l'indique Phiippe Collin dans la préface, son souhait est « d'éclairer ce destin hors du commun ».

Juin 1940, les Allemands envahissent Paris. le propriétaire du Ritz étant suisse, donc neutre, l'établissement demeure ouvert. Il héberge entre autres Hermann Goering dans une de ses suites. Son bar devient un lieu réputé et son barman une personne incontournable.

« Une moitié de nostalgie, un tiers de tristesse, une larme d'abandon et deux traits d'espoir, c'est le cocktail du soir. »

Durant 4 ans, dans ce huis clos, « ce théâtre de masques », Franck Meier crée des cocktails, côtoie les plus grands, de Coco Chanel à Sacha Guitry, en passant par Marie-Louise Ritz et Claude et Blanche Auzello. Il sert les plus hauts dignitaires allemands et est en même temps une figure de la Résistance. Il protège, distribue de faux papiers, sert de boites aux lettres…

« Si le cocktail est l'art de la rigueur et de la mesure, tenir un bar, c'est au contraire l'art du désordre ; laisser déborder la vie, jouer avec des limites, accepter parfois de les dépasser, voilà ce qui a fait le succès de Franck Meier, plus encore sans doute que ses célèbres boissons. Voilà toute son ambiguïté aussi. Un esprit discipliné aimanté par l'anticonformisme. »

Entre petits arrangements entre amis et bassesse humaine, amitiés sincères et amours clandestins, trahisons et profiteurs, Philippe Collin présente l'occupation sous un prisme différent. Il construit son roman comme une série en plusieurs saisons (7 parties au total, chacune relatant une période différente de la guerre). Les chapitres sont courts, la plume vive et entrainante. Les un peu plus de 400 pages sont d'une grande précision historique et sont un véritable régal. Très facile à lire, le Barman du Ritz est un grand roman de Paris sous l'Occupation. « Aucune vie n'est faite que de bonheurs ou d'épreuves », « Il faut aimer la vie telle qu'elle est. Heureuse ou malheureuse. » C'est ce que s'efforça de faire Franck Meier.
En refermant l'ouvrage, le lecteur a l'impression de le connaître et de l'avoir côtoyé, preuve de la grande qualité du premier roman de Philippe Collin.

Le Barman du Ritz est disponible depuis le 24 avril.
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Tout a basculé en ce mois de juin 1940 avec l'entrée des Allemands dans Paris.
Glauque, tout est glauque dans ce qui entoure un monde dans le monde : le réputé Ritz, place Vendôme.

L'occupation commençait, le Ritz accueillait les envahisseurs, le bar fonctionnait.
Aux commandes, le barman le plus célèbre : Franz Meier.

Fréquentations diverses, collaborateurs, femmes légères, des noms célèbres se mélangent et partagent des moments avec des noms de la gestapo, au bar, sous la houlette de Meier dont personne ne sait qu'il est juif.

Philippe Collin nous raconte l'histoire et l'Histoire en recréant l'atmosphère de l'époque, les peurs et les doutes de ce barman qui se faufile à travers les pièges du moment.
Effrois, constats, manipulations, confiance/méfiance, rivalités, tout se déroule à travers l'atmosphère et les dangerosités troubles de diverses époques dans ces années de guerre.
Le présence de Göring et sa mégalomanie est relatée avec ses excès et ses dérives.

On pense à la souffrance de tant de gens, à la difficulté de s'alimenter et on reçoit la brutalité d'une aisance déplacée que partagent occupants, collabos d'un certain milieu et profiteurs de tous bords.

On pense à la souffrance des juifs pourchassés, on tremble pour Meier et Luciano (personnage fictif mais représentatif de ce qui aurait pu se passer) et on se pose des questions sur l'attitude de Meier.
Un mélange de doute, de bien et de profit qui ne le rend pas toujours sympathique (il suffit de lire ce qui semble être la cause de son licenciement après la guerre pour se poser des questions…).

Un livre qui empoigne le lecteur et amène jusqu'à lui les relents d'une époque, les manigances d'un lieu où tout fut loin d'être clair (ne fut-ce que le double jeu de la propriétaire peu sympathique…).

Une femme, Blanche Auzello, à qui le livre est dédié, fantôme mystérieux, douloureux, traverse le roman, emportant avec elle son mal être et son engagement.

« Farde ton coeur comme on farde un visage, etc… » cette phrase de Mazarin est ici magnifiquement illustrée.
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13 juin 1940. Les Parisiens ont pris la route de l'exode, le gouvernement a fui, les services publics et les commerces sont fermés, car demain, les Allemands occuperont la capitale. « Place Vendôme, pourtant, le grand hôtel Ritz reste ouvert. » (p. 15) Même si les habitués sont partis, le barman du Ritz est à son poste. Il refuse de céder son bar, créé en 1921, à l'envahisseur. Fébrilement, il attend les premiers Allemands.

Le 22 juin, l'armistice est signé par Pétain, la France est à l'heure allemande et le Ritz est divisé en deux : une aile est réservée aux officiers de la Wehrmacht ; la deuxième est pour le public. Dans le bar de Frank Meier, cette démarcation n'existe pas. Les militaires allemands, les gestapistes, les collabos français, les artistes, les résistants, sont tous accueillis, avec affabilité et courtoisie. Et il cache, à ses clients et à ses employés, son secret : « Je suis Frank Meier, chef barman du Ritz, depuis vingt ans, ancien combattant à Verdun et juif ashkénaze. » (p. 275) Son sourire ne révèle pas ses peurs, ses inquiétudes et ses actes clandestins, destinés à protéger son apprenti, des Juifs en danger, la mystérieuse Blanche Auzello et lui-même.

Pendant quatre ans, il sert Hermann Göring, Henri Lafont, l'ancien garagiste, devenu chef de la Gestapo, Ernst Jüger, Coco Chanel, Hans Speidel, Sacha Guitry, etc. Il enregistre les bribes de conversations entendues, observe les attitudes de chacun, recueille certaines confidences et navigue dans un monde de faux-semblants, de dangers et de faste (malgré la guerre). Les apparences ne permettent pas de savoir vraiment qui sont, véritablement, les acteurs de cette tragédie : les paroles sont pesées, les gestes surveillés, des médailles allemandes camouflent des actes de résistance, des sourires masquent la cruauté, des mots contiennent des doubles sens, etc. Certaines personnes oscillent entre courage, questionnements et lâcheté. D'autres évoluent, au fil des événements : les uns prennent conscience de leurs actes, les autres dérivent vers pire encore. le bar du Ritz est un microcosme de la France occupée, dans lequel nous pénétrons, guidés par Philippe Collin et accompagnés par la voix d'un homme tourmenté et écartelé. C'est une immersion captivante et exhaustive dans la complexité de l'époque, qui interroge sur les choix, sur la perception des faits, sans le recul de l'Histoire, et mène à cette question : qu'aurions-nous fait ? J'ai adoré ce roman.

Fin 2020 , j'avais lu La dame du Ritz de Mélanie Benjamin, consacré au couple Auzello et il me semble que les deux ouvrages se complètent parfaitement.

Lien : https://valmyvoyoulit.com/20..
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Philippe Collin prend à bras-le-corps la vie de Franck Meier pour nous la proposer à sa lumière. Et, cette vie, exceptionnelle, devient savoureuse tant l'historien journaliste aime recréer, en sept parties, l'ambiance de l'époque de l'entre-deux-guerres jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale. le bar élégant du Ritz évolue sous nos yeux avec ses privilégiés, artistes, banquiers ou autres, qui côtoient les officiers nazis.

Philippe Collin renforce le suspense car Franck Meier est juif, émigré de l'empire austro-hongrois, ayant vécu à New York où il a appris son métier de barman. « Je suis le fils d'un double exil. Exilé de mon pays natal. Exilé de mon milieu social. » Oubliant la classe sociale d'où il vient, Franck Meier est connu et reconnu dans le Tout-Paris même si c'est, comme aime à le rappeler l'historien, dans un rôle de subalterne !

Roman de la Collaboration de luxe
Philippe Collin emmêle des extraits du journal du barman, plus axé sur La Belle Époque et ses réflexions intimes, avec le récit de l'occupation nazie vue du bar du Ritz. Cette mise en perspective fait du lecteur son confident. Et selon l'envie de Goebbels, le Ritz devient un bar mondain où artistes et nazis se fréquentent.

Le bandeau signale le grand roman de l'occupation alors que c'est le grand roman de la Collaboration ! Car, le Ritz choisit d'être une référence de luxe et de fêtes pour les dignitaires de l'armée d'occupation. Philippe Collin décrit un monde, insoupçonné des parisiens ordinaires, où le luxe coule à flots sous forme de parfums, boissons, plats de restaurant. Dans ce lieu, aucune restriction, aucune carte de rationnement !

Mais, ceci n'est rien par rapport aux différentes indiscrétions contenues dans ce roman historique. le lecteur plonge au coeur des bassesses et des compromissions mais aussi des résistances de l'ombre. Par exemple. Göring était morphinomane, cocaïnomane et vidait des ballons d'eau chaude en journée en prenant des bains pour réduire les effets des drogues. Philippe Collin revient sur le rôle de Coco Chanel mais aussi, suit le parcours de Sacha Guitry, Arletty, assez peu Cocteau, Ernst Jünger, et évidemment tous les dignitaires nazis qui fréquentent l'hôtel de luxe et qui feront l'histoire de Paris sous l'Occupation.

Quelques longueurs et répétitions n'ôtent pas le plaisir de cette lecture. Car, à travers le personnage principal choisi par Philippe Collin, le récit est certes romanesque, mais avec une incursion réussie dans l'Histoire !
Lien : https://vagabondageautourdes..
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"Le barman du Ritz" c'est Frank Meir, juif autrichien qui s'est fait tout seul, parti de rien, formé à New York pour arriver au mythique palace parisien de la Place Vendôme.

400 pages sur quatre ans d'occupation allemande durant la seconde guerre mondiale.

400 pages avec pour seul décor le fameux bar du Ritz où il va côtoyer Hermann Göring et autres commandants de la Wehrmacht, l'écrivain Ernest Jünger, Coco Chanel, Arletty, Sacha Guitry, la veuve du créateur du palace Marie-Louise Ritz...

400 pages qui se lisent très bien, des choses intéressantes, des personnages tout autant, et pleins de traits d'esprit savoureux.
Des photos et explications à la fin du livre où on en apprend plus leurs vies d'après, émouvant et triste pour certains...
Frank Meir était finalement un prodige des cocktails mais à la vie et au destin bien mystérieux.

Mon seul bémol est qu'il s'agit d'un roman basé sur des faits réels.
Non pas que je déteste ce genre mais dont je me méfie parce qu'il est souvent difficile de faire la part des choses entre le "vrai" et la fiction, ce qui a été le cas durant ma lecture et ce que j'ai trouvé frustrant.

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En pleine seconde guerre mondiale, Frank Meir tient le bar du Ritz. Maître dans l'art des cocktails, il devient incontournable pour les officiers allemands qui habitent le Ritz. Frank sait s'adapter et faire bonne figure, car que se passerait-il si l'on apprenait qu'il est juif.
Un roman fascinant sur le Ritz où chacun veut se faire une place.
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Il est des transitions de lectures plus difficiles que d'autres, ainsi suis je passée avec difficulté de la figure d'André Chaix (Le nom sur le mur) à celle de Frank Meier, barman au Ritz pendant l'occupation. Pas n'importe quel barman mais un artiste en la matière, dont les talents reconnus à l'internationale en font une célébrité, Hemingway comme Goering ont ainsi apprécié ses talents.
Philippe Collin, choisit une trame historique pour ces 1533 jours et nuits du Ritz sous l'occupation, à travers le regard de Frank Meier. de l'entrée des troupes allemandes à Paris aux combats de la Libération, la chronologie des grandes étapes de la guerre et de l'occupation servent de fond d'écran au récit. Celui-ci se construit à partir du bar du Palace de la place Vendôme, le quotidien de Frank en constitue la trame, son journal permet d'approcher de plus près le personnage et son histoire. Malgré l'arrière plan historique bien présent, le sous-titre donné au roman par l'éditeur est excessif, je n'ai pas vu dans ce livre « le roman de l'occupation » promis par le bandeau. Difficile de donner à ce microcosme de nantis, la portée d'un témoignage sur ce que fut cette période pour la population parisienne dans sa globalité. Il faut se contenter d'être enfermé dans les murs du Ritz, au contact de ce qu'une minorité aisée a pu vivre au quotidien ,de 1940 à 1944, dans les dorures de l'hôtel, c'est à dire bien loin des misères du temps.
La figure de Frank Meier pose néanmoins la question du choix de l'engagement. Elle est livrée au lecteur à travers ses doutes, sa mauvaise conscience et ses tentatives d'éviter le pire à des proches qu'il souhaite protéger: la figure de Blanche Auzello, personnage bien réel, se détache du bourbier ambiant, Luciano, lui, forgé dans la fiction, reste pour Frank une bonne conscience toute virtuelle, lorsqu'il l'aide à s'enfuir, sous la plume de l'auteur.
Si le récit des soirées chics et arrosées autour du bar et de son microcosme d'habitués ne m'a pas convaincu, pas plus que les figures des dignitaires nazis, croqués jusqu'à leur trouver l'élégance de l'esprit, j'ai apprécié le portrait de Frank Meier, dans sa lâcheté ordinaire.
Même si le personnage reste unique dans son itinéraire et ses talents, cette lâcheté ordinaire fut le profil le plus répandu au sein de la société française, dans une variété de nuances où il y a matière à inventer encore des fictions édifiantes.
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Le Barman du Ritz de Philippe Collin est un roman historique.

L'auteur, chroniqueur de France Inter, féru d'histoire nous relate comme le titre l'indique l'histoire du barman du Ritz, Frank Meier.

Frank est un juif ashkénaze qui a fui la misère de Vienne et ses parents pour tenter sa chance en Amérique.

A New York il devient barman. Son talent est vite remarqué. Il décide d'exercer ses talents à Paris où il est remarqué.

La 1ère guerre mondiale éclate et il s'engage dans la légion étrangère pour défendre la France.

Il est ensuite embauché au Ritz comme barman. Il côtoie les vedettes, Hemingway, Fitzgerald Scott, Guitry, Arletty...

La 2e guerre éclate et le Ritz est occupé par les vainqueurs. Frank sous les ordres de Mme Ritz va devoir continuer son service et protéger son apprenti, Luciano, un jeune juif italien, fils d'une amie rencontrée à New York.

Va t'il sortir indemne de cette guerre ? Sera t'il dénoncé ?

On découvre toute une facette de l'histoire, entre collaborations, traffics en tout genres, faux papiers qui ont marqué l'histoire.

C'est une histoire vrai, romancée, qui vaut la peine d'être lue.
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Juin 1940. Devant l'arrivée des Allemands, Paris se vide de ses habitants. le Ritz, victime de l'exode, est lui aussi désert.
Stoïque, Frank Meier se tient derrière son bar qu'il occupe depuis 1921. Personnage ayant réellement existé, comme la plupart des protagonistes du récit, il est né en Autriche dans une famille juive.
Sa judéité, il la dissimulera fort à propos pendant toute la durée de la guerre.
Son père est un ouvrier polonais exilé et sa mère fille d'un rabbin. Aspirant à une meilleure vie, il part très jeune pour New York et apprend l'art du cocktail et du service qu'il appliquera ensuite à Paris. La France lui tient tellement à coeur qu'il s'engage dans la Légion étrangère en 1914 pour combattre au sein des forces de la Triple-Entente.
Naturalisé français, il intègre l'hôtel de luxe auquel il restera fidèle jusqu'à sa mort. Dans les années 1930, il publiera « The Artistry of Mixing Drinks », bible des amateurs d'alcool.
Le palace de la place Vendôme ne sera pas abandonné longtemps. Il accueillera « la crème de la Wehrmacht ».
Les officiers allemands vont se substituer à la joyeuse bande de l'avant-guerre parmi laquelle on compte Joséphine Baker, Fitzerald ou encore Hemingway, mais aussi Gabrielle Chanel, Sacha Guitry, Jean Cocteau, Arletty qui ont eu des soucis à la libération...
Certains d'entre eux en effet s'engageront pour défendre la patrie, les autres s'adapteront à la nouvelle situation...
Si les militaires ennemis, mis à part l'effroyable Göring, se montrent courtois et entretiennent avec Frank des relations cordiales, une faune de collaborateurs de la pire espèce investit les lieux.
Discipliné et attaché à son bar comme s'il était une racine pour l'exilé qu'il est, le barman s'accommode du changement de clientèle. Et puis, comme tout ancien poilu, il vénère Pétain, mais son admiration pour le maréchal va s'affaiblir au fur et à mesure de l'asservissement de la France de plus en plus soumise au joug nazi.
Celui qui aime tant le luxe et ne pas faire de vagues va désobéir en participant à un réseau de fabrication de faux papiers.
Est-ce pour les beaux yeux de la charismatique Blanche à laquelle est dédié le roman de Philippe Collin qu'il prend de tels risques ? Incontestablement.
Américaine d'origine juive, Blanche est l'épouse de Claude Auzello, le directeur du Ritz, et une farouche et courageuse résistante.
En plaçant la focale sur le Ritz, Philippe Collin a composé tout en nuances une histoire presque intime de la période de l'Occupation pendant laquelle, hormis les collaborateurs notoires, les Français, pour la plupart, ont pratiqué l'attentisme.
Moment sombre de notre histoire, les années 1940-1944 ont placé les individus dans une zone grise où règne l'ambiguïté et où chacun tente de sauver sa peau en faisant le dos rond...
« Que peut-on vraiment reprocher à Guitry » s'interroge Frank. D'avoir fait son métier ? D'avoir cru au maréchal ? D'avoir côtoyé les Allemands au Ritz ? Exactement comme moi... Cela suffit-il à faire de nous des salauds ? »

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