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3,67

sur 84 notes
On a tous vécu ces longs trajets en métro ou on est enfermés dans ses pensées, ses problèmes et on remarque à peine les autres passagers. Voici ce qui nous est raconté ici, ces 40 mn de trajets où les vies s'entrecroisent sans jamais rentrer en contact. le style est superbe, la psychologie fine. Je me suis régalée.
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Sept histoires qui s'entremêlent pour n'en faire au final qu'une seule, au gré des stations et d'un voyage effectué en RER, voici ce que nous propose le premier roman d'Anne Collongues.

Servies par une écriture (déjà) maîtrisée et métaphorique à souhait (je ne suis pas étonnée qu'elle ait été publiée chez Actes Sud), ces bribes de vies faites d'illusions, de rêves, d'espoirs, de solitudes marquent de leurs empreintes psychologiques ces pages dont les rames sinueuses engendrent des tournants singuliers dans chacune des normalités décrites.

Ce qui sépare est parfois ce qui rassemble…

J'ai simplement envie de vous dire ceci : laissez vous embarquer !

Et pour tous ceux qui prennent quotidiennement les transports : ce livre va vous faire les apprécier.
Lien : https://arthemiss.com/ce-qui..
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Un roman d'atmosphère, une galerie de portraits, je ne sais pas trop comment définir ce roman qui décrit la vie, les pensées des passagers du wagon pendant ce trajet en RER.
Il m' a manqué un petit quelque chose pour accrocher vraiment, je suis restée plutôt en dehors du wagon, et pourtant, après avoir refermé le livre, les personnages sont bien présents en mois, des images, d'un champ de coquelicots à une gare... à relire peut-être plus tard...

Des bribes de l'histoire de chacun alternent, s'entremêlent parfois tant des situations ou des sentiments ont pu être vécus par plusieurs d'entre eux, pourtant a priori à l'opposé. Ils sont très différents (sexe, âge, origine, milieu social...), mais finalement, des lignes peuvent décrire tout aussi bien l'un ou l'autre.

Ce qui nous sépare.. ce qui nous rapproche plutôt. Les peurs, les angoisses, l'amour... ce sont les points communs qui surgissent peu à peu.
Un livre qui me fera peut-être porter un autre regard sur mes compagnons de wagons la prochaine fois que je prendrai les transports "en commun" , cette communauté que nous oublions parfois, enfermés dans nos problèmes et nos peurs.
Lien : http://lecture-spectacle.blo..
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Un roman choral en huis clos

L'histoire se déroule en huis clos dans un RER qui part de Paris vers la banlieue.
Sept passagers montent à différents arrêts. Chacun est dans ses pensées sans parler à son voisin, sans même le regarder ou à peine de façon fugace.

On comprend vite que certains sont à un tournant de leur vie ou viennent de vivre un drame comme Alain, passionné de nature et d'étoiles qu'il contemplait au télescope, qui maintenant habite au milieu du béton et comme Laura qui quitte son travail plus tôt tous les mardis pour se rendre dans une clinique.

Certains peinent à rentrer chez eux, c'est le cas de Franck qui se sent exclu dans sa famille auprès de sa femme et de ses deux enfants ados dans une maison où il y a l'impression que personne ne l'attend. de même Cherif craint de rentrer chez lui et dans son quartier après l'erreur qu'il a commise, il craint des représailles de la part de son frère et de sa bande d'amis dans laquelle il a pourtant tout fait pour se fondre, quitte à simuler.

Après une rencontre importante dans sa vie, Liad vient à Paris après trois années de service militaire en Israël. Ne supportant plus les pleurs de son bébé et le regard que son compagnon porte désormais sur elle, Marie a fui son domicile. Cigarette a été contrainte de revenir aider ses parents au bar PMU de son enfance.

Dans ce roman à la douce mélancolie, au milieu de descriptions de bribes de paysage aperçues par les vitres du train, il est question de culpabilité, de regrets, de non-dits, de manque d'assurance, de vie qu'on s'invente parce qu'on se sent minable, de désir de rebondir...

Dans ce roman d'introspection choral en espace clos, les histoires, sortes de petites nouvelles, se succèdent et s'enchevêtrent joliment vers la fin. Elles nous content en peu de mots les histoires de personnages solitaires et attachants dont la psychologie est finement analysée, des personnages qui restent dans l'esprit après avoir fermé le livre. Une belle découverte.

Un livre à lire idéalement lors d'un voyage en train.



Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
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Anne Collongues a écrit un roman à lire comme on écouterait une chorale. Les voix des personnages s'élèvent, parfois en solo, parfois intimement mêlées avec une grande virtuosité. Tantôt forte, tantôt mezzo-voce, les voix des sept passagers nous donnent à entendre une chanson souvent poignante dans ce RER quittant Paris, la nuit, pour une lointaine banlieue.

La première a monté dans la rame est Marie, une très jeune femme aux joues encore rondes de l'enfance. Elle s'est précipitée dans ce train comme si sa vie en dépendait. Elle fuit des pleurs de nourrisson, un homme qui s'éloigne, une vie qui a déjà le goût du regret. Les autres passagers ne voient d'elle que sa jeunesse et sa beauté, que la douceur de son visage endormi. Elle ne voit pas arriver Alain, un homme passionné par l'astronomie, qui a choisi de venir habiter Paris pour ne plus voir les étoiles. Ces fichues étoiles qui osent encore briller quand pour lui le monde s'est arrêté. Plongé dans sa grille de sudokus, il ne s'est pas rendu compte que Cigarette, une femme dans la quarantaine, une longue brindille qui semble préférer l'ombre à la lumière, les a rejoints.

le RER continue sa course et c'est au tour de Chérif de monter, "drapé" de sa panoplie de caillera , indispensable pour s'intégrer dans la cité. Il est inquiet, guette sans cesse un sms de Céline. Ce qu'ils ont fait risque de se payer cher. Laura arrive, l'allure chic et pleine d'assurance d'une chargée de communication, un vrai mensonge sur pattes.Elle s'est créée un personnage, par peur d'être jugée inintéressante, insignifiante. Liad, un jeune Isralien, débarqué le matin même de sa ville natale, la regarde, lui, avec admiration. Liad, c'est un peu le "Usbek" de Montesquieu. Il découvre la France par un froid soir d'hiver, au travers des passagers de ce RER. Il ne manque au choeur que Franck, la cinquantaine au bord de l'explosion, à la fois victime et bourreau, enlisé dans la routine, dérouté par la distance grandissante entre lui et sa famille.

le RER avance dans le noir et les sept personnages, rassemblés dans la rame, sont autant de solitudes qui se côtoient. le RER avance dans le noir et les personnages aussi. Pratiquement tous "patinent' dans leur existence et la chanson d'Anne Collongues a des accents de saudade...

Pas d'effets de style dans ce roman, mais une observation attentive de chaque personnage, une construction par petits détails qui nous fait pénétrer au rythme des stations qui défilent, dans l'intimité de ces silhouettes fatiguées que tout semble séparer.

Un beau roman choral





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Un wagon de RER qui surgit hors de la nuit ,
Court vers la banlieue au galop ...

A bord, ce ne sont pas des héros , juste des hommes et des femmes que le hasard a réuni pour un bref instant mais qui ressemble à une petite vie en raccourci, et qui même s'ils s'épient , restent chacun dans leur bulle .

Ce trajet dans un paysage gris et pluvieux où tout se fond et s'obscurcit , bercé par le ronronnement des roues, troublé par le reflet sur la vitre qui renvoie une image déformée, scrutateur sans pitié, déclenche pour chaque passager une rétrospection pour la plupart douloureuse, c'est le moment où les souvenirs affluent , parfois anciens , de ceux qu'on avait eu du mal à enfouir et qui reviennent comme une gifle .

Qu'est-ce que j'ai fait de ma vie, chacun se pose la question et entraine le lecteur dans cette même interrogation ?

Anne Collongues par petites touches donne la parole à ces 7 passagers : des vies chaotiques, des événements tragiques et au bout, souvent des impasses.

Beaucoup de mélancolie dans ce huis clos muet .

Puis, au fur et à mesure que les voyageurs avancent vers leur destination, le rythme s'accélère, les récits se bousculent, se mélangent, s'entrechoquent , on range fébrilement ses pensées comme on rangerait ses bagages avant l'arrivée imminente sur le quai, fort des résolutions prises, une lueur d'espoir ou le bout du tunnel , on n'en saura pas plus et c'est bien comme cela.

Le lecteur aussi débarque sur le quai, un peu ébouriffé par ce moment intime , un peu triste aussi d'avoir quitté ce wagon mais un autre roman l'attend, un nouveau départ vers une destination inconnue ...
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Lu dans le cadre des 68 premières fois

La banalité d'un trajet dans une rame de RER devient une merveille sous la plume d'Anne Collongues. Elle accompagne avec bienveillance et subtilité sept passagers arrivés un moment crucial de leur vie. Ce trajet qui pourrait être anodin, se révèle en fait un arrêt sur image, une réflexion sur leur destin que l'auteur nous dépeint avec beaucoup de finesse et de psychologie. Ils ont tous des origines et des parcours distincts mais ce sont leurs fêlures et leurs accidents de vie qui les rapprochent. Tous les personnages sont intéressants et attachants. Chacun jette un coup d'oeil à son voisin, miroir de sa propre solitude et de ses désillusions.
Je ne suis pas prête d'oublier Marie, Alain, Cigarette, Chérif, Laura, Liad et Franck.
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Un roman voyage tout en finesse..
Dans ce RER voyageant au travers de Paris direction le nord ouest, on suit dans un enchevêtrement de situations 7 personnes, hautes en couleur mais différentes.
Malgré cela, elles ont 1 point commun: l'envie d'ailleurs (plus ou moins loin), de changer leur vie, de ne pas arrêter ce voyage pour ne pas se confronter à la réalité.
Chacun, chacune a son lot de problèmes et douleurs: quid d'une nuit de malheur qu'Alain essaie de fuir? quid de l'attachement obligatoire au café de ses parents pour Cigarette? quid de l'enfant pour Marie? quid de l'exil du pays d'origine pour Liad? quid de Chétif qui a fauté et qui craint un règlement de comptes comme il le faut?quid de Laura et de ses mensonges perpétuels pour se créer une autre vie exempte de culpabilité? quid de Franck et de ses problèmes de couple?
Un roman voyageur où l'on suit de phrase en phrase les destinées et vies de nos 7 usagers du RER...
Beaucoup d'émotions, mais toujours en retenue, un roman qui file entre les pages comme le RER file sur ses rails..
Un 1er roman toute en fluidité et à découvrir.
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A quoi, à qui pense-t-elle, cette toute jeune femme qui semble s'enfouir dans son caban rouge ? Petit Chaperon perdu, la tête appuyée contre la vitre,elle semble somnoler, étrangère aux paysages et à la vie qui passent de l'autre côté. Et cet homme, sanglé derrière sa cravate, asphyxié par son costume et par sa vie trop étroite, de quoi, de qui se méfie-t-il lorsqu'il jette des coups d'oeil hargneux à ce jeune homme accroché à son portable ? Et celui qui se concentre sur des sudokus, quelles images cherche-t-il à effacer ? Et cette femme au regard sans illusion, qu'a-t-elle vécu pour que son visage garde les traces des renoncements et du mépris de soi ? Et cette autre si bien coiffée, si bien habillée, quels secrets inavouables ronge-t-elle en même temps que ses ongles ?.... Sept, ils sont sept dans le compartiment d'un RER qui traverse imperturbablement un soir d'hiver d'une banlieue à l'autre. Leurs corps s'abandonnent les uns près des autres sans que rien les relie hormis des regards furtifs, hormis l'ébauche d'une curiosité vite réfrénée. Alors que le trajet aligne la succession immuable des arrêts, des montées, des descentes, des plages de lumière qui tranchent la nuit, chacun s'enclôt dans ses pensées bercées par le bruit du glissement sur les rails. Chacun se raconte sa propre histoire à rebours du voyage vers une destination mouvante. Des trajectoires inverses en quelque sorte. Tourné vers eux-mêmes leur regard saisit à peine le monde qui les entoure, ces portions de villes et de vies que fend la ligne du train. Derrière les fenêtres, dans les rues, dans les immeubles entraperçus au fil de la course, d'autres existences se nouent et se dénouent dans l'intimité des foyers. Anonymes.
La grâce et le rythme de l'écriture d'Anne Collongues nous convient à ce voyage. Silencieux, attentif, le lecteur s'assoit tour à tour près de Marie, d'Alain, de Franck, de Liad, de Laura, de Cherif et de Christelle et partage avec eux la lente remontée des souvenirs, des évènements qui les ont brutalement "séparés" de ce qu'ils rêvaient d'être. Les souffrances enfouies, les sentiments explosifs, les chagrins inexorables, la mort et la vie se dévident et tracent des chemins biscornus qui aboutissent tous à ce compartiment, sur cette ligne du RER à ce moment précis.
Les récits s'enchaînent l'un à l'autre, s'éloignent, reviennent et s'entrelacent par la magie d'une écriture qui sinue et s'insinue dans le profond des êtres, à l'heure des choix, là où une intersection vient couper la route rectiligne du RER. Une écriture qui nous fait voir, écouter et ressentir aussi bien les flashs colorés des néons qui disparaissent dans la nuit que l'étouffement d'un coeur qui s'effondre.
Maîtrisé de bout en bout, "Ce qui nous sépare" me laisse une empreinte profonde, vivante, le sillon d'une mélancolie lucide et compatissante.
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Cher livre,
Je t'ai aimé à la première seconde ou je te vis. Je me revois ouvrant l'enveloppe. Je te revois en glissant doucement. Il faut dire que tu es plutôt beau gosse. J'aime ton format étroit et allongé et cette couverture floutée où les couleurs sont un peu poudreuses. C'est que j'en ai fréquenté un certain nombre de tes congénères ces derniers temps qui me séduisirent il faut bien le dire. Mais chacun me laissait un goût d'inachevé. Toi, en lisant les premières lignes, j'ai tout de suite su que tu allais combler ce vide. J'aime le rythme dans lequel tu m'as emportée. Je n'ai pas résisté. Tandis que les sons du RER s'immisçaient dans mon jardin, dans ma chambre, tes mots me percutaient de plein fouet.

Déjà tu t'éloignes, d'autres t'attendent…

Merci aux 68 premières fois pour cette histoire d'amour.

Lien : https://www.facebook.com/Liv..
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