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3,67

sur 84 notes
La vie des personnages inventés par Anne Collongues se dévoile peu à peu au fil des gares et des mouvements du train qui les bercent et les emmènent. L'espace d'un wagon invite généralement à la rêverie, et il n'est pas étonnant que ce soit le cas des passagers de ce train. Ils ont tous quelque chose à quitter et quelque chose à atteindre et c'est ce qui les lie. La convention du silence est bien là, par contre, qui les sépare. Dans les trains, on ne se parle effectivement pas, ou très peu, comme dans les salles d'attente d'ailleurs ou dans ces autres lieux où les corps sont proches mais les esprits si éloignés. On peut se demander alors en lisant ce roman si se parler n'aurait pas pu tout changer, si voyager ensemble n'aurait pas du provoquer les rencontres. le lecteur espère, découvre peu à peu la raison du voyage et tourne les pages, avide de savoir à quelle gare chacun descendra. Ce livre est un recueil de vies faussement banales, un bouquet de fleurs des champs, un trésor de délicatesse. Un premier roman, choral, très maîtrisé.
Lien : http://antigonehc.canalblog...
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Pour un premier roman c'est très contemporain par sa forme. du Anna Gavalda ou du Olivier Adam. On y raconte la vie, telle qu'elle vient. Ce sont des gens simples qui devraient avoir une vie simple et donc, Anne Collongues décrit patiemment leur ressenti, leurs pensées... Peu d'échange entre eux dans le wagon du RER. Rien que de l'ordinaire et du banal (vers la fin cependant, j'ai senti tout le tragique des situations : - mais qui ne l'a pas déjà ressenti a eu une vie sans accroc). C'est si bien dit, tout en finesse : une excellente analyse psychologique des situations.
Dommage cependant que les vies des sept passagers du train soient si entremêlées : on passe sans arrêt et presque dans la même phrase de Marie à Alain puis à Cigarette, à Laura, à Chérif, à Frank et à Liad pour finir par Alain et Marie, puis Marie seule ! J'ai eu du mal à rentrer dans leur vie et comprendre qui est qui dans tout cet imbroglio puis vers la fin, tout s'éclaire : heureusement, c'est ce que je cherchais, une explication à tout ce désarroi.
Sept tranches de vie qui ne me laisseront pas un grand souvenir mais ce fut plaisant à parcourir rapidement. C'est ça les vacances. Dévorer les livres les uns après les autres.
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Lu dans le cadre des 68 premières fois

Ils sont sept, dans ce wagon de RER. Sept hommes et femmes, tous différents, jeunes ou déjà vieux, seuls ou en couple ; certains sont parents, d'autres pas, parisiens ou d'un ailleurs plus ou moins lointain.

Ensemble pour quelques kilomètres, pour quelques instants, dans un entre-deux qui laisse tout le temps et la place à l'introspection.
.
Ensemble mais seuls, car entre eux rien de commun, pas d'autre partage qu'un regard ou un sourire. Etrangers l'un à l'autre, et pourtant proches par la difficulté de vivre. de vivre selon leurs rêves, comme quand ils étaient enfant, quand ils ne savaient pas que l'existence était ... était quoi au juste ?

Leur vie roulait, comme ce train qui les emporte, et pourtant ça a foiré. Qu'est-ce qui s'est passé, est-ce que c'était vraiment leur faute, est-ce qu'on choisit les emmerdes quand ils arrivent ?

Aujourd'hui, ballotés ou bercés dans ce train de banlieue, ils ne sont pas très heureux. Destination ou destinée, trouveront-ils la force de descendre et continuer de vivre ?

Un livre tout en douceur et finesse, sur les difficultés de vivre, que j'ai eu beaucoup de plaisir à lire.
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Premier roman très prometteur
Sept hommes et femmes dans le RER.
Sept destins que le hasard a réuni et dont la vie va basculer durant le trajet.
Emouvante galerie de personnages.
Une telle tristesse dans ce premier roman bien maîtrisé.
On va de l'un à l'autre dans des allers-retours permanents. Feront-ils ce qu'ils ont décidé ou se retrouveront-ils face à des impasses ? Je ne le sais pas, mais je comprends leurs hésitations, leurs angoisses, leurs rêves et leurs attentes.
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Depuis plusieurs dizaines d'années, je prends quotidiennement les transports en commun. Je me demande régulièrement qui sont ces gens avec qui je partage ce voyage. Avec Ce qui nous sépare, Anne Collongues m'offre un cadeau sur mesure. J'ai adoré ce livre du premier au dernier mot.

Ce qui nous sépare nous présente une heure de voyage en RER et décortique l'âme de chacun des passagers. On ne sera pas grand chose de chacun d'eux, juste assez pour s'émouvoir et pour désirer en savoir plus. Ce sont des moments de vie souvent sans début et sans fin. Ils partagent les pensées, les questions qui les traversent dans les quelques minutes durant lesquelles ils se laissent transporter. Des tranches de vie qui se mêlent, se répondent relatées avec beaucoup de délicatesse. Des histoires différentes qui pourtant les rapprochent dans la solitude et qui est pour chacun d'eux un changement radical, un moment décisif.

Ce qui nous sépare est un roman profondément humain et réaliste, j'ai adoré m'asseoir sur ce siège défraîchi dans cette soirée d'hiver et partager avec ces sept personnages un moment unique. J'en ressors extrêmement émue et un brin mélancolique mais avec l'impression géniale d'avoir fait un très beau voyage.
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L'intimité et l'humanité dévoilée de sept passagers d'une rame de RER. Un premier roman formidable, sensible et bienveillant.

Pour s'échapper d'un enfermement en tête-à-tête avec son nouveau-né devenu insupportable, Marie choisit un RER au hasard et, tandis qu'elle l'entend approcher le quai, se lance dans un sprint effréné pour attraper ce train. Épuisée, elle s'assied et presque aussitôt s'endort. Alain monte ensuite, lui qui a laissé derrière lui le soleil provençal et les nuits d'observation des étoiles pour la pénombre sinistre d'un appartement parisien.
Sept passagers se croisent ainsi dans le roman d'Anne Collongues, dans ce RER presque vide qui traverse la banlieue sous un ciel gris de février...

La suite sur mon blog ici :
https://charybde2.wordpress.com/2016/07/15/note-de-lecture-ce-qui-nous-separe-anne-collongues/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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La francilienne que je suis, qui a des milliers de kilomètres de RER à son compteur, n'a pu qu'être intriguée par le pitch de ce premier roman d'Anne Collongues.

Ce qui nous sépare : très bon titre qui souligne bien ce que l'on ressent quand on effectue son trajet quotidien. On côtoie, parfois de très (trop) près, des anonymes qu'on supporte du mieux qu'on peut. Tout le monde adopte une attitude placide. Bref, on attend que ça passe... Et pourtant, derrières les masques, derrières les lassitudes, de multiples vies se font, se défont. Des coeurs battent, des souffrances se taisent. Ce sont ces vies intérieures, que personne ne soupçonne, qu'Anne Collongues dévoile dans ce roman choral à travers sept personnages qui s'épient tout en réfléchissant à leurs propres vies.

Nous avons Marie, une jeune mère débordée et qui semble malheureuse dans sa vie. Cigarette, elle, aide ses parents propriétaires d'un bar-PMU mais rêve d'ailleurs. Franck se méfie d'un jeune mec de cité, Chérif, alors que ce dernier est rongé par l'amour qu'il porte à la copine de son frère. Alain vient de province et s'est éloigné d'un événement dramatique. Dramatique est aussi la raison qui pousse Laura à se rendre tous les mardis dans une clinique. Enfin, Liad est un jeune qui arrive d'Israël et découvre la France.

Le sujet aurait pu être casse-gueule mais l'auteure a su traiter avec justesse et bienveillance ces personnages à un moment-clé de leur vie dans un lieu pourtant banal de leur quotidien. On se laisse bercer par l'écriture qui ne tombe jamais dans le mielleux et on s'attache à ces différents personnages. de quoi regarder d'un oeil nouveau ses compagnons de galère du RER !
Lien : http://www.leslecturesdumout..
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Sept, ils sont sept personnages dans un wagon de RER qui traverse la capitale en direction de la lointaine banlieue un soir d'hiver. Chacun rêve, pense, revit des moments passés, chacun a une raison d'être là : retour du travail, fuite d'un monde devenu trop difficile, visite à un proche hospitalisé.
C'est la vie tout entière, ses déchirures, ses chagrins, ses deuils, ses manques, l'amour, décrits avec simplicité et humanité que nous livre Anne Coullongues. Son écriture est belle et fluide et les propos d'une grande subtilité. Elle nous dresse une étude psychologique extrêmement fine de Marie, Alain, Chérif, Laura, Liad, Franck ou encore "Cigarette".
Le texte est empreint d'une grande empathie, les personnages prennent vie, le RER s'enfonce dans la nuit et dans le huis clos de la rame, les sept voyageurs se débattent avec leurs rêves évanouis, leurs histoires d'amour ratées, la perte d'un enfant, des souvenirs d'armée. Ils sont vous, ils sont moi. On a envie de les prendre dans nos bras, de les rassurer, de les aimer. On a envie de réparer ce qui les a séparés de leur "avant". On a envie de leur dire qu'on est là, nous aussi séparés de quelqu'un, de quelque chose. C'est un roman triste – chacun est bien seul perdu au milieu des autres – et plein de vie à la fois. C'est un roman porteur de réflexions intenses, de questions, de réponses. Un roman qui se lit à la vitesse du train, lentement puis plus vite.
Et même si la mélancolie l'emporte, j'ai envie de chanter "C'est un beau roman, c'est une belle histoire".
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Ce qui nous sépare de Anne COULLONGUES



Un soir dans un RER, sept personnes rêvent, s'observent, réfléchissent, se souviennent. Il y a Marie et son chagrin, Cigarette qui va retrouver ses parents, Alain qui vient s'installer à Paris, Chérif qui rentre chez lui, dans sa banlieue après une journée de travail, Laura qui comme chaque mardi va dans une clinique, Liad qui arrive d'israel et Franck qui rentre chez lui.
Cela créé un roman où chaque personnage va vers son destin et nous dessine des tranches de vie aussi différentes que réalistes.
C'est beau, c'est bien écrit. J'ai eu parfois du mal à rester dedans et je m'y suis même perdu, ayant quelques difficultés à suivre et à passer d'un personnage à l'autre.

Extraits :

C'est seulement quand il a posé son bagage sur le tapis roulant pour qu'il soit enregistré que sa mère, remarquant l'inscription, s'est soudain affolée : mais pourquoi as - tu pris ce sac - là ? - faisant tourner vers eux plusieurs têtes de la file d'attente. Je t'ai dit pourtant de cacher tout signe d'identité ! de ne pas parler Hébreu dans la rue, de ne pas dire aux gens d'où tu viens. Regarde, c'est écrit en grand sur ton sac. C'est pas croyable.


C'était si simple de parler à Céline, si doux de la taquiner puisqu'elle avait été d'emblée dans leur quotidien, chez les parents, là où il ne pouvait rien cacher. Dans l'intimité qu'on ne partage pas avec les potes parce que ça ne s'accorde pas avec la virilité et cette image est dure à entretenir.

Aujourd'hui que reste - t- il de ce qu'ils partageaient avant ? Pas même l'étreinte sans laquelle ils n'auraient jamais pu s'endormir. À quoi pense - t - il de son côté du lit ? À quoi pêne - t - il quand il prend le RER le matin pour aller en cours ?

Des citernes, des cheminées, des graffitis, les voies soudain s'élargissent, les rails se dédoublent, se multiplient, des pylônes, des dizaines et des câbles, le bruit du train sur les rails, le silence dans le wagon. Et puis l'espace se rétrécit, de nouveau il n'y a plus qu'une voie, ces deux parallèles de fer, le RER accélère, trace droit.



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Ce qui nous sépare de Anne COULLONGUES



Un soir dans un RER, sept personnes rêvent, s'observent, réfléchissent, se souviennent. Il y a Marie et son chagrin, Cigarette qui va retrouver ses parents, Alain qui vient s'installer à Paris, Chérif qui rentre chez lui, dans sa banlieue après une journée de travail, Laura qui comme chaque mardi va dans une clinique, Liad qui arrive d'israel et Franck qui rentre chez lui.
Cela créé un roman où chaque personnage va vers son destin et nous dessine des tranches de vie aussi différentes que réalistes.
C'est beau, c'est bien écrit. J'ai eu parfois du mal à rester dedans et je m'y suis même perdu, ayant quelques difficultés à suivre et à passer d'un personnage à l'autre.

Extraits :

C'est seulement quand il a posé son bagage sur le tapis roulant pour qu'il soit enregistré que sa mère, remarquant l'inscription, s'est soudain affolée : mais pourquoi as - tu pris ce sac - là ? - faisant tourner vers eux plusieurs têtes de la file d'attente. Je t'ai dit pourtant de cacher tout signe d'identité ! de ne pas parler Hébreu dans la rue, de ne pas dire aux gens d'où tu viens. Regarde, c'est écrit en grand sur ton sac. C'est pas croyable.


C'était si simple de parler à Céline, si doux de la taquiner puisqu'elle avait été d'emblée dans leur quotidien, chez les parents, là où il ne pouvait rien cacher. Dans l'intimité qu'on ne partage pas avec les potes parce que ça ne s'accorde pas avec la virilité et cette image est dure à entretenir.

Aujourd'hui que reste - t- il de ce qu'ils partageaient avant ? Pas même l'étreinte sans laquelle ils n'auraient jamais pu s'endormir. À quoi pense - t - il de son côté du lit ? À quoi pêne - t - il quand il prend le RER le matin pour aller en cours ?

Des citernes, des cheminées, des graffitis, les voies soudain s'élargissent, les rails se dédoublent, se multiplient, des pylônes, des dizaines et des câbles, le bruit du train sur les rails, le silence dans le wagon. Et puis l'espace se rétrécit, de nouveau il n'y a plus qu'une voie, ces deux parallèles de fer, le RER accélère, trace droit.



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Un soir dans un RER, sept personnes rêvent, s'observent, réfléchissent, se souviennent. Il y a Marie et son chagrin, Cigarette qui va retrouver ses parents, Alain qui vient s'installer à Paris, Chérif qui rentre chez lui, dans sa banlieue après une journée de travail, Laura qui comme chaque mardi va dans une clinique, Liad qui arrive d'israel et Franck qui rentre chez lui.
Cela créé un roman où chaque personnage va vers son destin et nous dessine des tranches de vie aussi différentes que réalistes.
C'est beau, c'est bien écrit. J'ai eu parfois du mal à rester dedans et je m'y suis même perdu, ayant quelques difficultés à suivre et à passer d'un personnage à l'autre.

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C'est seulement quand il a posé son bagage sur le tapis roulant pour qu'il soit enregistré que sa mère, remarquant l'inscription, s'est soudain affolée : mais pourquoi as - tu pris ce sac - là ? - faisant tourner vers eux plusieurs têtes de la file d'attente. Je t'ai dit pourtant de cacher tout signe d'identité ! de ne pas parler Hébreu dans la rue, de ne pas dire aux gens d'où tu viens. Regarde, c'est écrit en grand sur ton sac. C'est pas croyable.


C'était si simple de parler à Céline, si doux de la taquiner puisqu'elle avait été d'emblée dans leur quotidien, chez les parents, là où il ne pouvait rien cacher. Dans l'intimité qu'on ne partage pas avec les potes parce que ça ne s'accorde pas avec la virilité et cette image est dure à entretenir.

Aujourd'hui que reste - t- il de ce qu'ils partageaient avant ? Pas même l'étreinte sans laquelle ils n'auraient jamais pu s'endormir. À quoi pense - t - il de son côté du lit ? À quoi pêne - t - il quand il prend le RER le matin pour aller en cours ?

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C'était si simple de parler à Céline, si doux de la taquiner puisqu'elle avait été d'emblée dans leur quotidien, chez les parents, là où il ne pouvait rien cacher. Dans l'intimité qu'on ne partage pas avec les potes parce que ça ne s'accorde pas avec la virilité et cette image est dure à entretenir.

Aujourd'hui que reste - t- il de ce qu'ils partageaient avant ? Pas même l'étreinte sans laquelle ils n'auraient jamais pu s'endormir. À quoi pense - t - il de son côté du lit ? À quoi pêne - t - il quand il prend le RER le matin pour aller en cours ?

Des citernes, des cheminées, des graffitis, les voies soudain s'élargissent, les rails se dédoublent, se multiplient, des pylônes, des dizaines et des câbles, le bruit du train sur les rails, le silence dans le wagon. Et puis l'espace se rétrécit, de nouveau il n'y a plus qu'une voie, ces deux parallèles de fer, le RER accélère, trace droit.




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Cela créé un roman où chaque personnage va vers son destin et nous dessine des tranches de vie aussi différentes que réalistes.
C'est beau, c'est bien écrit. J'ai eu parfois du mal à rester dedans et je m'y suis même perdu, ayant quelques difficultés à suivre et à passer d'un personnage à l'autre.

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C'est seulement quand il a posé son bagage sur le tapis roulant pour qu'il soit enregistré que sa mère, remarquant l'inscription, s'est soudain affolée : mais pourquoi as - tu pris ce sac - là ? - faisant tourner vers eux plusieurs têtes de la file d'attente. Je t'ai dit pourtant de cacher tout signe d'identité ! de ne pas parler Hébreu dans la rue, de ne pas dire aux gens d'où tu viens. Regarde, c'est écrit en grand sur ton sac. C'est pas croyable.


C'était si simple de parler à Céline, si doux de la taquiner puisqu'elle avait été d'emblée dans leur quotidien, chez les parents, là où il ne pouvait rien cacher. Dans l'intimité qu'on ne partage pas avec les potes parce que ça ne s'accorde pas avec la virilité et cette image est dure à entretenir.

Aujourd'hui que reste - t- il de ce qu'ils partageaient avant ? Pas même l'étreinte sans laquelle ils n'auraient jamais pu s'endormir. À quoi pense - t - il de son côté du lit ? À quoi pêne - t - il quand il prend le RER le matin pour aller en cours ?

Des citernes, des cheminées, des graffitis, les voies soudain s'élargissent, les rails se dédoublent, se multiplient, des pylônes, des dizaines et des câbles, le bruit du train sur les rails, le silence dans le wagon. Et puis l'espace se rétrécit, de nouveau il n'y a plus qu'une voie, ces deux parallèles de fer, le RER accélère, trace droit.





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Il y a des livres qu'on n'ose pas trop ouvrir, la peur de ce qu'on va y lire, et la peur de ce qu'on y découvrira, peur d'être un peu trop chamboulée.
Et puis, l'aventure des "68" c'est aussi ça. Partir à l'inconnue et se lancer. Donc j'ai commencé la lecture à petits pas, en essayant de m'immiscer doucement dans cette voiture de RER. Pas facile de se retrouver avec tous ces gens qui regardent, observent, dorment...
J'ai découvert des tranches de vie sombres, belles, bouleversantes, compliquées mais toujours imbriquées de manière plutôt jolie. Chacun a son histoire qui se complète un peu avec celle du voisin ou qui cherche un lien qu'elle ne trouvera jamais. Mais peu importe, l'éphémère est la caractéristique des transports en communs !
J'ai trouvé ce livre très bien écrit même si au départ il m'a fallu me familiariser avec les nombreux personnages. Les mots, les phrases nous emportent dans le tourbillon du voyage, s'activent quand on prend de l'accélération et ralentissent quand on freine.
Anne Collongues a le mérite de décrire avec brio les psychologies de personnages tourmentés. Elle éclaire certains actes, certaines pensées pour que le lecteur soit envouté et omniprésent dans l'analyse. On ressort en se disant qu'on comprend certains mécanismes mis en place par les protagonistes de ce livre
J'ai passé un bon moment de lecture.
Lien : http://leslecturesdelailai.b..
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