AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Cap Horn (20)

- Pourtant vous savez bien que les chats sont des ingrats [...].
- Oui, c'est vrai ! Quand on nous chasse d'une maison, les chats eux, restent. On n'y peut rien ! Ce n'est pas leur maître qu'ils aiment, mais la maison où ils vivent, la cheminée près de laquelle ils se réchauffent. Les chiens, eux, aiment leur maître et lèchent la botte qui les frappe, c'est comme ça ! Nous, c'est un peu différent ; on nous a donné la raison mais nous sommes encore plus égoïstes que les chats et plus lécheurs de bottes que les chiens.
Commenter  J’apprécie          20
Les rumeurs d'une guerre mondiale imminente allaient bon train, et il n'était pas rare d'entendre les paysans dire que les bêtes envoyées aux entrepôts étaient destinées à nourrir les hommes condamnés à finir dans des abattoirs, humains ceux-là, par des individus bien plus coupables que ces humbles bergers.
Commenter  J’apprécie          20
Moi, j'ai toujours dit que les chiens étaient comme les hommes : il y a des fainéants, des vicieux, des menteurs et des bons éléments ; mais parmi les chiens, c'est pas pour être désagréable, on trouve davantage de bons éléments que parmi les hommes.
Commenter  J’apprécie          10
La mort rend les hommes égaux entre eux, mais les place aussi sur un pied d'égalité avec les animaux et même les vers.
Si durant notre vie nous avions cela à l'esprit, notre conduite envers les animaux serait fort différente.
Commenter  J’apprécie          230
... - Même les oiseaux deviennent féroces sur cette terre maudite ! proféra la femme du berger en dégageant la neige accumulée sur le seuil du ranch.

- Encore un mouton aveugle qui lutte contre le vent ? demanda Denis de l'intérieur.

- C'est le cinquième ! répondit la femme. Tout va mal dans ce trou perdu ! Cela fait des jours que tu tournes en rond le couteau en main sans la moindre bête à saigner ! Tu me fais peur quand tu me regardes comme ça, le fil sur le doigt de la lame. Au printemps, ce sont les aigles qui dévorent les agneaux à même les entrailles de la mère ; en été, les mouettes traversent la cordillère pour venir éventrer les oies sauvages, et en hiver voilà ces maudits caranchos (oiseaux de proie) qui crèvent les yeux des moutons à coups de bec !

Le vent mugissait sur la plaine gelée, soulevant des nuées de neige qui voilaient l'horizon, telle une mer démontée dont les vagues éclateraient au loin en gerbes cendrées. La petite maison du Poste 33 de l'estancia China Creek, faisait songer à un récif isolé au milieu d'un océan poudreux. ...
Commenter  J’apprécie          20
Les côtes occidentales de la Terre de Feu s’égrènent en une multitude d’îles, entre lesquelles serpentent de mystérieux canaux qui vont se perdre au bout du monde, là-bas, à la Sépulture du Diable.
Les marins prétendent qu’à un mille de ce promontoire tragique, témoin de l’incessant duel que se livrent au Cap Horn les deux plus grands océans, le Diable veille au fond des eaux, harnaché de chaînes et de fers qui grincent épouvantablement les nuits de tempête, quand les flots montent à l’assaut des ombres.
Il y a encore peu d’années encore, seuls d’audacieux chasseurs de loutres et de phoques s’aventuraient dans ces parages, gens de tous horizons, hommes rudes au cœur coriace comme un poing fermé.
page 163
Commenter  J’apprécie          230
Plaintes rauques, sourdes, battements de nageoires, ébrouements, heurts de gros corps mous, bruissements de chairs gluantes : c'était tout à la fois sinistre et vital, comme le grouillement des éléments dans les entrailles macérantes de la nature.
Ce lieu n'était pas une simple tanière de phoques ; c'était une île en proie à une douloureuse transe, une île en train de mettre bas et de gémir dans cette poche d'air fétide et d'eaux noires !
Mais il ne sert de rien que la vie se cache au plus profond des entrailles de la terre, car l'homme viendra l'y arracher.
Commenter  J’apprécie          50
Le pêcheur songea à sa lointaine enfance, quand il lançait lignes et hameçons dans l'Adriatique : puis à sa vie pesante et morne de marin à terre, ses soûleries et ses amours tristes dans les ports... Et il frémit en se souvenant de la superstition selon laquelle les images de la vie commencent à défiler quand la mort rôde dans les parages.
Souvenirs fugaces, nostalgies, pensées mélancoliques se bousculaient dans son esprit et un envoûtement de lumière le troubla au point qu'il se voyait entrer dans l'eau et, accompagné du phoque fantasque, nager dans ces eaux phosphorescentes et calmes jusqu'à perdre au loin, là-bas, dans les mers tranquilles de son enfance, à travers les ondes où si souvent voguait son imagination...
Commenter  J’apprécie          00
C'est la vie, compagnons ! Nous finirons tous de la même manière, comme les moutons que nous conduisons de l'estancia à la chambre froide ; à la différence près que les capones, on les engraisse et que la viande part en Europe dans des boîtes de conserve de toutes les couleurs, tandis que nous, on se serre la ceinture, on nous roule dans la farine et on nous marche sur les pieds ! Et au bout du compte nos pauvres carcasses s'en vont pourrir dans la boue, ou parfois, histoire de changer, on nous envoie, sans prendre la peine de nous engraisser, dans ces charniers humains que les riches creusent entre les frontières ! D'ailleurs, il n'est pas impossible qu'on finisse bientôt là-bas ! J'ai entendu dire que toutes ces bêtes étaient prévues pour une guerre prochaine.
Commenter  J’apprécie          00
Il ne faisait aucun doute que ses os brisés allaient se ressouder normalement : quarante années de dressage ne lui avaient pas laissé un os intact, mais les esquilles se résorbaient, les articulations se remettaient en place et la prodigieuse vitalité de cet homme accomplissait un tel miracle qu'il reprenait le dressage des chevaux comme s'il ne lui était rien arrivé. (...)
Ses chutes étaient le prix de ses victoires sur les bêtes et sur la nature ; il se relevait un peu plus rabougri, comme ces chênes fuégiens qui résistent aux ouragans d'ouest en ployant si longtemps qu'ils finissent par adopter des formes insolites, courbés au ras du sol, tordus et rongés telles des mains sarmenteuses de vieillard, implorant la clémence pour ce bout du monde brutalisé par les éléments en furie.
Commenter  J’apprécie          00






    Lecteurs (456) Voir plus



    Quiz Voir plus

    A l'abordage : la mer et la littérature

    Qui est l'auteur du célèbre roman "Le vieil homme et la mer" ?

    William Faulkner
    John Irving
    Ernest Hemingway
    John Steinbeck

    10 questions
    507 lecteurs ont répondu
    Thèmes : littérature , mer , océansCréer un quiz sur ce livre

    {* *}