Dernier des trois recueils de nouvelles du chilien Coloane, c'est l'apex de l'art de la nouvelle chez le baroudeur chilien.
Avec ces nouvelles nous sommes loin des premières nouvelles de l'écrivain : l'écriture a été repensée, retravaillée ; il y a de la poésie, l'écriture est ciselée, fine, précise mais toujours percutante. L'on ne s'étonnera pas de retrouver des personnages qui auront marqué le lecteur dans
Tierra del Fuego (le roumain
Popper).
Dans ce volume nous retrouvons ce qui a fait la force de Coloane dans ses précédentes nouvelles : ce côté conteur de l'âpreté, de la noirceur, dépeignant la violence de l'homme, la violence de la nature. Il y a de la morale chez Coloane mais qui n'est pas lénifiante. Non, elle est brutale, sans atours. Dans ce voyage voyage sur les terres et les mers fuégiennes, le lecteur sentira les vents, l'odeur du sang, le désespoir, la violence... Coloane n'élude rien, il écrit : c'est une bourrasque textuelle emplie de tension.
On y retrouve
Giono,
Hemingway et Steinbeck en ses écrits. Parfois, Coloane joue à la limite du merveilleux : jouant avec les dieux et les mythes des indiens.