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3,1

sur 53 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
C'est le genre de roman qui avait tout pour me séduire, une saga courant de 1918 à 1992, retraçant les destins de trois générations d'une famille afro-canadienne originaire d'une colonie de Nouvelle-Ecosse fondée au XVIIIème siècle par des esclaves rebelles, fugitifs ou affranchis venant des Caraïbes ou du Sud des Etats-Unis. Les premiers chapitres sont prometteurs, centrés sur Kath Ella, jeune fille brillante qui a l'ambition d'intégrer une université grâce à une bourse, parcours très difficile lorsqu'on est noire dans les années 30, même au Canada. On sent toute la sincérité de l'auteur à décrire Africville et à présenter la vie des Noirs au Canada, thématique dont la littérature s'est moins emparée que son versant états-unien.

Mais voilà, une fois que Kath Ella passe le relais narratif à son fils puis à son petit-fils, j'ai décroché et sans avoir ressenti un réel allant pour le personnage initial qui m'a seulement intéressé à défaut de me faire vibrer. le récit se transforme en fouillis d'anecdotes peuplées de personnages secondaires qui surgissent sans qu'on sache trop d'où. Les nombreux flashbacks ajoutent à cette confusion là où ils auraient pu être une exploration de la façon dont le temps et les migrations peuvent changer une famille et l'expérience raciale. Jamais ils ne complètent les personnages principaux pour leur apporter une réelle épaisseur psychologique alors que ce qu'ils vivent est passionnant : le « passing » pour le fils qui profite de sa couleur de peau très claire pour se faire passer pour blanc et renier toute sa famille ; la confrontation aux origines pour le petit-fils qui découvre qu'il a du sang noir et décide d'assumer cet héritage.

J'ai souvent eu la sensation que les différentes intrigues appartenaient à plusieurs livres indépendants, comme si Jeffrey Colvin, écrasé par son ambition initiale, peinait à colmater ses récits en un seul, fluide et prenant. Je le regrette vraiment car les variations autour de l'appartenance tenace à un lieu, une histoire et une communauté pouvaient donner lieu à un magnifique roman.
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Africville : Une saga qui puise ses racines dans l'histoire d'anciens esclaves de Jamaïque, la Trinité ou Haïti arrivés au Canada au mitan du XIXe siècle et qui place son intrigue sur plusieurs décennies en mettant en scène une famille dépeinte sur trois générations.

Malgré une histoire riche, prenante et foutrement bien écrite interrogeant sur notre place dans le monde, notre foyer, notre appartenance à une ethnie et le passing (déloyauté envers sa famille noire quand on a la peau si claire qu'on choisit de se faire passer pour un blanc), je n'ai réussi à m'attacher à aucun des pourtant nombreux personnages d'Africville.
Aussi sympathiques soient-ils et justes furent leurs combats, rien ne m'a semblé pouvoir les rendre attrayants. Impression désagréable de les voir évoluer derrière une paroi de verre, comme si Jeffrey Colvin pour servir une chronique foisonnante avait tiré au sort quelques individus lambda parmi la population du cap (Halifax - Nouvelle Écosse) pour représenter leurs ancêtres esclaves et les luttes qu'il leur faut mener aujourd'hui entre le Canada et le Mississippi et que cette loterie avait bénéficié d'une main malheureuse.

Un ressenti qui peut aussi être dû à la dernière partie du livre (qu'on peut grossièrement découper en trois segments) et qui m'a paru la plus lourde, la moindre intéressante, bien qu'amenant à l'instar des deux autres quelques révélations sur l'odyssée personnelle et historique des protagonistes mais des révélations bien tièdes et ne faisant plus du tout avancer un récit qui dans ses deux premières parties avaient suivi une dynamique plus qu'honorable.

En résumé, un final barbifiant dû à un essoufflement narratif couplé à des personnages qui servent l'histoire et non le contraire amenant donc parfois à des prises de décision pour le moins incohérentes mais il faut malgré tout reconnaître à Africville qu'il conserve tout son intérêt historique concernant les esclaves déportés de la Sierra Leone jusqu'aux îles caribéennes à l'aube XIXe siècle et ce qui est advenu de leur descendance, entre ceux qui ont voulu continuer à faire vivre ces douloureux mais essentiels souvenirs et ceux qui ont préféré, par facilité, renier famille et passé.
Une lecture agréable et instructive dans l'ensemble, dommage que de nombreux bémols viennent en plomber la portée.
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Africville... a existé, un quartier créé par une communauté noire près de Halifax (Canada) qui a eu une histoire aussi dure qu'émouvante, mais qui malheureusement ne nous est pas réellement contée ici.
Les personnages sur trois générations, n'y sont pas tous nés, non plus. Ainsi, nous ramons avec ces noirs, parfois assez clairs de peau pour voguer plus facilement dans la vie que les premiers.
J'ai aussi ramé avec cette lecture qui déroule surtout les faits et gestes des uns et des autres en oubliant souvent les émotions, et en survolant seulement la terrible histoire d'Africville.
Je me suis plus passionnée pour les documents et récits que j'ai pu trouver à coté. Alors, au moins, pour m'avoir entraînée par là, je remercie Babelio et les éditions Harper Collins pour l'envoi de ce livre.
Je ne veux décourager personne de le lire... il vous parlera peut-être plus qu'à moi... avec ses destinés parfois choisies et parfois subies. "Être noir, on ne fait pas avec. On est noir, un point c'est tout".
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J'avais demandé à lire ce roman car les thèmes développés m'intéressaient. Mais dès le départ, avec l'histoire de Kath Ella Selbot, je me suis heurtée à une histoire qui m'a semblé confuse avec ces digressions soudaines, ces personnages qui apparaissent brusquement sans qu'on sache tout de suite quel lien les relie aux autres, des personnages principaux que j'ai trouvés d'ailleurs sans saveur. J'ai eu alors énormément de mal à finir cette histoire qui me laisse une impression mitigée, celle de ne pas avoir su « entrer en contact » avec les trois membres Selbot.
Je remercie tout de même Babélio et les Editions Harper Collins de m'avoir permis de découvrir cet auteur.
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Nouvelle-Ecosse, 1918. Deux bébés vont survivre à des fièvres très fortes. le lecteur va retrouver ces deux protagonistes quelques années plus tard. Kath Ella et Kiendra sont devenues deux jeunes filles. C'est le point de départ d'une grande saga qui s'étalera presque sur un siècle.

C'est une belle découverte littéraire pour ma part, mais j'avoue qu'il m'a manqué certains éléments pour être en mesure d'apprécier totalement ce roman. J'y ai dénoté peu d'émotions et surtout, j'ai eu du mal à m'attacher aux personnages, puisque l'auteur passera de l'un à l'autre sans cesse.

Pourtant, j'avoue que j'ai été conquise par le postulat de départ. L'auteur mettra en exergue l'importance de l'acceptation de soi. Ainsi, Étienne, le fils de Kath, n'acceptera pas son identité raciale, et décidera de s'éloigner complètement de sa famille maternelle. Cela m'a vraiment bouleversée, mais j'ai trouvé que l'auteur ne nous permettait pas forcément de rentrer dans les pensées du jeune homme pour appréhender au mieux la manière avec laquelle il gérait cela.

L'auteur a condensé presque un siècle d'histoire familiale en peu de pages, et cela ne permet pas forcément un attachement aux personnages, puisque le changement est constant. J'avoue avoir nettement préféré la première partie avec Kath, que les autres parties.

La plume de l'auteur est fluide et le roman est très aisé à suivre, malgré le changement constant d'époque. Jeffrey a su effectuer un mélange savant entre grande Histoire et petite histoire et j'ai trouvé certains passages très intéressants. Les chapitres sont de taille moyenne, et l'auteur veille toujours à bien indiquer l'espace spatio-temporel afin de ne pas perdre son lecteur.

Un roman historique intéressant, mais où j'aurais aimé avoir plus d'émotions. Malgré tout, cette saga est très intéressante à suivre et les thématiques abordées également. À découvrir.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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Me voilà bien embarrassée pour rédiger un commentaire sur ce roman. Tout à déjà été fort bien dit, en long en large et en travers, dans les critiques déjà postées. Que rajouter de plus ? Si je ne l'avais pas reçu dans le cadre d'une masse critique privilégiée, je me serais abstenue d'écrire la moindre ligne mais comme je suis obligée de donner un avis, je fais l'effort de dire ce que j'en pense. C'est à dire pas grand chose.
Malgré le thème original et fort intéressant du passing racial dont j'ignorais tout, je n'ai pas été emballée par cette histoire sans véritable profondeur émotionnelle et au style plutôt plat, très éloigné de la flamboyance d'une Toni Morrisson que j'espérais retrouver dans ce récit. Trop laborieux (à mon goût), il lui manque un petit supplément d'âme, cette étincelle qui suscite l'enthousiasme en éveillant toute l'attention du lecteur et l'incite à tourner les pages avec plaisir.
Une lecture décevante donc mais dont le mérite est quand même de m'avoir fait connaître l'étrange phénomène du passing, donné l'envie d'en savoir plus sur le sujet et permis à cette occasion de découvrir l'existence d'un roman sur le même thème, Clair obscur de Nella Larsen, dont le ton devrait mieux me convenir.
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Ce roman débute en 1918, dans une ville de cabanon qui sort de terre en 1790 grâce à la volonté de noirs américain, jamaïcains et haïtiens. Cela se passe en Nouvelle Ecosse, au Canada et une épidémie décime les nouveau-nés. Kath Ella réchappe à la terrible maladie tout comme Kiendra qui deviendra son amie.
Devenue jeune fille, Kath Ella entre à l'université et devient la première fille noire diplômée de sa ville. Peu à peu, la jeune femme va s'émanciper et quitter Africville ainsi que le destin tout tracé des femmes de sa communauté. Elle traversera quelques péripéties en compagnie de son amie Kiendra et devra affronter critiques et préjugés.
Dans ce foisonnant roman divisé en cinq parties, on suit le destin de Kath Ella qui va donner le jour à Omar, rebaptisé Etienne lorsqu'il sera adopté.
Dans les années 60, c'est le destin d'Etienne que l'on suivra et, bien qu'il se soit éloigné de sa famille et vive en Alabama, on ne perd jamais de vue la vie de la communauté noire d'Africville. La question se pose : Peut-on, lorsqu'on a la peau claire et qu'on a épousé une blanche, renier ses racines noires ?
Puis, à l'orée de années 80, ce sera le fils d'Etienne, Warner. Lorsqu'il apprend qu'il est noir, il va partir en quête de ses origines et il fera tout pour rentrer en contact avec Zera, son arrière-grand-mère incarcérée depuis sa jeunesse qui ne connait aucun de ses descendants.

Cette saga familiale qui se déroule sur plusieurs générations est avant tout une réflexion sur le poids des origines et l'identité noire. Comment se situer avec des origines noires et une peau blanche ? Les différents protagonistes de ce roman feront des choix différents dans leur quête de réussite sociale et de bonheur familial.
Il y a pléthore de personnages dans ce roman et on s'y perd parfois. J'ai trouvé attachants Kath Ella et son petit-fils Warner. Avec la première, on découvre Africville dont on va s'éloigner pour y revenir des décennies plus tard sur les pas de Warner . Car, au-delà de la saga familiale, c'est bien de l'histoire singulière d'Africville, et de ses habitants dont il est question. L'auteur, qui s'est minutieusement documenté, fait revivre toute une communauté noire avec ses croyances, ses rituels et ses rassemblements comme le « cercle féminin »

Jeffrey Colvin a su donner vie à toute une communauté pauvre et ce, sans misérabilisme. Bien que souffrant parfois de quelques longueurs, ce premier roman, écrit dans un style simple et direct, se lit avec plaisir.
Merci aux éditions Harper Collins et à Babelio pour cette découverte.

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Voilà déjà deux semaines que j'ai terminé ma lecture d'Africville de Jeffrey Colvin, et déjà sept romans se sont succédé depuis. Pourtant, c'est sûrement un signe, je traîne pour écrire ma chronique. Je me connais, je traîne parce que je ne suis pas inspiré, parce que je suis mitigé, et que je n'ai pas cet incendie ravageur qui couve après une lecture bouleversante, celle qui pousse à écrire, à dire comme c'était fou, comme c'était mauvais, comme ça m'a réveillé des émotions au fil des pages. Africville, c'était sympa, mais ça n'a pas allumé le feu sacré, ce fut une lecture intéressante, sans passion, qui m'a laissé comme anesthésié.

C'est donc en Nouvelle-Écosse (province canadienne située totalement à l'Est dans les territoire maritimes) que l'histoire débute, en 1930, et plus précisément dans les environs d'Halifax, dans un quartier pauvre peuplé des descendants d'esclaves et de jamaïquains. Les habitants n'auront pas accès aux installations modernes ou aux services publics mais le quartier servira néanmoins de lieu d'installation pour toutes les industries que la capitale provinciale ne souhaite pas héberger. Cette communauté noire décidera de se donner un nom, une existence propre, et c'est Africville qui sera retenu, passant doucement dans l'usage quotidien.

Dans cette communauté, une jeune femme rêve d'échapper au déterminisme social auquel son quartier d'origine la condamne, et décide de suivre des études universitaires pour devenir enseignante. Kath Ella y parviendra, et se retrouvera rapidement enceinte d'un homme qui viendra à décéder dans un accident avoir la naissance d'Omar. Elle élèvera donc seule son fils, clair de peau, jusqu'à ce qu'elle rencontre un canadien blanc qui l'épousera et adoptera son fils, qu'ils rebaptiseront Étienne. La suite du roman se passera aux côtés d'Étienne, parti vivre en Alabama où il pourra oublier ses origines africaines et vivre une nouvelle vie. Jusqu'à ce que son fils Warner, dans les années 80, ne s'intéresse à l'origine de sa famille et ne se rende au Canada dans les restes d'une ville que la municipalité d'Halifax tente de faire disparaître.

C'est un roman intéressant sur l'identité, notamment l'identité raciale, la filiation, l'héritage et le renoncement. La lecture est agréable dans l'ensemble, très bien documentée, et le pitch marketing d'un auteur ayant passé 20 ans à préparer son premier roman est bien encré dans la mémoire des lecteurs. Pourtant, c'est un roman assez inégal, qui souffre de longueurs et de lourdeurs, peut-être parce qu'il est étouffé par une trop grande documentation. Difficile pour moi de ne pas le comparer à L'autre moitié de soi, l'extraordinaire roman de Brit Bennett que j'ai lu quelques semaines avant et qui abordait avec talent la même thématique du passing, attitude visant à chercher à renier ses origines africaines pour se faire passer pour blanc.
Lien : https://www.hql.fr/africvill..
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Merci à Masse critique et aux éditions Harper et Collins pour ce roman.
Bon...
Ce livre m'interpelle. En effet, son sujet est plutôt intéressant : le destin d'une petite communauté noire du Canada, dont certains descendants sont assez pâles pour se faire passer pour des Blancs, et donc l'ambigüité de leur situation et vis-à-vis des Blancs et vis-à-vis des Noirs.
Et pourtant, on s'ennuie un peu. Les personnages foisonnent sur plusieurs générations mais ne touchent pas.
On dirait juste que les faits sont relatés sans sentiment. Ça défile en douceur, sans lourdeur, mais finalement sans rien.
On referme le livre avec un peu de soulagement.
Ce n'est pas un mauvais roman, il est même plutôt bien construit.
Mais ... on ne ressent absolument rien. Rien du tout. Pas même un peu d'empathie.
C'est très étrange.
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Apprendre que l'on est d'origine noire alors que l'on est étudiant blanc dans une université d'Alabama n'est pas une chose facile à accepter.
Warner, à cette nouvelle, va se lancer dans une recherche de son identité qui lui permettra d'assumer sa filiation noire.
En remontant jusqu'en 1790, l'auteur Jeffrey COLVIN raconte, à travers l'histoire de la famille de Warner, l'arrivée à Halifax au Canada, d'une population noire venue d'Afrique, de Jamaïque et même de Virginie qui construisit un village de cabanons fait de planches et toiles.
La fièvre des nourrissons, la misère et le racisme vont accabler cette population de déshérités de couleur dont personne ne veut.
Et même si, dans les années 1930, une partie des habitants de ce quartier d'Halifax part en Sierra Leone pour tenter de se construire un avenir, le ghetto subsiste et finit par être baptisé Africville avant sa destruction en 1964.
L'histoire de cette ville et de ses habitants est passionnante et la quête de l'identité noire est un sujet brûlant qui nous concerne tous.
Il faut adhérer au style particulier de l'auteur qui met en scène de nombreux personnages, passant d'un sujet à l'autre et d'une année à l'autre dans un même paragraphe. Mais lorsque l'on s'imprègne du récit, il est aisé d'en suivre le fil.
J'ai beaucoup appris à la lecture d'Africville et ce roman est un témoignage essentiel sur le rejet comme sur l'intégration des afros-américains qui sont, encore aujourd'hui, dans une lutte permanente pour la reconnaissance de leurs droits.
Edifiant.
Merci à Babelio et aux Editions Harper Collins pour ce livre reçu dans le cadre d'une opération Masse Critique privilégiée.
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