La part des anges

« La vie est un perpétuel va-et-vient entre l’ombre et la lumière. Aux nuits d’orage succèdent les matins ensoleillés, au désespoir, les plus belles attentes.
La victoire viendra toujours après la défaite.
Nous n’y pouvons rien, c’est ainsi, le temps qui passe nous offre des sourires ou des cris de haine, du mépris ou de l’estime.
La vie est tout à la fois, des rires et des larmes. »

« - Vous savez, ce qui est important, ce ne sont pas les êtres, nous sommes tous de passage. Le plus important ce sont ces murs, ces poutres, ces greniers, ils en ont vu passer, des familles, depuis des siècles… Ce sont eux les vrais gardiens, pas nous. »

« Les anciennes demeures qui ont traversé les siècles ne mentent pas, ne trichent pas.
Les histoires des familles qui s’y sont succédé sont ancrées dans les épais murs de pierre et les vielles poutres de chêne noircies par la fumée des feux dans la cheminée.
On entend encore les voix des grands-mères, les rires des enfants et parfois même quelques sanglots résonner dans le craquement des charpentes.
Les inavouables ou les plus lourds secrets sont souvent cachés au milieu des toiles d’araignées des vieux greniers. »

« D’une voix posée mais ferme, le psychologue répondît en faisant attention à chacun de ses mots :
- Nous avons évoqué le sujet des dizaines de fois. Ma réponse n’a pas changé, quitte à me faire contredire par certains de mes confrères : on ne peut pas faire le deuil d’un enfant, on accepte, c’est tout. Ce serait vous mentir que de vous certifier le contraire. C’est un long cheminement personnel que vous devez accomplir, entourée de votre mari, de votre fille, de vos parents et de vos proches. Votre douleur et votre colère s’apaiseront peu à peu et , surtout, vous comprendrez que vous n’êtes en rien coupable de quoi que ce soit. Lorsque votre culpabilité s’estompera, et seulement à ce moment-là, vous vous autoriserez à vous tourner vers l’avenir, vers la vie. »

« Puisque ma vie n’a plus beaucoup de sens.
Je réapprendrai à marcher.
Puisque je ne peux plus serrer ta main
Je réapprendrai à marcher.
Puisque mes yeux se ferment pour t’apercevoir.
Je réapprendrai à marcher.
Tu seras là, tu guideras mes pas
Je réapprendrai à marcher. »

« Lisa ne pouvait imaginer de commencer sa journée différemment : d’abord s’assurer qu’Émilie allait bien, puis s’offrir ce face-à-face avec l’absence qui la réconfortait sur l’instant mais la détruisait à mesure que les mois passaient. »

« Parfois elle souriait et chuchotait quelques mots, d’autres matins des larmes coulaient sur ses joues. Une forme de conversation solitaire dont elle seule connaissait les codes. »

« C’est parfois difficile de se pardonner, mais il faut savoir effacer la rage envers soi-même et les autres.
Il est nécessaire d’accepter ce que l’on ne peut pas changer et de se dire qu’au-delà de l’absence il restera éternellement le souvenir doux et réconfortant d’une voix, d’un visage.
Se pardonner ce n’est pas oublier, c’est décider de se tourner vers la vie. »

Mon ange, mon enfant, passe les jours, passe le temps.
Près de moi ou loin de mes bras, qu'importe, tu es là.
Mon ange, mon enfant, je pense à toi bien souvent.
J'entends ta voix, j'imagine ton rire, je devine tes pas.
Mon ange, mon enfant, je retiendrai tous nos instants.
Comme un cadeau, une longue caresse, un printemps...

J'ai envie de tout vivre avec eux, je serais une enfant jusqu'à leur adolescence puis une adolescente jusqu'à ce qu'ils deviennent adultes et après tu m'auras enfin, tout à toi !