Moon Jaewo a dix-sept ans, il a dû déménager avec sa mère, Moon Hyeran, de Busan à Séoul en Corée afin de vivre chez sa grand-mère, Shin Youngim, atteinte d'un cancer en phase avancée.
Il entre donc dans un nouveau lycée, le lycée mixte de Mapo et il se retrouve dans la classe de Oh Sungil, un garçon troublant, Lee Eunha et Choi Yejun, un garçon sympathique visiblement amoureux de sa camarade mais aussi Kim Dohyun, l'intellectuel un peu cassant. le midi, il suit Nagisa Rintaro qui joue au basket et l'invite bientôt dans son club. le soir, quand il rentre dans son immeuble, il rencontre Kang Minho, un jeune garçon qui illumine ses tristes journées et ses soirées solitaires car sa mère travaille et sa grand-mère ne parle pas.
Ce quotidien est bientôt bouleversé lorsqu'il oublie malencontreusement dans un roman de la bibliothèque du lycée, Une vie de fleur de lotus, un marque-page sur lequel il a écrit sa solitude : le lecteur suivant a répondu à son message…
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“Élodie Condé aime se voir comme une fille de l'été, amoureuse de la nature. Constamment la tête dans les étoiles et les pieds dans l'eau, ses histoires sont pour elle un refuge de calme et de poésie, où elle laisse ses milliers d'idées prendre vie à leur guise.
Page 341 est son premier roman publié.” présentation de l'éditeur.
De fait,
Elodie Condé écrit sur la plateforme collaborative, Wattpad, depuis 2020. Un jour, son amie Mégane lui a raconté qu'elle a trouvé un petit mot dans un roman d'
Arnaud Cathrine,
Romance, à la médiathèque
Marguerite Duras dans le XXème arrondissement de Paris, c'est le début de son roman
Page 341 qu'elle écrit alors qu'elle a effectué un long séjour en Corée qui l'a profondément marquée. Elle a aussi été marquée par le décès de sa mère en 2017 et elle a aussi voulu rendre hommage aux femmes fortes et courageuses.
Elodie Condé a été repérée sur Wattpad et contactée par les éditions Les livres du dragon d'or pour une commande de
romance se déroulant en Corée du sud, une “
romance K-culture”.
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Tout d'abord, les conditions de publication de ce roman sont intéressantes sur la manière dont les éditeurs de romans pour la jeunesse construisent leurs collections éditoriales. Ensuite,
Elodie Condé répond à des tendances du roman adolescent, la
romance gay et plus généralement la
romance queer, l'intérêt pour les cultures asiatiques et en particulier la Corée et enfin l'usage de tropes dans la
romance, ici, le slow-burn. En l'occurrence, cette
romance est davantage slow que burn.
La tension romanesque repose sur le mystère de l'identité du correspondant avec lequel le héros partage ses mouvements d'humeur sur des marque-pages improvisés dans un roman de la bibliothèque du lycée. En effet, le héros se sent bien seul dans cette nouvelle vie dans la capitale de la Corée et dans un nouveau lycée. Il va rencontrer peu à peu de nouveaux amis et le lecteur s'interroge : serait-ce le mystérieux correspondant ?
Et le héros est aussi confronté à la maladie de sa grand-mère, grand-mère qu'il apprend à connaître seulement à la fin de la vie de celle-ci, sa mère étant fâchée avec sa propre mère. Il s'agit donc d'un roman introspectif sur la famille,
l'amour et le sens de la vie. le héros reste sombre, triste et anxieux et souffre d'un épisode dépressif mais
l'amour lui permet de dépasser ses difficultés.
Elodie Condé soigne la poésie de ses phrases dans un roman somme toute quelque peu classique.