Je ne savais pas que j'avais sa en moi.
Je ne savais pas tout ce qu'il avait en lui non plus. Je pensais le connaître, mais les gens sont tortueux et profonds, comme des rivières. Ils gardent leur forme tout en se laissant creuser par le temps, comme la pierre.
(Chapitre 54, Cassia, dernière page)
« Il y a si longtemps que je ne m'autorise plus à exprimer ma colère que j'ai presque oublié ce que ça fait. Quand elle me monte dans la gorge, je la ravale, elle me laisse un goût métallique et amer, comme du papier d'aluminium. »
Cette absence je la ressens si fort que c'est devenu une présence.
Il y a de la beauté en chacun de nous. Chez Ky, ce sont ses yeux que j'ai remarqués en premier. Et ils me plaisent encore. Mais quand on aile, on ne cesse de contempler l'autre encore et encore. On remarque le dos de la main, la courbure de la nuque, la démarche. Au début, on est aveuglé, on voit l'être aimé dans son entier, un tout magnifique ou la somme magnifique de détails non moins magnifiques. Mais ensuite, on détails celui qu'on aime et on commence à voir des pourquoi : pourquoi il marche comme ci, pourquoi il ferme les yeux comme cela... et on apprend à aimer également ce détails, d'un amour plus subtil et plus complet.
Cette absence, je la ressens si fort que c'est devenu une présence.
Cette absence, je la ressens si fort que c'est devenu une présence.
Ce serait tellement agréable de dessiner le monde tel que j'aimerais qu'il soit plutôt que d'essayer de comprendre ce qu'il est.
Car même si, au-delà des frontières du Temps et de l'Espace,Le flot m'emporte bien loin, J'espère voir mon Pilote face à face Quand j'aurai franchi la barre
Je l'aime, il m'aime, il m'a appris à écrire pour que je puisse m'exprimer. Je ne peux pas rester là à ne rien faire. Je creuserai la terre, je poursuivrai le vent pour recueillir le moindre de de ces mots.
Parce que, quand on aime, c'est trop tard. On ne peut pas faire marche arrière.
Cassia.
J'ai pensé à elle quand j'ai vu la neige pour la première fois. Je me suis dit On pourrait monter là-haut. Même si tout a fondu. On s'assiérait pour écrire dans le sable mouillé. Mais tu es partie.
Puis je me suis souvenu Ce n'est pas toi qui est partie. C'est moi.