Le dernier coyote, entre rêve et réalité
En hommage à
Ellroy, concernant l'assassinat de sa propre mère, Connelly écrit ce quatrième roman mettant en scène le personnage de Harry Bosch. Tout au long de ce livre, notre héros est hanté par le rêve d'un coyote sur la colline qui cherchait à fuir… mais fuir quoi, et pourquoi ? Est-ce une représentation de l'instinct animal d'Harry Bosch, toujours sur ses gardes?
Pendant la lecture de cet ouvrage, j'avoue que lorsque je fermais les yeux le soir, je me remémorais certains passages du roman et je voyais ce coyote solitaire, au regard vif et perçant en haut de cette colline surplombant la ville. Jamais un bouquin n'aura si bien porté son nom !
Ainsi, suite à une dispute violente avec son supérieur, le lieutenant Harvey Pounds, Harry Bosch est suspendu de ses fonctions au LAPD et doit consulter un psychologue, le docteur Carmen Hinijos, pour évaluer son état jugé trop agressif pour reprendre du service. Harry avoue alors à Hinijos qu'il est le fils d'une prostituée, Marjorie Lowe, assassinée en 1961. Ce meurtre non élucidé, l'avait bouleversé alors qu'il n'avait que 11 ans à l'époque. Trente-cinq ans plus tard, sans badge du LAPD, il rouvre le dossier et enquête en toute illégalité sur une piste qui le mènera vers le gratin de l'administration et de la police californienne…
Ce roman fait la part belle à l'introspection de l'inspecteur Harry, l'analyse de son passé et de ses drames personnels. Comment peut-il s'en sortir s'il ne met pas un terme à ses démons qui le hantent. On peut faire le parallèle avec « L'homme inquiet » de Mankell qui a exploité ce registre, à un degré moindre bien sûr, en mettant en scène pour la dernière fois Kurt Wallander.
Le style de Connelly reste limpide et sans fausse note. Un classique du genre. Peut-être pas le meilleur Connely, mais un bon cru tout de même. Et, attention, souvenez-vous, si vous commencez ce livre, le coyote en haut de la colline rode et vous surveille…