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sur 1295 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Au coeur des ténèbres, Joseph Conrad
Je dois dire que des histoires ou des romans d'horreur où le suspense monte très lentement pour trouver une solution à la fin comme le Horla ou le Tour d'écrou
de Henry James ne sont pas des choses que je cherche.
Mais d'autre part je dois dire que ce conte de Conrad est célèbre et techniquement d'un haut niveau.
Je range ce conte parmi mes cinquante meilleurs contes.
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J'ai adoré voyager en Afrique avec Conrad.....
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Heart of Darkness
Introduction, traduction, notes, chronologie et bibliographie : Jean-Jacques Mayoux

ISBN : 9782081285965

Deux extraits de ce roman seront présentés sur Babelio.
La liste des personnages de ce roman sera bientôt accessible sur http://notabene.forumactif.com/

Cent cinq pages rédigées dans ce style rigide, comme perpétuellement au garde-à-vous, qui fait songer que, malgré tous ses efforts et en en dépit de son merveilleux talent, Conrad ne parvint pas à penser toujours en anglais. Une intrigue mince, que trois traits suffisent à délimiter, en tous cas en apparence : un officier de la marine marchande britannique se languit tellement de la navigation qu'il fait des pieds et des mains pour se retrouver sur un fleuve africain, à la barre d'un vapeur auprès duquel l'"African Queen" de John Huston fait figure de palace flottant. Une poignée de personnages, Blancs et Noirs, éparpillés entre la Belgique, le Congo de Léopold II et un tout petit oasis de paix nocturne sur la Tamise. Et avec cela, l'une des plus formidables réflexions que la littérature ait jamais produite sur le Mal qui guette, tapi au plus profond de l'être humain comme l'ennemi dans la jungle. Si formidable dans son cynisme, si inoubliable dans sa fascination pervertie que deux romanciers au moins - Timothy Findley avec son "Chasseur de Têtes" et Robert Silverberg avec "Les Profondeurs de la Terre" - et un cinéaste - Francis Ford Coppola avec le génial "Apocalypse Now" - ont jugé impossible de ne pas lui rendre hommage - à elle mais aussi au personnage qui la provoque et l'incarne : Kurz l'Omniprésent, Kurz le Dieu.

"Au Coeur des Ténèbres" n'est pas un livre simple. Il peut même tromper un lecteur néophyte au point de le faire s'interroger sur l'enthousiasme en général suscité par le texte de Conrad. Sa relative brièveté, son texte qui se ramasse sur lui-même, la manière dont son auteur en dit le moins possible tout en sous-entendant le maximum, cette façon qu'il a de solliciter l'imagination mais aussi les peurs les plus secrètes, les plus malsaines du lecteur, la répartition de l'action entre deux personnages, Marlow et Kurz, qui ne sont en fait que les deux faces d'un même être, Conrad lui-même lorsqu'il découvre le Congo, tout cela contribue à en faire une énigme, une espèce de jeu de piste particulièrement retors et cruel qui débouche sur un désespoir sans appel.

Pour certains, qui répètent une leçon bien apprise mais pas forcément comprise, il s'agirait avant tout d'une dénonciation du colonialisme. Vous qui me lisez, n'allez pas tomber dans cet énième panneau posé par les Séraphins de la Bien-Pensance : lisez et faites-vous votre opinion avant d'emboucher à votre tour leur trompette absconse. Conrad rapporte le langage utilisé par les colons belges pour désigner les Noirs mais, ce langage, Marlow l'utilise tout autant. Les Noirs l'étonnent, voire le choquent, comme il les étonne et les choque : pour Conrad, ça marche dans les deux sens.

Son alter ego "positif" n'hésite pas à se débarrasser tout de suite du marin - noir forcément - qui est mort d'une balle perdue lors de l'escarmouche avec la tribu lancée par Kurz contre le vapeur, et le flanque tout tranquillement dans le fleuve parce qu'il redoute que les autres membres de l'équipage, qui sont anthropophages et ne se nourrissent depuis plusieurs jours que des restes d'une viande d'hippopotame pourrie, ne subtilisent le cadavre pour s'en faire un roboratif barbecue. Marlow ne les condamne d'ailleurs pas, il trouve cette attitude somme toute très normale pour un cannibale, bien plus normale que d'accepter de se coltiner de la viande d'hippopotame pourrie pendant le parcours qu'ils ont accepté de faire avec les Blancs.

Marlow, pas plus que Conrad, n'est un Séraphin bien-pensant : s'il est révolté par les mauvais traitements infligés au malheureux indigènes du poste où il doit prendre en charge son vapeur - quel homme de coeur ne le serait pas ? - il ne lui viendrait pas à l'idée de passer pour autant sous silence les comportements primitifs, instinctifs et souvent incompréhensibles à ses yeux des Africains qu'ils découvrent. Blancs comme Noirs, nous sommes tous de bien étranges animaux, voilà le credo de Marlow et il n'en démordra pas une seconde.

N'en déplaise donc aux crétins heureux, "Au Coeur des Ténèbres" se préoccupe peu des méfaits de la colonisation belge. Rien à voir, mais alors rien du tout avec "Le Crime du Congo Belge", que Sir Arthur Conan Doyle publiera dix ans plus tard. Non, ce qui passionne Conrad, ce sont les ténèbres de l'âme humaine, que celle-ci soit enfermée dans un corps blanc ou dans un corps noir.

Arrivé dans le sillage des colons belges, Kurz, dont on parle tant et qu'on voit si peu, Kurz, comme chacun d'entre nous, portait en lui ces ténèbres. Mais rien ne prédisposait ce musicien remarquable, cet homme charmant et cultivé, d'une rare intelligence, à les développer. Fût-il resté sous nos latitudes qu'il n'est pas non plus certain qu'il y aurait cédé. Seulement, sa rencontre avec l'Afrique, ce continent dont Conrad exprime tout à la fois avec brutalité et subtilité les beautés et les mystères - beautés incompréhensibles, mystères abyssaux pour l'homme qui n'y est pas né, tous éléments d'une vie primitive, grandiose et animale, splendide et effrayante, dont, si nous en croyons les chercheurs actuels, l'Humanité tout entière est issue - l'a, pourrait-on dire, débloqué. Sur cette terre où tant de choses restent à découvrir et à comprendre, Kurz vacille, Kurz s'effondre, Kurz rampe, Kurz massacre, Kurz accepte les initiations les plus terribles, Kurz plonge dans ses propres ténèbres et les noircit encore et encore, d'abord pour l'or blanc qu'est l'ivoire, ensuite et presque exclusivement pour conserver la puissance qu'il a conquise en se laissant adorer comme un dieu - en s'identifiant à un dieu.

Assurément, Conrad n'est pas un sectateur de ce pleurnichard de Jean-Jacques. Pour lui, l'homme naît sinon mauvais, du moins porteur du Mal, un Mal qui ne demande qu'à éclore. Et Kurz, cet "homme remarquable" sur tant de plans, l'a fait éclore de façon magnifique. A tel point que, en dépit de la répulsion que lui inspire le personnage, Marlow continue à l'admirer. Est-on bien sûr d'ailleurs que le dernier cri de Kurz, à la fois prisonnier et dieu de l'Afrique, ce fameux : "Horreur ! Horreur !" qui n'a pas fini de retentir dans nos cauchemars, n'était pas un ultime serment d'allégeance aux Ténèbres ? ...

Un texte difficile parce que faussement innocent, un texte inoubliable. A lire, à relire et à relire encore. Pour sa perfection. Pour toutes les interrogations qu'il porte en lui. Et avant tout pour son manque absolu d'hypocrisie - que certains préfèreront traiter de cynisme. Mais quelle importance ? Kurz et ses Ténèbres sont immortels. Si vous scrutez bien votre miroir, l'un de ces soirs, vous les apercevrez peut-être : qui sait ? ...
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Dans Au coeur des ténèbres, Joseph Conrad veut faire passer deux principaux messages au lecteur. Tout d'abord, ce texte est une violente critique du colonialisme. En effet, Marlow, le narrateur, relate son voyage en Afrique, à la recherche d'un certain Kurtz, trafiquant d'ivoire. La description de l'Afrique que fait alors Marlow est caricaturale. La jungle est oppressante, toujours présente, comme un personnage à part entière du récit, comme si elle représentait l'Afrique. Les aborigènes accompagnant le narrateur sont cannibales, ne rêvent que de chair humaine pour remplacer la viande d'hippopotame qu'ils sont contraints de manger. Enfin, lorsqu'il rencontre Kurtz, celui-ce est devenu un demi-dieu au sein de la tribu qu'il a asservi. Conrad décrit ici très justement l'aura quasi surnaturelle que se sont accordée les « blancs » pendant la colonisation. S'en suivent toutes les dérives qu'a générées la prise de pouvoir des « blancs ». de plus, Marlow, comme Conrad au Congo, connaît une désillusion importante à la découverte du bâtiment qu'il commandera. Celui-ci est détruit et c'est à lui de le réparer, ainsi qu'il l'apprend à la page 36 : « Un type à moustache noire, nerveux, m'informa avec une grande volubilité et de nombreuses digressions, dès que je lui eut dit qui j'étais, que mon vapeur gisait au fond de la rivière. Je fus frappé de stupeur. Quoi ? Comment ? Pourquoi ? Oh ! Ce n'était “pas grave”. » Il ressent un violent dégoût pour le colonialisme reflet des sentiments de l'auteur. Il blâme le désir de puissance sur des peuples soit-disant « inférieurs ». Marlow s'en rend d'ailleurs compte lorsqu'il arrive à la station et qu'il discute avec le comptable de la Compagnie : « J'ai dressé une indigène de la station à cet entretien. Cela n'a pas été facile. Elle n'aimait pas ce travail. » (p.31) Il relève ici le mépris des « blancs » à l'encontre des indigènes, le dégoût des colonisateurs à l'égard des colonisés.
Par ce texte, Joseph Conrad fait inévitablement la critique de l'être humain. Tout d'abord, Conrad dresse le décor : une descente aux enfers. Cela commence par l'inscription de Marlow en Belgique. En effet, au siège de la Compagnie, celui-ci rencontre les Tricoteuses, vieilles femmes gardant les portes du bâtiment, symboliquement assimilées aux « gardiennes de la Porte des Ténèbres, tricotant leur laine noire comme pour un chaud suaire » (p.19). Ensuite, à son arrivée au Congo, Marlow se retrouve plongé sous les canons d'un navire français tirant vers la Terre, vers un ennemi invisible : « Il y avait un camp d'indigènes – il disait d'ennemis ! - dissimulé dans les environs » (p.25). Au détour d'une escapade, il se retrouvera dans un lieu fatal où les esclaves détruits par la colonie sont mis à l'écart, rejetés dans la jungle. Les corps difformes, anguleux, à peine encore vivants, se traînent pour boire, ne sont plus que des ombres comme Marlow les décrit à la page 29 : « Ils n'étaient que des ombres noires, malades et affamées, entassées en vrac dans l'ombre verdâtre. » Une fois franchie cette épreuve, Marlow arrive à la colonie et poursuit sa descente dans les ténèbres par la quête de Kurtz, personnage présent tout le long du texte. Passionnant les êtres, quasiment divinisé, Kurtz existe par le récit de plusieurs membres de la colonie. Il apparaît comme un héros qui pourrait bouleverser le monde, dispensant sa parole comme un prophète. Rapidement, Marlow est fasciné par ce personnage et entreprend d'aller le trouver dans la jungle. Mais la réalité le décevra. Il trouvera au coeur des ténèbres la désillusion, l'horreur, la sauvagerie humaine déchaînée par le réveil d'instincts primaires souvent oubliés ou refoulés. Kurtz représente l'homme gangrené par la soif de puissance et de grandeur. Il incarne la folie humaine, l'homme ayant succombé à ses pulsions sauvages. Conrad exprime son pessimisme sur la nature humaine. Pour lui, il est impossible de connaître réellement un être humain car celui-ci est changeant, toujours instable. Ce livre est un signal d'alarme quant à l'avenir de l'humanité.
Enfin, dans Au coeur des ténèbres, Conrad réinvente la fiction. En effet, il mêle dans son texte la littérature d'imagination et la littérature réaliste. Ces deux genres, jusqu'ici totalement opposés, font un puzzle narratif associant les événements et l'expérience du personnage. Ainsi, le voyage dans les territoires sauvages de l'Afrique pour récupérer Kurtz devient une plongée dans l'inconscient de Marlow. Les événements deviennent le reflet du personnage et se combinent pour l'expliquer. de plus, Conrad s'inscrit dans une logique de causalité : chaque action s'inscrit dans une chaîne de réactions et d'interprétations, et les conséquences de leurs actes échappent bien souvent aux personnages. Ce livre est en fait une association d'autobiographie et de récit de voyage reformulée dans une perspective romanesque tenant du roman d'aventure. L'exemple le plus marquant est la rencontre entre Kurtz et Marlow. La réalité détruit la rêverie héroïque qui s'était construite autour de Kurtz ; le surhomme, dès qu'on le rencontre, n'est plus qu'un monstre, creux de l'intérieur et assoiffé de pouvoir. Avec Conrad, l'aventure s'éloigne du romanesque pour s'ancrer dans la réalité.

En conclusion, ce texte est très intéressant par les critiques qu'il formule. En effet, Conrad livre sa haine du colonialisme et sa hantise de l'être humain avec une telle passion que le lecteur se retrouve plongé dans ses propres tourments. Il allie avec élégance récit de voyage, critique et jeu sur la forme. J'ai préféré son analyse de l'humanité car je l'ai trouvée plus fine que sa critique du colonialisme, beaucoup trop caricaturale à mon goût.
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Un soir sur la Tamise, sur une yole en partance pour la haute mer, un marin, Charlie Marlow, raconte à ses camarades l'aventure qu'il a vécue autrefois : engagé comme capitaine d'un steamer par une société européenne faisant du commerce sur le fleuve Congo, on lui confia la mission d'aller chercher un agent de la compagnie, Kurtz, qu'on disait malade. Marlow commence la remontée du fleuve Congo, expédition qui va le mener au coeur des ténèbres.

Les livres de Joseph Conrad sont de ceux qui ne se laissent pas facilement appréhender. de « Coeur des ténèbres » se dégage une atmosphère étrange. Au fil de sa remontée du fleuve, Marlow a l'impression de revenir aux âges primitifs de l'humanité, à l'époque des origines, quand régnait la barbarie. A mesure qu'il pénètre dans les profondeurs de la jungle, celle-ci se fait plus menaçante et oppressante : « Remonter le fleuve, c'était comme retourner aux premiers âges de la Terre, lorsque la végétation abondait et que régnaient les grands arbres. Un cours d'eau vide, un grand silence et partout une forêt impénétrable. L'air était chaud, épais, lourd et gluant, l'éclat du soleil, sans gaieté ». Une scène résume à elle seule cette sensation d'étouffement et de danger, lorsqu'un brouillard blanc épais s'abat sur le fleuve et qu'une clameur sauvage s'élève de la forêt environnante.

Mais la sauvagerie n'est pas que le fait des autochtones. Avides et rapaces, les colons Européens les exploitent sans merci et les traitent avec cruauté tout en prétendant faire oeuvre de civilisation. le personnage de Kurtz symbolise cette ambiguïté. Agent très efficace de la compagnie pour laquelle il collecte de l'ivoire, il a également été chargé par l' « Association internationale pour la suppression des coutumes barbares » de rédiger un rapport. Or, au bout de son périple, Marlow découvre en Kurtz une sorte de chef de tribu sur laquelle il paraît exercer une grande fascination et qui commet des actes barbares en son honneur, peut-être même de par sa volonté. L'humaniste semble avoir sombré dans la folie du mal.

Le mérite de Conrad est de préserver jusqu'au bout le mystère qui entoure Kurtz. Il n'apparaît que dans le dernier quart du roman, alors qu'il n'est plus qu'un homme malade et délirant. Pourtant, il est déjà présent bien avant grâce aux informations que recueille Marlow sur son compte dès son arrivée en Afrique. Elles font toutes de lui un grand homme, voire un génie, promis à un brillant avenir. Avant même de le rencontrer, Marlow est déjà sous l'emprise de Kurtz, et ce qu'il découvrira de l'horrible réalité n'y changera rien.

Conrad signe là une oeuvre envoûtante sur l'horreur du colonialisme et la fascination du mal, sur ces ténèbres nichées au coeur des hommes. Dans le but de rendre justice à la modernité de ce texte, les Editions des Equateurs ont voulu dépoussiérer les précédentes traductions de Heart of darkness (plus connu sous le titre de « Au coeur des ténèbres »). Par les exemples qu'elle donne dans la préface, il semble bien que la traductrice a réussi à rendre sa fluidité à la prose de Conrad, tout en préservant cette ambivalence et cet art de l'évocation qui la caractérisent. A noter pour finir que « Coeur des ténèbres » inspira le film de Francis Ford Coppola « Apocalypse Now », transposé pendant la guerre du Vietnam, avec Marlon Brando dans le rôle de Kurtz. On y trouve comme dans le livre cette impression d'asphyxie, cette noirceur de l'âme. le livre comme le film ne se laisseront pas facilement oublier.

Lien : http://plaisirsacultiver.unb..
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A ma gauche la tribu des "civilisés" (beaux discours, actes peu reluisants), à ma droite celle des "sauvages" (pas de discours, actes peu reluisants également), toutes deux prisonnières de leurs rituels et de leurs codes.
Au milieu, le narrateur, horrifié d'appartenir à la première, comprenant peu à peu qu'il n'est pas si éloigné de la seconde...
Au milieu également, Kurtz, demi-traître à son peuple, rongé par ses contradictions.
Récit romancé d'un voyage de six mois au Congo, en 1890, ce livre est clairement daté : à côté de la dénonciation du colonialisme (rarissime à l'époque), Conrad ne cherche pas vraiment à comprendre l'âme africaine.
Cette réserve faite, l'écriture est somptueuse, la structure narrative complexe à souhait, les niveaux de lecture presqu'infinis.
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Ce livre m'a suivi une partie de l'été, comme Voyage au bout de la nuit en son temps. Que dire de ce livre dont l'étouffante moiteur accompagne immanquablement l'évocation ? Je ne saurais dire au final à qui revient la présence la plus forte, de la jungle ou de Kurtz. Et si le coeur des ténèbres se trouve vraiment en ces lieux. Un texte admirable, de folie et d'âme perdue dans une nature menaçante.
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Peut-être le roman le plus célèbre de Conrad, adapté et transposé au Vietnam par Francis Ford Coppola dans un autre chef-d'oeuvre: Apocalypse Now.
Un marin, Marlow, afin d'occuper une soirée à attendre la marée descendante, raconte à ses compagnons de mer son expédition pour une compagnie belge le long du fleuve Congo à la recherche de Kurtz, dont les agissements au fin fond de la brousse inquiètent et interrogent. Une expédition au coeur des ténèbres. Les ténèbres de l'Homme, du monde et de l'Histoire.
L'absurdité et l'horreur coloniales y sont dénoncées avec beaucoup d'ironie. Et Conrad parvient à engluer le lecteur dans la vase de ce fleuve trouble, encadré tout le long par l'inextricable et mystérieuse brousse.
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