AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,03

sur 309 notes
5
23 avis
4
42 avis
3
11 avis
2
3 avis
1
0 avis
Ce que nous avons construit pas à pas durant toute notre vie est-il acquit indéfiniment ? C'est un peu la peur que suggère ce livre, la peur de tout perdre. Que tout soit remis en question. Connait-on réellement nos proches, ou croit-on les connaître suffisamment ?
D'une lecture rapide, une histoire plutôt bien racontée.
Commenter  J’apprécie          140
Noir, sombre, désespéré, désespérant, profond, nous poussant à nous interroger, à repenser à la confiance en soi, en les autres, à ce que l'on veut dans la vie.
Notes brèves sur un roman intense.
L'écriture est rétrospective, et c'est le point de vue d'Eric que nous suivons. Il a tout pour être heureux, jusqu'à l'enlèvement de sa petite voisine qui l'amène à reconsidérer le monde dans lequel il vit, à regarder d'un autre oeil son entourage.
Mais le regarde-t-il vraiment d'un autre oeil ? N'a-t-il pas toujours regardé différemment son fils unique, qui n'est pas vraiment celui qu'il désirait, qu'il n'est pas du tout celui qu'il voulait, loin de l'image de ce fils idéal qu'il garde en tête – un fils qui serait le double de lui-même, non un fils qui aurait son identité à part entière.
Même raisonnement pour son frère : le connaît-il vraiment ? Et l'important, est-ce vraiment qui est son frère, ou plutôt ce qu'il est prêt à croire pour son frère ? C'est un peu comme si l'esprit d'Eric était une construction non de tout ce qu'il avait observé par lui-même mais de tout ce qu'il avait appris, de tout ce qui est admis dans la société. Ce n'est pas tant qu'il se voile la face, c'est qu'il voit tout à travers des clichés dont il ne se rend même pas compte que ce sont des clichés. le plus tenace ne serait-il pas jusqu'où un père peut aller par amour pour son enfant ? Il nous pousse ainsi, nous lecteur, à nous interroger sur ce que nous, nous serions prêt à admettre pour l'amour d'un enfant, tant finalement les personnages suivent la voie d'un seul et unique raisonnement, sans être capable de se questionner, de changer de voie, ou de revenir en arrière, et se disant que la seule chose à faire, c'est celle qu'ils ont faites.
Les feuilles mortes n'est pas un policier hors du temps, cependant, dans une société où tout le monde nous dit ou presque qu'il est nécessaire d'aller vite, où tout le monde va trop vite, il nous rappelle qu'il est nécessaire de s'arrêter, de se poser, de réfléchir, même s'il y a urgence. Surtout s'il y a urgence.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
Commenter  J’apprécie          130
Eric tient une boutique de photographe dans une petite ville de la côte est des Etats-Unis. Il a constitué avec son épouse Meredith et son fils Keith, un cadre de vie plus sécurisant que celui qu'il a connu enfant, avec les bouleversements qu'ont constitué la mort de sa mère et celle de sa jeune soeur. Jusqu'au jour où Keith va garder la petite Amy, huit ans, chez des connaissances. Au matin, la fillette a disparu et Keith est la dernière personne à l'avoir vue.
La police enquête, la rumeur enfle, la vie de la famille se fissure et chancelle. Keith est un ado mal dans sa peau, il se défend maladroitement, et cela génère de la suspicion, le pire pour Eric étant que lui-même finit par suspecter son propre fils… L'auteur excelle dans les romans psychologiques qui mettent en scène des personnages en proie au doute, en équilibre précaire entre vérité et mensonges, au moment où leur vie bascule. Les portraits des membres de la famille sont parfaitement maîtrisés et la façon qu'a l'auteur d'entrer dans les pensées d'Eric, est remarquable. Les interrogations sont nombreuses et persistent jusqu'à une fin terrible mais qui éclaire enfin ce drame.
Lien : http://lettresexpres.wordpre..
Commenter  J’apprécie          130
« le soupçon est un acide. Il ronge tout ce qu'il touche. Il s'attaque à la surfce des choses en y laissant une marque indélébile. »
Voilà un thriller comme je les aime : il se lit vite, non pas parce qu'il est une coquille vide, mais parce qu'il contient ce petit quelque chose en plus qui fait qu'il vous colle aux mains comme les feuilles mortes collent à vos chaussures.
L'intrigue est ce qu'elle est, je n'en dirai rien de plus. C'est l'atmosphère qui se dégage de ce livre, et par conséquent de cette famille qui retient toute notre attention ici.
Une famille qui au départ semble d'une grande banalité voit ses failles révélées par une affaire dont on ne trouvera la résolution qu'au dernier moment.
Entre temps, c'est le psychologique qui prend le dessus, plus qu'une enquête à proprement dit. C'est ici le doute, la suspicion qui est au coeur de l'histoire. le lecteur aussi doute, pense avoir la solution….
Parce qu'au fond on ne connait jamais vraiment l'autre, surtout quand il vit sous son toit .Et quand un jour la confiance s'ébranle, sans que l'on puisse apporter des arguments tangibles, c'est tout l'équilibre d'une famille qui vacille.
C'est le père qui narre, tout au long de ces 25 chapitres idéalement répartis en 4 parties. Chaque partie étant introduite par les pensées du père que l'on devine postérieurs aux faits.
Bien traduit, ce livre accompagnera délicieusement un après-midi un peu gris au dehors, dont au final on ne verra rien, à part les pages qui défilent…trop vite !


Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
Commenter  J’apprécie          110
On en connaît qui utilisent les codes du polar pour magnifier un roman psychologique. Ça donne dans le meilleur des cas "Il faut qu'on parle de Kevin", et là chapeau bas. Et puis il y a ceux qui croient donner de la profondeur à leur intrigue en instillant sur un ton pénétré les affres de l'introspection et euh bon ce qui semblait être au départ un honnête roman policier se targue alors d'égaler les meilleurs feuilles de "Femina magazine", ce qui est parfois drôle mais pas forcément volontaire.
Attention, critique avec de gros morceaux de SPOILERS dedans.
L'accroche est sympa (ce qui a motivé mon intérêt pour le livre): que faites-vous si votre fils est accusé d'être au mieux un pervers pédophile au pire un ignoble assassin? Effrayé d'être passé à côté de l'horrible vérité, Éric Moore se met à enquêter sur tous les membres de sa famille et les soupçonne des pires infamies.
Éric Moore épie, fantasme, ratiocine, se fourvoie, accuse, s'excuse. Bref, y'a pas d'action. Ouh la! Danger. Donc le narrateur va effectivement soulever de noirs secrets (sinon le lecteur pourrait s'ennuyer) mais ces noirs secrets ne permettent pas de résoudre l'enquête (ce n'est pas le coupable qui compte, on vous dit, mais l'analyse d'une psyché ravagée par le doute). Résultat, à vouloir faire tenir ensemble les révélations fracassantes du thriller et les subtilités moroses de l'étude psychologisante, Thomas Cook force le trait pour aboutir à des dialogues surréalistes : la femme d'Eric lui faisant remarquer qu'il est en train de devenir paranoïaque puisqu'il accuse son frère d'avoir enlevé une petite fille alors que rien ne vient étayer cette suspicion sinon des dizaines de photos pédo-érotiques saisies sur ordinateur... morale explicite: il faut toujours croire sa chair et son sang même quand un fils ment et qu'un frère développe une attirance coupable pour les Lolita. Qui n'a pas ses petits défauts ? Et c'est comme ça que "Les feuilles mortes", à grands coups de twists et de mauvaise foi, parvient à se croire subtil.
Commenter  J’apprécie          102
« Les photos de famille mentent. Je compris ça en partant pour toujours de chez moi cet après-midi là, si bien que je n'emportai que deux clichés. »
Vingt ans plus tard, Éric Moore a tout pour être heureux. Ses débuts difficiles ne l'ont pas empêché d'avoir une jolie maison et une famille heureuse. Un soir pourtant, alors que son fils de 15 ans garde la fillette de ses voisins, cette dernière disparaît, ce qui laisse libre cours à toutes les hypothèses. L'adolescent, mal dans sa peau, se défend de façon confuse. du jour au lendemain, Éric devient l'un de ces parents qu'il a vus, dans les médias, proclamer l'innocence de leur progéniture. En est-il lui-même tout à fait sûr et à qui confier un tel doute ? Son propre passé n'est-il pas là pour lui rappeler que les apparences sont trompeuses ? Et quoi de plus dur que de regarder son fils comme un monstre en puissance alors que vous êtes devenu son seul espoir ?…
Dans ses efforts désespérés pour maintenir sa famille unie et se prouver, à lui-même et à toute la communauté que leurs soupçons sont infondés, Éric se trouve entraîné dans un tourbillon de doutes, de non-dits et de confiance trahie.
L'intrigue dans ce livre est assez mince, mais ce n'est pas là l'élément principal du roman. Comme moi, vous arriverez sûrement à en dénouer quelques fils. Les thèmes abordés sont universels : personne n'est jamais tel qu'il apparaît en surface, le soupçon peut être destructeur, et le bonheur un état fragile qui peut disparaître sans avertissement. La grande force de ce roman est l' écriture de Cook, serrée, tendue, oppressante. C'est un portait douloureux d'un homme dont la vie tombe en morceaux. Tous les secrets enfouis du passé et les non-dits vont refaire surface, et briser cette famille.
C'est un roman noir, fascinant, sans démesure ni exagération, mais d'une grande justesse dans l'analyse des sentiments familiaux, de la relation père-fils, de la difficulté d'aimer et de comprendre. Pour le pire ou le meilleur, chacun de nous est le produit de sa propre histoire.
Les commentaires énigmatiques du narrateur, postérieurs à l'époque où se déroule l'action du roman, à chaque début de chapitre, contribuent encore à maintenir le suspense et, dans ce puzzle, l'image finale nous apparaît, seulement après avoir tourné la dernière page.
Commenter  J’apprécie          100
Eric Moore est un père de famille sans histoires. Petit commerçant dans une petite ville, il a une femme aimante, Meredith, et un fils de quinze ans, Keith, renfermé, flemmard et mal dans sa peau. Un soir, comme cela lui arrive régulièrement, Keith va faire du baby-sitting et garder Amy, une enfant de huit ans. le lendemain, Amy a disparu. Les soupçons de se tournent bien vite vers Keith qui ne semble pas mettre beaucoup d'énergie à se défendre. Et Eric de voir le doute s'insinuer en lui : et si Keith était coupable ? Et si son bonheur familial n'état qu'une illusion soigneusement entretenue depuis trop longtemps ?

« Les photos de famille mentent » nous dit Eric en ouverture de son récit. Et c'est bien ce que Thomas Cook va s'employer à nous montrer tout au long de ce roman par la voix de son personnage principal. Car derrière le vernis des sourires et des regards attendris se cachent aussi les non-dits, les vilains petits secrets, les frustrations quotidiennes et une amertume parfois tenace.
La disparition de la petite Amy sera ici le révélateur de tous ces sentiments enfouis. Face à un fils mutique, à une femme dont il peine à comprendre le comportement, à un frère dont la seule présence vient lui rappeler un passé fait de faux-semblants, Eric perd pied et se met à douter. de tout et de tout le monde. Une famille peut-elle rester unie si elle est construite sur des non-dits ? Sa femme l'aime-t-elle vraiment ? Son fils ne serait-il pas frustré au point d'avoir pu commettre ce crime effroyable ? Aime-t-il son fils pour ce qu'il est ou seulement parce qu'il est son fils ? Autant de questions qui le rongent et font remonter les souvenirs d'un passé enfoui dans une famille dont le père était souvent absent et toujours violent à son retour. Un passé avec lequel Eric Moore pensait avoir coupé en fondant une famille obéissant à son idéal, à l'image qu'il avait pu se faire d'un vrai foyer heureux.

En nous plongeant dans l'intimité des pensées d'Eric Moore, Thomas Cook met le lecteur face aux thèmes qui forment l'essence de ce récit : le poison que peuvent être la vérité et le passé que l'on ne veut pas oublier, la nécessité du mensonge pour pouvoir aller de l'avant. Autant de questions dérangeantes qu'il aborde toutefois avec une finesse et une sensibilité d'autant plus exceptionnelles qu'elles ne viennent pas se coller artificiellement à une intrigue – car il ne faut pas oublier qu'une enfant a disparue – qui est malgré tout menée avec habileté jusqu'à un dénouement que l'on espère au fond heureux tout en nous doutant qu'il ne pourra être que cruel.

Roman noir et introspectif, Les feuilles mortes vient bousculer le lecteur comme il bouscule ses personnages. D'une écriture simple, sans effets de manche superflus, Thomas H. Cook nous offre un livre d'une rare acuité sur les sentiments humains et sur le mythe du foyer sans histoires. C'est dur, mais c'est aussi beau.

Lien : http://encoredunoir.over-blo..
Commenter  J’apprécie          100
C'est un des meilleurs romans policiers que j'ai lu ces derniers temps. Policier ? oui, mais pas seulement : c'est un roman sur le soupçon, sur la façon dont il distille son venin, lentement mais sûrement jusqu'à provoquer des morts en série et l'éclatement d'une famille. Très hitchockien dans sa construction, il démarre très rapidement (au moment où la petite fille gardée par le fils du narrateur disparaît) pour embrouiller le lecteur dans des histoires psychologiques à n'en plus finir. Je l'ai lu en trois heures, impossible de m'en arracher !!
Commenter  J’apprécie          100
Deux familles apparemment paisibles et heureuses dans une petite ville américaine : les Giordano et les Moore. Les premiers ont une petite fille de huit ans, Amy, les seconds un fils de quinze ans, Keith. Un drame survient : après une soirée où Keith est allé garder Amy tandis que ses parents sortaient, la fillette est portée disparue. le jeune homme est bien sûr rapidement suspecté, l'enfer commence alors pour les deux couples.
Un roman que j'aurais aimé lire d'une traite tant il est aéré et plaisant, bien que le sujet soit douloureux. le narrateur est Eric Moore, le père de Keith. J'ai admiré la justesse de ses sentiments : de l'agacement face à un ado inerte et mystérieux qu'il ne comprend pas, à la remise en question de son rôle de père en passant par les doutes sur l'innocence de son fils... et bien d'autres pensées que je ne dévoilerai pas. Eric est photographe, et ce thème apparaît de façon récurrente, comme pour nous montrer que le temps n'est pas figé autour de brefs instants en famille apparemment heureux où tout le monde sourit... La mère m'a semblé moins convaincante, trop dure et implacable. En revanche, la façon dont le drame fragilise le couple - alors qu'il aurait pu au contraire le souder - est intéressante. La douleur des parents de l'enfant disparue est rarement évoquée mais elle est latente et apparaît de façon poignante lors d'une confrontation entre les deux pères.
Je déplore juste l'ajout d'un secret de famille autour d'un drame survenu dans la famille d'Eric lorsqu'il était enfant. A mon sens, le récit autour du père tourmenté par la culpabilité probable de son fils suffisait.
En résumé, j'ai découvert un roman bien construit et très subtil sur le désarroi d'un père face à son enfant adolescent. Je n'ai pas envie de parler de "polar" car l'intérêt que j'y ai trouvé ne réside pas dans l'enquête mais dans la psychologie des personnages, en particulier du père et du fils. Je n'ai d'ailleurs pas particulièrement apprécié le dénouement de l'intrigue, trop rapide et un peu grossier, mais peu importe...
Commenter  J’apprécie          100
Ecrivain decouvert il y a peu avec " Les Leçons du Mal " , il confirme ici tout le bien que je pense de lui..et ça va surement lui faire plaisir...

Les Moore ont tout pour etre heureux : maman Meredith enseigne , papa Eric , malgré un passé familial délicat , ( pere absent , mere morte dans un accident de voiture , jeune soeur mortellement touchée par la maladie ) , tient un magasin de photos et le fiston Keith , ado quelque peu renfermé , poursuit normalement sa scolarité . le grain de sable qui va faire exploser ce parfait american way of life , c'est la disparition d'Amy , la petite fille que gardait Keith , appelé un soir comme baby-sitter...

Ce qui est étonnant lorsque l'on compare Les Leçons...avec celui-ci , c'est qu'ils sont construits exactement de la meme maniere ! le narrateur nous parle de son histoire familiale passée et les découvertes sur cette derniere jalonnent son récit .
Ici , Eric apprend avec désolation l'evenement tragique que constitue une disparition et va bien evidemment rejeter toute responsabilité concernant Keith jusqu'à ce que certains indices retrouvés sur les lieux du drame l'amenent à revoir son jugement car en effet , Keith est un gamin secret , réservé , qui parle peu et qui passe son temps enfermé dans sa chambre à surfer sur la toile...Eric et Meredith connaissent-ils vraiment leur enfant ? Une fois le doute immiscé , c'est le début de la fin pour ces deux parents totalement déboussolés...Telle une goutte d'encre sur un buvard , le doute s'étend , vous ronge , de plus en plus profondément , de jour comme de nuit , pour finir par vous convaincre de l'impossible...Ou peu s'en faut...
Cet évenement va cristalliser tous les dysfonctionnements de ce couple en apparence idéal et va avoir comme effet immédiat de délier les langues . Les non-dits ,les rancoeurs se font jour et viennent plomber un peu plus une ambiance deja pesante...
Excepté ces trois personnages principaux , l'on croisera souvent Warren , frere ainé d'Eric dont le but dans la vie est visiblement de finir journalierement à deux doigts du coma ethylique ! But atteint , chapeau l'artiste ! Outre ce don notoire pour l'alcool , Warren s'averera comme etant un personnage beaucoup plus complexe détenteur de lourds secrets familiaux..

Les Feuilles Mortes est un petit bouquin qui se lit vite et bien ! Cook aura su décrire avec brio la lente mais inévitable auto-destruction de cette famille taraudée par le doute , rongée par la suspiscion ! Un final aussi inattendu que réussi viendra clore cette sordide et sombre histoire...Si c'est pas un vrai Thriller psychologique ça , je veux bien tondre la pelouse pendant un an ! M'en fous...j'ai pas de jardin...
Commenter  J’apprécie          100




Lecteurs (625) Voir plus



Quiz Voir plus

Les liens du sang

Comment Dave surnommait son père?

Père
Le Vieux
Papi

15 questions
0 lecteurs ont répondu
Thème : Les liens du sang de Thomas H. CookCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..