Ça ne peut pas être mauvais, on dit "santé" avant de boire. On ne dit pas "cirrhose" ou "addiction", non, on dit "santé", alors allons-y, buvons un coup pour fêter ça ! Après tout, où est le problème ? On noie ses chagrins où l'on veut.
Pour Victor, regarder ça, c'est comme si on lui pinçait le cœur avec les ongles. Comme ça, chlak, le sang qui tombe, goutte à goutte, en dehors des organes, comme des larmes dans sa chair. Ça l'empoisonne, ça déborde. Ça lui remplit le cerveau jusqu'à ce qu'il explose. Hydrocéphale du chagrin.
Pardonnez mon style et mes fautes. Ne me plaignez pas non plus. Je l'ai déjà dit, j'écris pour tuer le temps, n'allez pas imaginer autre chose - je ne sais quoi de romantique.
Je n'aime pas ma vie. Je ne voudrais pas celle des autres. Elles me dégoûtent plus que la mienne qui n'est pourtant pas très réjouissante. On vit comme on le fait. On n'arriverait pas à vivre autrement. Je suis une putain pour l'éternité.
Je ne suis pas une mordue. Je n'aime pas les littérateurs. Je n'aime pas ces types aux cheveux gras qui puent le bouquiniste et les quais de Seine. Je n'aime pas les étudiants mal rasés qui prennent le métro pour aller à la bibliothèque. Je ne digère pas leur accent. Ils me dégoûtent bien plus que ces salopards de lepénistes vendéens qui admirent Jean-Pierre Pernaut.