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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il sont jeunes , ils sont beaux, ils sont riches et ne semblent pas avoir les parents sur le dos. ils sont libres ces jeunes gens bien nés dans ce quartier à la mode.

Au sortir de l'adolescence, ils n'ont d'autres soucis que le sentiments amoureux, l'amour devient donc une occupation à plein temps.
Mais qu'il est difficile d'aimer, qu'il est difficile de s'engager, pourquoi doit-on se résigner?

Alors, autour de cette place Royale (anciennement le nom de la célèbre place des Vosges parisienne, où la jeunesse dorée du XVII e siècle avait l'habitude de s'y afficher), on va se désirer bien sûr, mais aussi se mentir, se trahir, se heurter, se perdre et se retrouver peut-être.
A l'âge de tous les possibles, nos jeunes et trépidents héros vont découvrir que choisir c'est surtout renoncer.
Le fougueux Alidor, malgré l'amour qu'il porte à Angélique ne veut sacrifier son indépendance, alors pourquoi ne pas pousser son amoureuse dans les bras de son ami Cléandre.

Sacré Alidor, malheureux d'être trop aimé, il ne sait pas encore que l'on ne badine pas avec l'amour.

Voilà écrit par Corneille, plutôt habitué aux tragédies, un excellent “marivaudage cornélien” (eh oui, on tente l'audace de méler deux dramaturges aussi différents que Marivaux et Corneille dans un seul et même élan) qui devrait assurément parler aux adolescents d'aujourd'hui et leurs parents bien sûr.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Ma première comédie de Corneille.

Alidor ne supporte plus la prison d'amour construite avec Angélique. Pour retrouver sa liberté il prétend aimer ailleurs et cherche à acoquiner son meilleur ami Cléandre avec sa belle. Mais celle-ci prend sa revanche avec un autre, Doraste, un rival, et Alidor s'aperçoit que sa prison avait malgré tout de belles dorures.

J'ai été un peu étonné au début: c'est posé, fin, dépourvu de scène véritablement comique comme chez le Molière de l'époque du collège, mais avec des rebondissements amusants et des caractères bien tranchés: en premier lieu Alidor et Phylis, l'amie d'Angélique et soeur de Doraste, très modernes dans leur liberté de moeurs.

Mais le dossier permet d'éclaircir la pièce: Corneille voulait élever la comédie au dessus de la simple farce à laquelle Molière restera un peu attaché. Une comédie peut mettre en scène des personnages nobles, pas seulement des caricatures de la plèbe; elle peut se terminer mal dans la mesure où ce mal ne met pas en jeu le destin des royaumes. Ainsi Corneille ouvre une brèche dans les canons de la Comédie "à l'antique" et apporte sa pierre à l'édification du théâtre classique.

On apprend aussi qu'il est possible de lire cette pièce comme la jeunesse de Don Juan. Alidor, en effet, perd Angélique. Il décide dès lors de voyager de maitresse en maitresse, d'être seul à contrôler le jeu de l'amour: piéger, ne jamais se laisser piéger, dominer le sexe "faible" et moquer les cocus.

Cette comédie a aussi des accents de tragédie par endroit. C'est en fait une sorte de mutant inclassable. Mais une chose est sûre: Corneille maniait magnifiquement la langue de Molière.
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Lu dans l'édition GF Flammarion de 2012. le texte de la pièce y est accompagné d'une belle présentation de Marc Escola et d'un dossier documentaire permettant une salutaire contextualisation de l'oeuvre. Les critiques précédantes ayant bien évoqué situation et intrigue, je me contenterai d'exprimer le plaisir de lire cette comédie sur le jeu amoureux (révélateur d'une domination masculine source de mépris et d'injustice), doublé d'un intérêt pour l'histoire du théâtre français au XVIIe siècle. Corneille étant un auteur n'ayant pas peur d'innover, de faire bouger les lignes afin de répondre à ce que devait être pour lui le théâtre de son temps
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Une pièce de jeunesse de Corneille que j'ai découverte en khâgne. C'est une comédie toute parisienne, dans le lieu alors à la mode de la Place Royale - aujourd'hui place des Vosges, où les amants peuvent se croiser, s'aimer et se séparer. On ne peut encore parler de marivaudage, mais c'est bien d'un badinage galant dont il est question ici, en beaux alexandrins toutefois. le personnage principal est intrigant, je me souviens de nombreuses heures passées à l'étudier pour essayer de comprendre les motifs de ses actions : il aime et est aimé de la belle Angélique, mais la repousse. Est-ce par cruauté, par donjuanisme pour utiliser un autre terme anachronique, par faiblesse voire impuissance si on tombe dans l'argument psychanalytique ? Par contraste, Angélique apparaît comme un personnage marquant, cette femme abandonnée prend des solutions, elle, alors qu'Alidor est très passif.
Pour ceux qui aiment les classements, ce n'est pas une tragédie car il n'y a pas de grave sujet politique ou de héros mythologiques sur scène, mais on rit peu, et j'ai ressenti beaucoup de compassion pour Angélique.
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Les premiers pas d'un Corneille encore hésitants et pourtant déjà si talentueux !
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