Traînée de poudre

Les gens échouent, tout se dérobe. Nous sommes nés en croyant à une sorte de magie que nous nous acharnons à faire vivre. Et puis, nous en doutons pour finir par la redouter. Elle rouille, pourrit, se dilue, se casse, flétrit, meurt, pour redevenir poussière.

Les attentes ne sont pas les mêmes lorsqu’on se déguise, se peint parfois le visage, avant de pénétrer sur une piste pour sauter sur la croupe de chevaux, pirouetter ou effectuer des saltos arrière sur le dos d’éléphants.

Il doit savoir que je comprends ce qu’il est en train de faire, du moins ce qu’il y a à comprendre, et même davantage qu’il ne le perçoit lui-même avec ses moyens intellectuels limités. C’est toujours le cas avec des criminels de son profil. Ce sont des déments, et la démence rend très peu perspicace. Voire pas du tout.

J’ai du mal à imaginer ce que l’on ressent lorsque son patient se jette d’un toit devant vos yeux. Comment se remet-on d’une chose pareille ? Je fouille dans mes souvenirs qui s’emmêlent et s’estompent, me demandant si j’aurais pu rencontrer le psychiatre quelque part.
Non, on ne s'en remet pas, je pense. Il est des choses dont on ne se remet pas, jamais, on ne peut...