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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Grande amatrice de musique et de jazz, c'est avec beaucoup d'envie que j'ai entamé ce livre, et avec déception que je l'ai refermé.
Julio Cortazar y rend hommage au génie saxophoniste et co-fondateur du Bebop Charlie Parker - Johnny Carter dans le texte. Sans soucis d'exactitude ni prétention de biographie, il livre son interprétation de cet artiste, de son talent, de son génie dévorant, mais aussi et surtout de sa folie et ses addictions.
Je ne suis pas rentrée dans cette histoire, je m'y suis ennuyée et l'émotion m'a cruellement manqué, même si quelques phrases m'ont interpellée ; je n'avais vraisemblablement pas envie de rencontrer ce Charlie, et vais retourner à ses disques.
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J'ai lu cette nouvelle (60 pages) alors que j'avais à peine 17 ans, et j'ai été assez impressionné par le portrait succinct d'un musicien de jazz de génie qui se tue à cause du doute, de la drogue et de l'alcool. Près d'un demi-siècle plus tard, je l'ai relu, et en plus du portrait intrigant, les couches philosophiques et méta-littéraires sont maintenant également apparues, tout aussi impressionnantes.
Le Johnny Carter de cette nouvelle est apparemment calqué sur le saxophoniste Charlie Parker (1920-1955), le pionnier du Bebop, qui a considérablement repoussé les limites du jazz, mais a succombé aux addictions et aux psychoses. J'ai l'impression que Cortazar joue délibérément sur notre fascination pour des figures aussi complexes où génie et fragilité humaine vont de pair, révélant l'ambiguïté inhérente à tout être humain. L'ambiguïté est le concept clé de cette nouvelle, je pense. En témoigne la sous-couche philosophique, qui est explicitement appliquée par Johnny lui-même avec des réflexions sur la relation entre le temps et la réalité, et qui est même stylistiquement renforcée par Cortazar par l'utilisation de temps verbaux qui brouillent la division entre passé, présent et futur. Les courtes réflexions sont intrigantes, mais en même temps elles ne sont que des blancs d'idées qui décomposent notre vision généralement acceptée de la réalité sans offrir une vision alternative. Et donc Cortazar joue encore plus avec les ambiguïtés. Par exemple, à quel persécuteur le titre fait-il référence ? Est-ce le narrateur Bruno qui, en tant que critique et biographe, traque chaque détail sur Johnny, ou est-ce Johnny qui met Bruno mal à l'aise en remettant explicitement en question ses idées ? Ou Bruno, qui cultive une image particulière de Johnny, car il ne sait pas situer les aspects de sa personnalité. J'étais déjà assez impressionné par Jorge Borges, mais la littérature latino-américaine a apparemment produit d'autres grands avec une vision perturbatrice de la réalité.
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Cette nouvelle fait partie d'un recueil nommé "Armes secrètes" de l'auteur argentin Julio Cortazar publié chez Gallimard en 1973, et rééditée seule chez ce même éditeur en 2002.

L'Histoire, c'est celle de Johnny Carter, racontée à la première personne par, Bruno V., critique de jazz, qui a suivi ce saxophoniste de jazz «de génie» pour écrire un essai sur son oeuvre et qui, est devenu son ami. Il assiste, lors d'un épisode Parisien de la fin de sa vie, à sa lente descente aux enfers, dans la maladie, la misère, à ses abus de cognac, de marijuana, de délire... Il parle du génie du musicien, des folies de l'homme.
Cette nouvelle a été écrite par l'auteur « en hommage » (et là je mets des guillemets!) au grand musicien de jazz, Charlie Parker. Un format court, de 93 pages, qui se lit très vite. Et qui ne laisse pas indifférent, loin de là.

Il y a un rythme jazzy dans cette écriture, dans cette vie qui nous est rapportée. On sent l'âme d'une époque, celle des clubs de jazz à Paris. La nouvelle est écrite sur un ton très réaliste, liée à une narration à la première personne du journaliste Bruno V. Si Johnny Carter est Charlie Parker, qui est Bruno V. ? B.V.... Des initiales bien proche de celle de Boris Vian avec lequel Charlie Parker. aurait parait-il lié amitié... Sur la personnalité du narrateur, il y à, a mon avis beaucoup à dire là aussi. Il est … « peu attachant » (pour ne pas dire pire) à mon sens en tout cas, ce qui rend notamment possible de s'attacher un peu plus à la personnalité du musicien.

Chez moi, ce bouquin a laissé une double amertume. L'amertume face à la déchéance d'un musicien qui a, ou aurait pu ?, frôler le génie, mais également celle d'un homme qui, fasciné par lui, n'a pas su être vraiment son ami, mais juste son critique, son biographe. Comment peut-on aimer Johnny Carter, c'est à dire Charlie Parker finalement, après ça ? Ou même le critique Bruno V. ? Parcqu'ils sont humains, profondément imparfaits, égoïstes, comme nous tous. J'ai aimé ce livre parce qu'il m'a dérangé. Parce qu'il m'a obligée à voir ce que je n'aurais pas voulu voir, l'homme faible, fou, derrière le musicien. La part de chaos, de morbide même, derrière le génial.
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