« Puis il descendit seul sous cette voûte sombre.
Quand il se fut assis sur sa chaise dans l'ombre
Et qu'on eut sur son front fermé le souterrain,
L'oeil était dans la tombe et regardait Caïn. »
Victor Hugo, La conscience (cité par
Célia Costéja)
Avec un titre aussi énigmatique et une quatrième de couverture (lire en commentaires) qui annonce la couleur, le ton est donné. On sait qu'avec cette lecture on va nager dans des eaux sombres… dans un abîme qui ne nous dévoilera ses contours qu'avec parcimonie.
Nous suivons Marina et son meilleur ami Nicolas qui trouvent un vieux carnet écrit par le frère inconnu de Constant, le grand-père de Nicolas. Et les questionnements fusent. Pourquoi ce dernier n'avait-il jamais entendu parler de ce frère ? Que lui est-il arrivé ?
L'enquête des deux jeunes gens se transformera en odyssée initiatique qui plonge aux racines d'un secret familial remontant à plus de 50 ans. Au gré des noeuds qu'ils parviendront à délier, ils en découvriront un peu plus sur leur propre identité. Mais ce ne sera pas sans danger. Pour Marina, habitée par ces mystères, cela deviendra une obsession. Une obsession qui risquera bien de l'amener près des frontières embrumées de la folie.
L'auteure manie la plume avec une virtuosité qui nous rappelle qu'elle est aussi une musicienne chevronnée. L'écoute par les protagonistes du deuxième concerto de Rachmaninoff est d'ailleurs un choix remarquable. C'est une musique hantée qui accompagne magnifiquement bien le texte (je vous suggère de l'écouter pendant la lecture…). 🎵
Le récit est parfaitement maîtrisé et magistralement bien écrit. Les mots sont précis, la toile est tissée avec art et élégance. Les émotions de Marina refluent dans le coeur du lecteur comme s'il était lui-même le héros. On est transportés dans cette aventure dont on a soif de connaître le dénouement. Puis on repose le livre avec des images fortes en tête et un sentiment de ravissement et de reconnaissance.
Merci pour ce moment envoûtant Célia. On en redemande