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"Outre-Mère" de Dominique Costermans (176P)
Ed. Luce Wilquin
Bonjour les fous de lectures
Voici une découverte d'une auteure belge.
Il s'agit d'une histoire de secret de famille.
Lucie ne connait presque rien de ses ancêtres.
A ses multiples questions, s'oppose un refus de sa mère d'aborder le sujet.
Pourquoi?
La jeune femme décide alors de faire les recherches par elle-même ( de passer "outre-mère") et découvre avec stupeur que son grand-père a eu un passé bien peu glorieux.
En effet, celui-ci, juif fut enrôlé à titre d'indicateur au sein de l'armée allemande.
A cela s'ajoute une vie sentimentale plus que complexe.
A force de ténacité, de recherche et de questionnement, qui virent à l'obsession, l'histoire familiale se dévoile et livre ses non-dits.
L'arbre généalogique prend forme.
Certaines langues se délient.
Certains comme Lucie veulent connaitre le passé ( les jeunes générations), d'autres sont plus frileux et préfèrent le silence.( les anciens pour qui le passé est trop proche ).
Ce livre est assez étrange, il se présente plus comme un rapport d'enquête, froid et sec comme un rapport de police, que comme un roman.
L'arbre généalogique en fin de volume est d'un grand secours car on a vite fait de perdre pied dans les embranchements tentaculaires qui partent un peu dans tous les sens au début de la narration.
J'ai ressenti peu d'empathie pour Lucie et ses nombreux questionnement( avec des "si", certes l'histoire aurait pu être totalement différent ).
Est-ce du à la façon dont est présentée sa quête de vérité ? Au peu de place donné aux ressentis et sentiments de chacun?
Au style assez froid et sec ?
Je ne sais pas.
Je termine ce roman avec un sentiment mitigé.
L'histoire est certes intéressante mais il manquait un petit " je ne sais quoi" pour la rendre passionnante.
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Lucie n'a que sept ans lorsqu'elle découvre, en regardant un souvenir de la communion de sa mère, qu'un secret pèse sur sa famille. Vingt-cinq ans plus tard, la mort d'une pensionnaire du home de vieux de son quartier va la convaincre que le temps est venu d'en savoir plus. C'est le début d'une enquête de quinze ans, à la recherche de Charles Morgenstern, un juif polonais qui semble bien avoir entretenu des relations étroites avec sa famille.

Dans ce magnifique récit, Dominique Costermans met en scène une jeune journaliste qui enquête sur ses origines. On suit la recherche pas à pas, on fouille les archives avec Lucie, découvre avec elle des indices plus ou moins pertinents, et surtout on partage ses doutes, ses émotions et les sentiments ambivalent que l'histoire qui petit à petit se dessine fait naître en elle. Très vite, on prend conscience du fait que Lucie ne sortira pas indemne de cette aventure.

J'ai beaucoup aimé l'écriture, les différents niveaux qui se superposent, le tu, le elle et ce vous presqu'administratif lorsque la narratrice s'adresses à Charles. J'ai retrouvé les émotions d'archivistes, le moment où soudain on prend conscience de manière saisissante du fait que, derrière un nom, une ligne dans une liste, un numéro de registre, il y a une personne qui a vécu, aimé, haït et dont la vie a peut-être valu la peine d'être vécue.
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L'auteure, Dominique Costermans, a publié jusqu'à présent 8 recueils de nouvelles, 7 essais et une longue liste de nouvelles éparses. Ses essais s'adressent principalement aux enfants et portent des titres comme l'hôpital, le développement durable, l'environnement, l'aménagement du territoire etc. expliqué aux enfants. Elle a raflé 7 prix littéraires. "Outre-Mère" est le premier roman de cette écrivaine, née à Bruxelles en 1962.
C'est aussi le premier livre, qui est paru en 2017, que j'ai lu de ma compatriote dynamique.

La grande valeur de cette oeuvre réside dans l'approche de l'auteure des questions épineuses liées à la dernière guerre mondiale et qui confère à ce roman une dimension hautement littéraire.

Petit à petit, page par page, nous découvrons, ensemble avec son héroïne, la jeune Lucie van Dam, ce qui s'est passé au juste à différents membres de sa famille lors de ces sombres années de guerre et d'occupation.

Son grand-père, Charles Morgenstern, s'est-il porté volontaire pour le NSKK ("Nationalsozialistisches Kraftfahrkorps") ou le "Corps de transport" nazi en Allemagne ? Voilà, par exemple une énigme que notre Lucie essaie de résoudre.

Comme l'a noté l'éditeur Luc Wilquin sur la 4e page de couverture : "Le paradoxe de ce roman... c'est que le secret le plus crucial apparaît moins dans une révélation...que dans les moments anxieux, obstinés et rebondissants de son dévoilement tentaculaire".
Toute tentative de ma part, dès lors, de vouloir résumer cette histoire équivaudrait à un véritable crime.

S'il est vrai qu'au départ le lecteur pourrait se sentir un peu mal à l'aise avec une prolifération quasi inévitable de noms, prénoms et endroits, inhérent à cette façon de presenter une histoire, il convient de signaler que Dominique Costermans a eu l'amabilité de produire en fin de volume 2 petites annexes, à savoir : une liste des dates les plus importantes et un arbre généalogique des Morgenstern. Une aide évidemment très utile.

Ce qui m'a plu également c'est la façon de présenter le sort des Juifs, pratiquement à partir de leur expulsion de l'Espagne et du Portugal en 1492 (souvenez-vous de Spinoza) et leurs pérégrinations par Constantinople vers l'Europe de l'est, par petites touches ingénieusement placées çà et là. Donc, pas d'exposés historiques, mais au contraire, des petites phrases, comme à la page 30 : "Hélène Lambert est désormais une petite catholique cent pour cent casher".

Moi, qui me suis souvent plaint dans mes critiques de l'absence de traduction française d'ouvrages beaux ou intéressants, c'est maintenant les éditeurs néerlandais et flamands que j'invite à assurer au plus vite la traduction, dans ma langue maternelle, de "Outre-Mère", un livre qui le mérite royalement.

Je termine par une belle citation de ce roman : "La frontière est parfois mince entre ce qui fait qu'un homme devient un héros ou un traître" (page 64).
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L'idée est intéressante, le parcours aussi, de cette fille qui se cherche une ascendance acceptable, qui tient absolument a retrouver les racines que sa mère lui cache. Secrets de famille lourds à porter, juifs ou collabos, traitres ou Justes, ramifications et répercussions jusque dans le présent de ces silences lourds à porter, de ce passé si dense, tout ceci est très significatif sur le besoin de recherche et de mémoire, mais l'auteur nous perd dans les méandres d'une famille tentaculaire et disparate. Bref, si j'ai par moment eu envie de connaître la suite, je n'ai pas ressenti assez d'émotions pour avoir envie de vibrer, de pleurer ou de rire avec Lucie.
Lien : https://domiclire.wordpress...
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La famille, ses secrets, la guerre....c'est une thématique qui s'est assez régulièrement présentée dans cette session des 68 Premières fois et le plus étonnant reste que l'angle abordé et son développement dans chacun des livres a amené chez moi le même intérêt.

Ici ce fut donc le cas, la recherche en soi et les arcanes que doit parcourir la narratrice, Lucie, pour retracer les branches supérieures de son arbre généalogique vont l'emmener au-delà de la douleur ses véritables racines. Et pour cause, c'est un pan entier d'une histoire peu reluisante, celle d'un de ses proches qui renia ses propres origines juives pour se commettre avec les pires ressorts et rouages de l'armée nazi ; celle de la collaboration et de la Gestapo.

Le plus dur dans cet exercice pour Lucie c'est de devoir convaincre sa mère pour lui dévoiler ne serait-ce qu'un coin de voile d'une histoire familiale qu'elle connaît mais a totalement voulu rejeter. Pour Lucie c'est un vrai drame que de ne pas avoir connaissance de ces faits, au point de menacer son propre environnement privé. le lecteur suit toutes les manoeuvres, le questionnement et les pistes bonnes ou non que la narratrice va devoir suivre et ne peut que s'associer à la douleur existentielle de Lucie. Une enquête terrible et un quête identitaire tout simplement âpre et un style d'écriture à charge.

Il faut parfois s'accrocher pour identifier et positionner les témoins et victimes de ce récit mais c'est un livre qui m'a vraiment accroché et plus.
Lien : http://passiondelecteur.over..
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un premier livre qui ne m'a pas convaincue malheureusement. Peut être le thème trop sensible pour moi.
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Charles Morgenstern, juif, refusé par l'armée belge au début de la guerre, devenu Charles Fumal, du nom de sa mère, au service des Allemands, d'abord comme traducteur, puis engagé dans le NSKK, organisation paramilitaire nazie en 1941. Condamné à mort par contumace en 1946 pour trahison, dénonciations, arrestations de juifs et de résistants dans sa propre ville.

Tel est le personnage dont Lucie raconte l'histoire, oscillant entre le récit d'un narrateur extérieur, le récit à la première personne de la jeune femme qu'elle est devenue mais aussi de l'enfant qu'elle fut. Puis par des adresses en italique à cet être complexe, haïssable qui fut la honte de la famille : son grand-père maternel.

Comme souvent dans ce type de parcours qui fait remonter le temps et se livrer à une véritable enquête pour reconstituer le puzzle de l'histoire familiale, c'est un deuil qui déclenche l'impulsion de la narratrice. Sa grand-mère, Suzy, est morte. Elle fera sa connaissance sur son lit de mort. Sa mère, Hélène, a manifestement tenté d'oublier, d'effacer le passé. Une photo d'elle en communiante, mains jointes, un chapelet enroulé autour des doigts, une grand-mère inconnue et sans vie : Lucie part à la rencontre des secrets de sa famille et se découvre une ascendance juive dont elle ne savait rien. Elle entraîne sa mère de 75 ans, aux souvenirs mis sous scellés depuis des années, à redécouvrir son quartier, juif hier, turc aujourd'hui. le regard de Lucie se fait double : il embrasse les rues où vivait sa mère juive et où son grand-père faisait arrêter les réfractaires au STO. Et redonne vie aux deux.

Alors commence pour elle un long chemin de reconstruction de sa propre histoire mais pas seulement. Elle interroge les petits-enfants de l'Holocauste : comment savoir, transmettre, être fidèle à sa lignée ? Comment appréhender ces faits rares mais réels : des juifs qui se sont mis au service du bourreau ?
Sur fond de musique klezmer, les enfants et petits-enfants des juifs des années 40  « avancent dans le passé, comme des démineurs, les bras chargés de grenades dégoupillées. »

Long parcours personnel, douloureux et éclairant, ce livre pose des questions auxquelles on ne s'attendait pas : quels aléas de la vie ont pu produire des Charles Morgenstern ? Les phrases résonnent douloureusement en moi, et font écho aux propos d'une amie juive dont le père s'est remarié après avoir perdu sa femme et ses deux enfants dans l'horreur des fours crématoires. Elle disait : « Je suis née sur des cadavres. » Quel livre pourrait écrire chaque enfant, chaque petit-enfant des victimes de la Shoah ?


Lu dans le cadre des 68 1ères fois.

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Les histoires de famille c'est toujours un peu compliqué pour qui n'en fait pas partie. Difficile de ne pas s'égarer parmi les branches maîtresses, les rameaux, les ramilles de l'arbre généalogique, de discerner les filiations, alliances et ramifications. Pour peu que des secrets, des silences, des hontes cachées, occultent une partie de la ramure et la famille devient un puzzle impossible à représenter. Et si, pour couronner le tout, les bouleversements de la guerre ont jeté un grand souffle de tempête et emmêlé ou brisé racines, tronc, feuillage et branches, les recherches généalogiques s'apparentent vite à un cauchemar labyrinthique.
C'est un peu l'impression qui subsiste après ma lecture d'"Outre-Mère" où il m'a semblé que les choix narratifs et l'écriture nuisaient finalement à un sujet et à un matériau potentiellement puissants. Obnubilée par sa quête familiale et généalogique, par son rapport à sa mère, la narratrice oublie quelque peu - me semble-t-il - le lecteur en cours de route. Plutôt que de clarifier les liens entre les différentes branches de la famille, la construction, le système des personnages et son traitement, ont embrouillé ma lecture et lassé mon intérêt. C'est un peu comme si "Outre-Mère" était l'exact inverse de "Nous, les passeurs", tant du point de vue du personnage central - ici, un héros ; là, un criminel - que de la façon de raconter les faits et d'y impliquer le lecteur. Si bien que, très rapidement, j'ai renoncé à tisser les liens qui m'auraient simplement permis de comprendre. Un sujet pourtant très fort et je regrette de n'avoir pu m'y intéresser.
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Il est des rencontres manquées sans que l'on sache en comprendre la véritable raison. Ce fut le cas entre "Outre-Mère" le premier roman de Dominique Costermans et moi : ma première grande déception dans la sélection des premiers romans.
Des secrets de famille lourds et douloureux, la recherche de soi à travers celle de ses ancêtres, un grand-père juif et pourtant enrôlé dans l'armée allemande et même recruté en qualité d'indicateur au sein de la Gestapo – je ne savais pas que c'était possible – une mère mutique sur sa jeunesse et son ascendance, une volonté affichée de devoir de mémoire : tous les ingrédients étaient réunis pour me plaire, me toucher, rendre ce récit passionnant à mes yeux. Lucie part, en effet, sur les traces de ce grand-père pour tenter d'obtenir des réponses aux questions qui toujours se heurtent à des silences pesants. Il s'agit à la fois d'une quête humaine et administrative semée d'embûches, d'attentes et de rendez-vous.
Alors, pourquoi, pourquoi n'ai-je pas réussi à entrer en empathie avec cette jeune femme, pourquoi son anxiété, son angoisse, ses espérances n'ont-elles pas réussi à me toucher, pourquoi ai-je parfois eu envie de ne pas aller au bout ? L'écriture sèche, administrative, telle celle d'un rapport ne m'a pas prise dans ses filets. Je me suis perdue dans les branchages d'une famille tentaculaire au point de revenir souvent en arrière pour tenter de déchiffrer cet arbre aux nombreuses ramifications. Plus qu'à un roman, j'ai eu l'impression d'avoir affaire à une enquête policière, rondement menée certes, mais qui ne m'a pas donné les clés pour en pénétrer les sentiments, les chagrins, les victoires.
Même si la "délivrance", à la fin du roman m'a semblé plus positive, il m'a manqué quelque chose. Il m'a manqué cette alchimie entre une histoire au sujet fort intéressant et la manière de la raconter. le style de l'auteur est, certes, clair comme le stipule la quatrième de couverture mais trop froid à mon gré.

C'est bien ce que je disais au début : ce fut une rencontre manquée.
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Le titre se justifie rapidement : passer outre le refus de la mère, passer outre et enquêter inlassablement pour savoir pourquoi il n'y a pas de grands-parents, d'oncles, de tantes… Pourquoi la mère refuse de répondre aux questions ?
Lucie a besoin de savoir d'où elle vient. « Disparus pendant la guerre ; » n'est pas une réponse. Il y a bien eu des êtres de chair, les parents de sa mère et de son père. « D'Hélène, j'ai hérité les yeux verts, les cheveux châtains, les pommettes hautes. D'Hélène, je n'ai reçu en héritage ni la généalogie, ni l'histoire des origines, ni même l'un ou l'autre grand-parent…. » , « c'est comme si j'étais née de rien. »
La quête est fastidieuse pour Lucie. Elle n'abandonne pas. « J'écris aussi cette histoire pour mes enfants. Je l'écris pour mettre à plat, comprendre, reconstituer, mettre de l'ordre. Pour transmettre. »
La découverte de ce qu'a été « l'auteur des jours de sa mère, » est douloureuse.
« Mot après mot, pièce après pièce, procès-verbal après procès-verbal, témoignage après témoignage , (…) je me coltine le compromis, la bassesse et le cynisme de celui qui fut mon grand-père. »
Ce travail a été pénible et douloureux. « de page en page, ce récit me paraît plus sec qu'un rapport de police. » Ce qui ne m'a pas empêché de le lire d'une traite ! Passées les premières pages où je devais consulter la généalogie, je ne l'ai plus lâché.
J'ajoute encore ces phrases : « Je suis la petite-fille de cet homme-là. Ce destin me pèse depuis cinquante ans. »
La filiation est dure à accepter.
Et pourtant, nombreux sont ceux qui se sont trouvés du mauvais côté.
« La frontière est parfois mince entre ce qui fait qu'un homme devient un héros ou un traitre. »
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