1625. Huit années ont encore passé depuis le dernier album,
Louis XIII et Ariane de Troïl ont maintenant 24 ans.
Huit ans, et de l'eau sous les ponts de la Seine, on le sent bien avec les multiples allusions à ce qui s'est passé en-dehors de cette heptalogie, et pour cause : les 10 albums de la série Masquerouge, avec Ariane sous la cagoule de l'épervier, se tiennent tout entiers entre les albums 6 et 7 des sept vies.
Malheureusement, j'ai été déçu par cette fin. Entendons-nous bien : ça reste très lisible. Mais les 6 tomes précédents m'ont habitué à un tel niveau que franchement, j'attendais autre chose de ce dénouement.
Le déroulé est assez poussif, en-dehors de l'affrontement condor-épervier, qui pour le coup n'en finit pas, ce qui m'amène d'ailleurs à une de mes marottes : la crédibilité.
On l'a compris,
Cothias voulait un final diaboliquement (au sens propre) pervers, avec un affrontement mortel père-fille, sans que l'un ni l'autre sache qui était son adversaire. Mais pour arriver à cet objectif, il s'assoit totalement sur le réalisme. Qui peut croire que Gabriel n'a pas envie de savoir qui se cache derrière cet alter ego, cet imposteur ? Qui peut croire qu'il ne devrait pas avoir un sérieux doute sur sa provenance auvergnate ? Qui peut croire qu'Ariane ne se pose pas de sérieuses questions sur cet excellent bretteur (le meilleur du royaume, nous dit-on) qui comme par hasard, a un bras en moins, alors qu'elle fut elle-même le témoin de cette perte de bras, elle l'a même aidé à le cautériser ! Et si l'on me rétorque qu'elle a deviné, mais qu'elle ne veut rien dire, puisqu'elle va jusqu'à sauver le Condor de la noyade, où est la logique de s'obstiner à le combattre masquée en sachant que c'est au minimum son oncle, et sans doute son père ?
D'ailleurs, je me suis piqué (c'est le cas de le dire) d'aller voir le pitch des séries prolongements : Coeur brûlé et Plume au vent. Coeur brûlé, passe encore, mais Plume au vent... Ariane a survécu à ça, sans déconner ? Et Grandpin ne s'en est même pas rendu compte ?
Ils sont quand même bigrement costauds, dans la famille !
Voilà, donc au final, une heptalogie franchement de première catégorie, qui mérite bien son prestige, mais une fin en deçà du reste.