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3,83

sur 83 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Se retrouver avec un cadavre sur les bras et continuer son chemin avec, par peur des conséquences...
Bonne idée ?

C'est ce que va vivre notre personnage principal.
N'étant pas totalement sobre lors du drame, le narrateur va s'embarquer dans un périple morbide complètement haletant.

Ce roman fut une agréable surprise. Je ne m'attendais pas à être autant happée par cette histoire.
La plume de David Coulon est acide, piquante. Ses phrases sont courtes et percutantes.
Le style est un peu particulier car parfois les phrases et les mots sont récurrents.
Mais l'auteur écrit comme son personnage pense. C'est comme une immersion dans sa torture mentale.

On suit le narrateur au fil des jours.
Faire semblant et ne rien laisser paraître à l'entourage.

« On ne connaît jamais vraiment les gens qu'on aime. »

Les circonstances s'aggravent et deviennent de plus en plus dangereuses.
Que faisait cette jeune femme au bord de cette route de campagne en pleine nuit ? Que cherchait-elle à fuir ? Et pourquoi paraissait-elle si effrayée ?
Son acharnement et sa curiosité vont le pousser dans des situations extrêmes.
Plusieurs passages font grimper la tension.
Je n'ai jamais adhéré aux choix du narrateur, mais l'auteur arrive tellement bien à ancrer le lecteur dans sa tête qu'on parvient presque à le comprendre.
Entre recel de cadavre et dissimulation de preuves, on saisit le choix de l'auteur de ne pas révéler le prénom du narrateur. Comme si celui-ci cherchait à rester anonyme de ses méfaits.

Certains détails sont macabres et dégoûtants.
Mais ce livre souligne avant tout certaines failles de notre société comme la précarité de l'emploi, les problèmes du système éducatif et les difficultés liées aux différences socio-culturelles.
J'ai aimé la fin qui reste ouverte en nous offrant deux possibilités.
Nous laissons alors libre cours à notre imagination lorsqu'on referme ce livre. Ce qui est assez plaisant.

Une lecture addictive qui plaira sûrement aux amateurs du genre.
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Je serai le dernier homme n'est pas la préquelle de Je suis une légende. Pas de post-apo ou pré-apéro en vue mais un cocktail Coulonov. Mélange de polar, de thriller psychologique, de roman social, le tout n'étant qu'un prétexte pour te parler du monde et des gens. le village des ténèbres était déjà noir bien comme il faut, Dernière fenêtre sur l'aurore encore plus, Je serai le dernier homme repousse les limites. Plus noir qu'une caisse de campagne électorale (et je ne parle pas de voiture).


Ce dernier homme est un narrateur anonyme. Je l'appellerai David, moitié pour éviter de répéter “narrateur” trente-douze fois da,s la chronique, moitié parce que pendant la lecture je l'imaginais avec la tête de Coulon, moitié parce que son histoire démarre comme un autre David, Vincent celui-là, par un raccourci vers les emmerdements. (Là, tu vas me dire que le compte n'y est pas. A quoi je rétorquerai que je suis aussi doué en maths que toi en second degré.)
Or donc, l'ami Dave roule dans la cambrousse. Coups de pétoire. Il s'arrête, descend de sa caisse (là, par contre, je parle de voiture). Une damoiselle en détresse surgit, quiproquo, accrochage, boum. La voilà viandée par terre, aussi morte que l'ISF. Moi, je l'aurais enterrée pas loin, ni vu ni connu. le narrateur, lui, panique et la fourre dans son coffre (fourrer, dans le sens ranger, hein, ne va pas imaginer un trip nécrophile…).
S'ensuit une histoire pas piquée des vers (à l'inverse du cadavre). Comment planquer un corps qui a une fâcheuse tendance à se barrer en morceaux et à puer la mort ? Pourquoi ne pas le retourner à l'envoyeur, puisque d'après les actualités, la donzelle avait été kidnappée par un taré ? Mais qui ? Comment vivre avec ça et le reste ?


Et tout ça, quelque part, on s'en balance. Certes, Coulon bâtit autour de son macchabée encombrant une histoire policière qui tient debout, mais l'intérêt du roman est ailleurs. La preuve, on connaît le coupable à la moitié du bouquin (le colonel Moutarde avec la bouteille de vin dans la chambre de Beaune). L'important ici réside dans le “mais pas que…” de la couv'.
Commençons par l'évidence, Je serai le dernier homme parle de culpabilité. Logique pour une histoire qui démarre sur une autoroute perdue très lynchienne dans l'âme (enfin, un chemin de terre, parce qu'en France, on a moins de budget). Tout involontaire qu'il soit, un homicide, faut vivre avec. Pas facile, dirait un diplômé en litote. Avec en prime la question aussi primordiale que tarte à la crème : qu'est-ce que tu aurais fait, toi, dans cette situation ? Dans mon cas la réponse est simple : rien, je n'ai pas le permis (lol, comme on dit).
Ce roman est aussi celui de la boule de neige. Pas la gentille des batailles hivernales pour de rire. Non, celle qui dévale, grossit, emporte tout sur son passage. Un choix foireux en entraîne un autre, qui amène une décision prise dans la panique ou l'urgence, et ainsi de fuite (en avant).


Je serai le dernier homme brosse surtout le portrait d'une humanité perdue. Qui ne sait plus où elle en est, encore moins où elle va, mais elle y court quand même à fond. le monde part en vrille dans une ambiance très fin de siècle… sauf que l'histoire est contemporaine, autant dire qu'on l'attaque tôt la fin du siècle, un peu comme les fins de mois qui démarrent le 8.
Fermetures d'entreprises, luttes syndicales dont le résultat est écrit d'avance, chômage, politique de reclassement à la traîne quand elle existe, voilà une région où il fait bon vivre… comme n'importe quelle autre. Avec par-dessus disparitions, viols, meurtres, ici ou ailleurs dans le pays… ou d'autres, pas mieux lotis avec leurs attentats pires que chez nous, leurs guerres civiles, leurs populations jetées sur les routes ou dans la Méditerranée.
Et au milieu, un type comme tant d'autres, très entouré pour un dernier homme. Très seul aussi, entre une femme qu'il n'aime plus, une maîtresse qu'il n'aime pas, une fille qu'il se sent incapable de protéger de la misère du monde, des amis avec lesquels il n'a rien en commun, des collègues qui n'en sont plus, la faute au chômage… Et la planète tout autour qui pète de partout.
Un dernier homme relié à tout le monde et personne. En témoigne une omniprésence de la représentation, à travers la photo, la radio, la télé. Tout est lointain, creux, fugace. Interconnexion permanente et artificielle.
Pour son roman de la solitude au milieu des gens, Coulon n'aurait pu trouver meilleur titre.
Lien : https://unkapart.fr/je-serai..
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Un homme qui se trouve au mauvais endroit au mauvais moment et qui va faire la mauvais choix et dont le destin va s'en trouver changé en un instant. Sa vie, déjà pas lumineuse, n'en devient que plus sombre et la folie s'installe. Un style d'écriture saccadé qui ne plaira pas à tout le monde et un protagoniste détestable. Une assez courte mais très bonne lecture qui se dévore en apnée mais une fin qui toutefois ne m'a pas convaincu plus que ça.
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Un livre noir profond qui se lit rapidement, nous rentrons rapidement dans le vif du sujet.

Après une soirée chez sa maitresse, notre personnage principal, anonyme, rentre chez lui en voiture passablement éméché. Sa route croisera une femme, qui deviendra un cadavre, qui deviendra une drôle de raison de vivre.

Un livre noir, bien glauque mais addictif à souhait. Un livre plein de rebondissements et qui monte en intensité.

La plume est acerbe des passages sont difficiles, entre thriller et roman social, c'est le basculement d'une vie qui est au bout de la ligne.

L'implication à la première personne du lecteur est totale, pas de nom de personnage c'est vous, c'est moi c'est votre voisin, tout peut arriver et si vite.

Des phrases courtes ainsi que des chapitres courts font que l'on tourne les pages en les dévorant. L'écriture de David Coulon est juste magnifique.

Bref, un livre à rajouter dans votre PAL et très vite.
Lien : https://happymandapassions.b..
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J'avais très envie de lire cet auteur que je croise sur les réseaux sociaux, à croire que les Editions Lajouanie ont un 6ème sens.

Mathilde est professeur, son mari a récemment été licencié de son emploi, mais ils vont s'en sortir, elle le lui répète comme un mantra en lequel elle croit plus que tout.
Pourtant, en rentrant une nuit d'un week-end chez sa maîtresse, il tue accidentellement une jeune femme qui semble échapper au diable.
A partir de ce moment, plus rien ne va aller... non vraiment plus rien...

Comment vous parler de ce que j'ai lu, c'est assez compliqué, on pourrait presque se demander si on l'a rêvé.
C'est tellement fou, impossible et difficile à intégrer.
C'est là qu'on se demande où se trouve la limite d'un esprit malade.
La peur peut parfois pousser à réagir de façon insensée, d'ailleurs s'agit-il de peur?

Le personnage principal a fait tout ce qu'il ne faut pas faire en cas d'accident, de quoi prendre un maximum de circonstances aggravantes lors d'un procès et de passer un moment à l'abri.
J'ai senti mes yeux s'agrandir d'horreur et bien sûr dans un roman c'est jouissif.
Pour le coup, je n'ai absolument pas souhaité être à sa place, j'ai à peine osé respirer et j'étais ravie de rester chez moi, bien en sécurité.

Ce que j'aime beaucoup, c'est qu'à ce jour je n'ai rien lu de tel... non vraiment ce roman est surprenant et ça, c'est un sacré point fort.

Lien : https://leshootdeloley.blogs..
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Le mauvais choix, au mauvais endroit, au mauvais moment. Comment mieux résumer ce qui arrive au narrateur ? Car comment expliquer à des flics que l'on a voulu éviter parce que son taux d'alcoolémie est bien trop fort que le cadavre en décomposition qui se trouve dans le coffre de sa voiture est le fruit d'un banal accident ? Il l'a tué accidentellement au sortir d'un champ de blé.
Soit ! Mais, comment justifier la présence de cette femme morte et mutilée alors qu'un tueur sévit autour ces pavillons d'une banlieue normande anonyme. A qui l'avouer ? Aux flics ? A sa maitresse dont il doute du bien-fondé de leur relation ? A Mathilde, sa femme pour qui il ne sent plus d'amour ? A sa fille chérie de 4 ans ? Aux amis profs de sa femme ? Ou aux anciens potes syndiqués du temps de l'usine ? Car cet anti-héros qui reste anonyme tout le long de ce roman noir, est au chômage. Il s'enfonce dans le doute. Seul, ce cadavre devient une certitude.
Autour de lui, s'entrecroise une jolie petite galerie de personnages un tantinet burlesques au fil de situations absurdes. La mécanique mise en scène par David Coulon est sans pitié. Elle rend ce thriller complétement décalé. Je serai le dernier homme, est une lecture hors normes jusqu'à une chute pour le moins exotique. Entre les chapitres, on nage dans le macabre et on suit notre « pas vraiment héros » dans sa descente aux enfers. Hier simple anonyme nageant dans sa misère, son encombrant cadavre va mettre à l'épreuve sa conscience et son incohérence. Il est rongé par la culpabilité. Mais dans ce coin de campagne paumé, l'horreur prend de l'ampleur.
Oui, il y a du nouveau dans le noir français. le style de Coulon est décapant. le rythme nerveux de phrases très courtes, parfois quasi dénudées, confère à cette lecture une véritable syncope, où se succèdent d'autres locutions et tournures gorgées de figures de styles et d'anaphores.
Dans cette narration à la première personne, le politiquement incorrect prend les rênes. On sen prend au jeu de dupe. le cauchemar finit par s'imposer au malaise et le lecteur que je suis, est surpris. Je me régale. Oui, décidément, Je serai le dernier homme est un p'tit coup de coeur de 2018.
Lien : https://nigrafoliablog.wordp..
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Imaginez-vous rentrons un soir par une petite route pour éviter les ennuie, là vous entendez des coups de feu, vous vous arrêtez (quelle drôle d'idée), sortez de votre voiture et là, une jeune femme déboule d'un champ et monte du côté conducteur dans votre voiture ! Quelle serait votre réaction ? Voici le début de notre roman.

Notre personnage principal a aussi une drôle de vision de ce qui est bien ou mal. Nous allons le suivre dans ses choix tout au long du roman. Tout va de mal en pire et pourtant on espère toujours une sortie de secours.

Une bonne lecture, ou l'on rentre dans la tête d'une personne lambda qui va voir sa vie basculer. Je vous le recommande.
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Ouf! Ouf! Ouf!, un livre de fou, ça démarre à cent à l'heure et on ne se lasse pas, la vitesse ne retombe pas. On se presse de le lire, on veut connaitre la suite, on a envie de savoir. Récit hachuré même très hachuré mais bien hachuré. On prend plaisir jusqu'à la fin. Pour ma part j'aurai aimé une autre fin, mais Waouh quoi.
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J'ai traîné. David m'a fait un dessin sur son bouquin il y a quelques mois, et je l'ai posé sur une étagère en me disant que je le lirai plus tard. Plus tard a tardé, et voilà.
Difficile de te parler de ce roman. Plusieurs raisons. D'abord parce qu'il est atypique, et ça, à la base, c'est plutôt une bonne nouvelle. Atypique dans la façon dont David te raconte l'histoire, et atypique dans la façon de poser les mots sur le clavier.
Parfois, j'en ai assez de ces romans qui sont tous écrits de la même manière. Pas d'originalité dans les lignes que tu découvres au fil des pages tournées. Rien qui te découpe le coeur ou les tripes et qui te laisse la fameuse trace des pas dans la neige.
Pas nombreux ceux à me laisser cette impression.
Tu sais que je suis grave difficile, même si je fais des efforts, eu égard au boulot que demande l'écriture des trois cents pages nécessaires pour faire un bouquin vendu vingt balles. Je suis difficile mais je mets de l'eau dans mon sang, pour te rappeler le titre du dernier roman de M'dame Lapertot.
Mais c'est pas le sujet.
Au début, je continue à pas te mentir, j'ai eu du mal. J'aurais même tendance à dire que ça m'a gonflé. Une écriture passée au hachoir à viande (ou à légumes si t'es végétarien) qui a eu du mal à me faire adhérer à l'histoire. Mais comme David, je l'aime bien, j'ai continué.
Je me suis surpris au bout de quelques pages supplémentaires, à comprendre que cette histoire n'aurait pas pu être racontée autrement. L'apnée nécessaire pour attacher tes pas à cet homme qui avance, à bout de souffle, jusqu'au bout du chemin que l'auteur a imaginé pour lui, n'était possible qu'à travers ces phrases courtes, presque uninominales parfois, et c'est sans doute ce qui permet d'en dégager la moelle.
Alors il est question de mort dans ce roman, de celle d'une jeune femme d'abord, puis de celle de ces usines qui ferment un peu partout, et qui laissent les âmes dévastées.
Il y est question de rédemption, peut-être, cette rédemption que les casseurs d'emplois cherchent à travers ces unités de reclassement où on te propose un nouveau boulot à l'autre bout de la France, un nouveau boulet que tu devras traîner jusqu'au jour où on te dira que t'as fini. T'as assez bossé, t'as le droit de mourir en paix avec ton emphysème et ton barbecue en dur.
Je m'égare, je sais Ghislaine, mais parfois y a des trucs, que ça m'énerve.
Tu verras la fumée sortir de ces cheminées du Nord, même si tu sais que y a plus personne dedans. David Coulon, il te la fait sentir la fumée, et c'est pas aussi facile que de l'écrire comme ça.
Tu vas aussi comprendre pourquoi certains rentrent chez eux et se tirent une balle dans la tête ou se pendent à la poutre de la grange quand il n'y a plus assez de thune pour filer à bouffer à ta famille. Tu vas comprendre la honte de ceux à qui on a tout enlevé, notamment le droit de faire partie du troupeau.
Tu vas sans doute aussi reconnaître certains de ces couples que tu as croisés, ceux qui font semblant d'avoir encore leurs rêves en commun, semblant d'avoir de l'amour entre les deux oreillers quand ils se couchent le soir, semblant d'être ensemble parce qu'ils ont peur d'être seuls.
La suite :
Lien : https://leslivresdelie.net/j..
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Très bon petit polar social. Typique des Éditions Lajouanie. À lire...
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