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EAN : 9782373440492
222 pages
Lemieux Editeur (17/02/2016)
2/5   1 notes
Résumé :
A quoi peut-on penser lorsqu'il n'y a plus rien ? "Depuis soixante-dix ans, Hiroshima fait partie de notre histoire. Depuis près de vingt ans, elle fait partie de la mienne, de mon univers, de mon décor. De visite en visite, de recherche en recherche, de lecture en lecture, de rencontre en rencontre. Si mon quotidien est occupé par une multitude d'activités qui parfois m'en éloignent, mon attachement à cette ville, à son destin singulier, à ses habitants chaleureux,... >Voir plus
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L'autobiographie est un exercice périlleux. Pour s'y adonner, il faut avoir des choses à raconter et l'orgueil de le faire sans rougir. C'est un exercice auquel s'adonnent des hommes politiques en veine de visibilité ou des ambassadeurs à la retraite. Leurs mémoires, souvent sans intérêt, encombrent les étals des libraires, même si certains dépassent du lot. On a dit ici tout le bien qu'il fallait penser de ceux de Roland Dumas par exemple ou la déception que nous ont inspiré ceux de Jean-Marc de la Sablière . Plus rarement, des chercheurs écrivent leur autobiographie intellectuelle. Marc Ferro, Luc Ferry ou André Comte-Sponville s'y sont essayés avec des fortunes diverses. Au crépuscule de sa vie, le grand médiéviste Georges Duby avait rédigé un court ouvrage retraçant son itinéraire (L'histoire continue, Odile Jacob, 1991)
Barthélémy Courmont n'est pas au crépuscule de la sienne. Né en 1974, ce chercheur en relations internationales a encore devant lui, on l'espère, de nombreuses années. Il a derrière lui une oeuvre déjà riche dont trois pages ne suffisent pas à énumérer les titres : des essais bien sûr, mais aussi des romans et, plus original, des guides de tourisme. Il raconte comment cette oeuvre s'est construite. Cette « égo-histoire » fera rêver les plus jeunes en quête de modèle et sourire les autres qui y retrouveront les étapes de leur propre parcours : une maîtrise d'histoire médiévale, un DEA en relations internationales, un stage à l'IFRI, puis l'entrée à l'IRIS – où Barthélémy Courmont est aujourd'hui directeur de recherche. Cette carrière est ponctuée de séjours à l'étranger : à l'université Columbia pour y étudier, à l'Université du Québec à Montréal (UQAM) pour y enseigner.
Ce parcours intellectuel a grandi à l'ombre d'un champignon : le champignon nucléaire de Hiroshima (même si les images d'explosion atomique régulièrement associées à l'explosion du 6 août 1945 sont apocryphes). Barthélémy Courmont raconte comment il a visité pour la première fois Hiroshima en 1997. Très impressionné par cette expérience, il décide à son retour en France de consacrer son DEA puis sa thèse à la décision d'utiliser la bombe atomique. Il en vient à bout en 2005 et raconte la douleur et la joie que constitue ce « sacerdoce ». « J'aurais pu abandonner en cours de route ; j'en connais tant qui firent ce choix » écrit-il orgueilleusement (p. 140).
Barthélémy Courmont s'est intéressé à l'explosion nucléaire elle-même, aux motifs qui ont conduit les États-Unis de Truman à la déclencher. C'est l'histoire de la bombe du 6 août 1945. Mais il s'intéresse aussi à la marque laissée par cet événement, au Japon et à l'étranger. C'est l'histoire de la bombe après le 6 août 1945. La première est toujours aussi polémique. Aucune réponse morale ne peut lui être trouvée. En revanche, Barthélémy Courmont s'emploie à nous en expliquer les ressorts : le souhait de hâter la capitulation nippone en faisant l'économie d'un débarquement coûteux en vies humaines et la volonté d'impressionner l'Union soviétique. La seconde reste passionnante : le Japon s'est (re)construit malgré Hiroshima mais aussi grâce à Hiroshima. Malgré Hiroshima : la décision de reconstruire la ville d'Hiroshima, et de ne pas en faire une ville mémorial témoigne tout à la fois d'une volonté de tourner la page et de l'énergie déployée pour ce faire. Grâce à Hiroshima : en se posant en victime de l'apocalypse nucléaire, le Japon fait l'économie d'un procès en responsabilité dans le déclenchement de la Seconde guerre mondiale.
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