AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,73

sur 459 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Encore un ouvrage du Tripode qu'il me tardait de découvrir – je pense que cet éditeur est en train de devenir mon préféré avec les temps qui passent. Ici, un roman familial qui se déroule également dans les temps qui passent, et comment l'effet des ceux-ci s'éloignant fait évoluer les êtres. Toute une famille – dont la matriarche, Odile, s'est éteinte – est atteinte d'une tristesse qui ne s'en va pas, qui colle à la peau, et les différentes amours exercées sont de celles qui ne s'arrêtent jamais, et qui, si elles ne changent pas, froissent et attristent.

Nous suivons, à l'intérieur de ce roman choral où les points de vue s'enchaînent avec une vérité éclaircissante, quatre personnages qui se débattent fermement avec la mort, pour ne pas lui succomber violemment, cela semble évident. Ferment, lui, essaye tant bien que mal de se reconstruire, avec une femme en moins, il est peut-être celui qui se cherche le plus, celui en qui le vase s'est fracturé avec le plus de morceaux. Béguin, lui, semble vouloir fuir la famille, une façon comme une autre de chercher du réconfort. Chiffon s'enferme dans ses mondes faits de choses merveilleuses que les inconnus ne peuvent comprendre, il faut bien un laisser-passer pour comprendre cet univers de tissus et d'imagination. Zizi Cabane, elle…essaye seulement d'exister comme elle peut. Encore jeune lorsque la sainte mère a trépassé, comme est-il de se construire dans un tel environnement ? où tout le monde autour d'elle semble avoir connu l'absente, mais pas tant elle-même ? Ces quatre personnages s'enferment dans une boucle morbide où l'environnement prend le dessus. Cela jusqu'à ce que Marcel Tremble débarque et se réclame être le père d'Odile, homme que personne ne connaît mais que tout le monde accepte. Il va provoquer de grands changements et profitera pour faire ramener Tante Jeanne, soeur d'Odile, dans cet obscur tableau de pastels. La mort va et vient, sera parfois là, observatrice parmi d'autres, jusqu'à voir cette famille refleurir de son sort.

S'il y a bien quelque chose qui m'a plu au sein de cet ouvrage, c'est la douceur ambiante – même si certains passages m'ont absolument horrifié. Je ne m'attendais pas du tout à un texte sur une reconstruction, je dois dire. Cela m'a paru presque un ouvrage de grande distribution, possiblement visible dans une grande maison d'édition, avec un public bien renfloué. Mais la particularité de l'oeuvre est sa proximité avec la nature, personnage à part entière au sein de ce cercle, comme gardienne, entourant tout ce petit monde d'une aura, d'une barrière bien singulière. J'ai aimé ces entrées poétiques, presque rimiques avec l'omniprésence de la nature sur les êtres, il y a un vrai sentiment ressenti pour écrire de telles choses, il est possible de sentir l'air pur en lisant cela, jusqu'à ce que l'on en ait aussi l'impression, qu'elle est là, et qu'elle veille.

Zizi Cabane est de ces ouvrages que l'on ne peut pas connaître réellement. Comme une saga familiale peut être si courte et pourtant si fournie, il est possible d'entrevoir la vie de ces survivants à la pire catastrophe possible : la mort de l'être aimé, de la figure maternelle, la suppression de ce qui a été connu auparavant. Malgré quelques passages seconds, la nature sauve tout et émeut. {19}
Lien : https://clemslibrary.wordpre..
Commenter  J’apprécie          20
�ns la nuit sombre, Odile sort de la maison et ne revient jamais. Personne ne sait où elle est.
Dorénavant, son mari Ferment et ses trois enfants : Beguin, Chifon et Zizi Cabane doivent apprendre à vivre différemment et à continuer le cours de leur vie, sans elle, avec un vide enorme dedans et plein de questions.
🔸Odile n'est nulle part et en même temps un peu partout : dans l'eau qui s'infiltre dans la maison et finit par la rendre inhabitable, dans le vent qui souffle avec force dès qu'une fenêtres s'ouvre, dans la rivière qui sort de son lit pour inonder le jardin, dans les vagues de la mer agitée, dans une ombre, dans un rêve, dans une voix. Elle est là, sans vraiment y être.
🔸Malgré ce bouleversement, l'enfence de ces trois enfants se poursuit, on les voit grandir. Entre des collines, dans la forêt, au bord de la rivière, parmis des cartes dessinées sur des bout de chiffons, oh qu'il est beau leur monde, peut-être pas toujours joyeux, mais beau certe.

�'est un magnifique roman, où chaque personnage a sa voix et ça parle de l'enfance, de la perte d'un être cher, de la douleur et du deuil. Ici la prose, la poésie et le chant s'entremêlent pour créer une sublime ode à la nature et à la vie.
Commenter  J’apprécie          10
Quel sublime livre qu'est Zizi cabane illustré par Astrid Jourdain, illustrations couplées au titre intrigant sont les amuses bouches du festin littéraire
de Bérengère Cournut. Festin littéraire dont le produit brut bien moins réjouissant, c'est la disparition d'une mère de famille, qui, on le comprend vite ne reviendra sans doute pas ... Au même moment une source d'eau apparait proche de la maison. Et si ...?
Et si il était possible de rendre les drames et les chagrins plus doux en y ajoutant une bonne dose de poésie ? Et si notre âme d'enfant pouvait tourner en dérision els sujets les plus sérieux du monde ?

Il est merveilleux de voir cette famille originale s'assembler pour faire face ensemble au manque. de les voir ériger pierre par pierre une légende qui les définira alors, et qui sera la meilleure béquille pour traverser ce parcours du combattant ponctué d'obstacles.
Commenter  J’apprécie          60
Premier roman que je lis de l'autrice et quelle découverte. Bérengère Cournut aime les beaux mots, la phrase simple, une poétique si merveilleuse et dérangeante. L'intrigue est simple comme pour de pierre et d'os. Ici, Maman a disparu, que fait on ? Mais alors si vous lisez Berengère Cournut pour l'intrigue je crois que vous vous trompez d'auterice. Ce qui est fascinant, ce sont ces mots, ces personnages auxquelles elle donne de la profondeur, une richesse dans leur identité, une émotion que je pense on ne retrouvera pas en littérature de si tôt.
Commenter  J’apprécie          40
L'auteure joue avec les mots et joue avec les émotions.
On passe ainsi du sourire aux petites larmes au coin des yeux, comme ça, en deux courtes phrases!
Ce livre parle de deuil, mais un deuil empli de tendresse, de gaieté, de spiritualité et la poésie, omniprésente.
On découvre cette famille hors du commun, le père inconsolable et perdu, l'aîné des garçons, protecteur et tendrement moqueur avec sa fratrie, le second, doux gamin surdoué, et enfin, la malicieuse fillette qui ne laissera personne indifférent!
Un voyage singulier, émouvant et drôle, une vie contée merveilleusement et "paisiblement" ( petit clin d'oeil à la toute fin de ce magnifique roman).
Commenter  J’apprécie          60
Magnifique ! Magnifique par l'écriture, les poèmes. Magnifique car les personnages qui prennent la parole tour à tour sont une boule d'émotion.
Odile et Ferment sont un couple amoureux, ils auront trois enfants Béguin le plus grand, Chiffon et Zizi cabane, la seule fille qui a un zizi caché, un zizi cabane. Mais Zizi connaitra à peine Odile qui disparait un jour et ne reviendra pas et c'est avec ce deuil non fait que la famille va tenter de se construire bon an, mal an, avec un chagrin qui prendra des formes différentes selon chacun mais qui les soudera irrémédiablement.
Odile hante ce roman délicieusement sous la forme de cette eau qui coule, cette eau qui menace d'écroulement la maison, sous la forme de ce lac en Alaska.
Alors nous suivons la vie de ses enfants et j'ai un faible certain pour Chiffon qui suit des lignes dans ses chiffons doudous pour en faire des cartes géographiques extraordinaires. Mais bien sûr aussi Zizi, la toute petite et ses rêves, Béguin en colère, lui, le grand. Ferment le père qui veut continuer à vivre et construire sur cette maison qui prend l'eau mystérieusement.
Et puis la présence douce de la mère à travers ces bouts de ruisseaux qui peu à peu les amènent à faire d'autres choix que de s'enfermer dans leur chagrin, à laisser les souvenirs, à grandir, à vivre.
C'est onirique, magnifiquement tendre, juste et beau. Une bulle d'amour.
Commenter  J’apprécie          80
Encore un très beau livre de Bérangère Cournut, un ouvrage plein de délicatesse, une écriture vraiment très poétique et onirique, et avec ce qu'il faut de compassion, c'est toujours une belle découverte un roman de cette autrice.

'' Zizi Cabane '' est le prénom de la fille, la benjamine d'Odile et Ferment, qui vivent à 5 dans une campagne, une campagne de vallons et de sources, avec beaucoup d'amour et une maison bricolée pour eux deux et les trois enfants.

Leur histoire sent bon: l'amour sincère, les maternités, le bois et les peaux, et le temps, le temps de vivre, elle sent aussi les inquiétudes de l'homme et les fatigues de la mère parfois.
Les choix des prénoms, et pourquoi et comment, sont déjà à eux seuls un délice, je ne vous laisse découvrir pourquoi Béguin, pourquoi Chiffon et pourquoi Zizi Cabane.

L'histoire contée ici va prendre un long détour car Odile va disparaitre, partir.

Elle se fondra dans les eaux et l'eau envahira la maison.

Bien sûr, elle va manquer.
Énormément.
Et c'est donc l'histoire d'une grande et profonde absence et de la façon dont chacune et chacun et ensemble, les membres de cette famille avec des ajouts, vont s'en débrouiller plus ou moins difficilement.
Ce sont des histoires belles et profondes, surprenantes ou pas, mais toujours emplies de beauté, de singularité de chaque personnage, de beaucoup de respect, de vie, d'une poésie pleine des éléments liés aux événements rencontrés par des humains en lien.

C'est encore, un très beau et inratable roman de Bérangère Cournut, une écrivaine française très singulière, une belle voix dans ce monde, un roman émouvant et sensible.
À lire absolument.
Commenter  J’apprécie          170
Ce roman à l'illustration flamboyante est un monde à lui seul... le lien familial qui porte ces personnages singuliers et authentiques fonctionne comme un appel à les souder, les nourrir. Sont chacun porteurs d'une tension, d'une quête quasi poétique : leurs chemins à se reconstruire de la fracture de la perte d'Odile, mère-épouse-soeur-fille de, nous embarquent dans un univers sensible, personnel, intime.
L'écriture de Bérangère Cournut nous invite à plonger merveilleusement dans les méandres d'un amour atrophié par l'absence, en en révélant toute la puissance.
Vous l'avez compris, j'ai été emballée par cette lecture ! Dans la même veine que de pierre et d'os, et totalement convainquant !

Conseillé par le Bois Jaune 👍, librairie indépendante 31380
Commenter  J’apprécie          20
Quel charmant conte.
C'est l'histoire d'une fratrie qui fait corps après la disparition mystérieuse de la mère.
Beguin, Chiffon et Zizi cabane vont devoir combler ce manque, accompagné d'un père épleuré mais aimant, d'une tante affectueuse et d'un grand-père tombé du ciel.
Les personnages sont attendrissants.
Il est bien sûr questions d'absence, de deuil, de difficulté à se construire après un tel évènement mais surtout d'amour familial.
L'écriture est poétique élégante et poignante.
Un moment de lecture savoureux.
Commenter  J’apprécie          270
Mais quel étrange titre pour un livre ! Ne faites pas l'erreur de vous y arrêter, vous passeriez à côté d'une oeuvre littéraire atypique.

Zizi Cabane raconte la disparition d'une mère, Odile, qui laisse derrière trois enfants (dont Zizi Cabane), un mari et une soeur. Les membres de cette famille un peu fantasque vont essayer, chacun•e à sa manière, de faire leur deuil. Bien sûr, c'est un processus lent et difficile d'autant plus que personne ne sait vraiment ce qu'il s'est passé. Pour ne rien arranger, la maison familiale s'anime soudain d'étranges événements : une source en sort, et l'humidifie progressivement…

Ce roman est presque un conte, j'ai d'ailleurs parfois eu envie de lire à voix haute certains passages, comme un album Jeunesse. Il parle de deuil et de reconstruction, mais aussi de notre rapport à la nature qui nous entoure, et des liens entre nos blessures enfouies et nos corps. Par certains côtés, l'écriture est très réaliste : il est beaucoup question de géologie, de rapport à la terre et au vivant, du quotidien d'une famille un peu hors normes. Pourtant, certains passages prennent à l'inverse une forme très onirique et laissent imaginer qu'Odile, la mère, est devenue la source détruisant peu à peu la maison.

En résumé, Zizi Cabane est une lecture qui laisse songeur•se et qui emporte, je vous la recommande vivement !
Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          20





Lecteurs (897) Voir plus



Quiz Voir plus

Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

Paris
Marseille
Bruxelles
Londres

10 questions
1228 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

{* *}