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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Sidonio Rosa, médecin en mission humanitaire à Vila Cacimba, un village du Mozambique, rend visite à Bartolomeu Sozinho, un ex-mécanicien de bateau qui ne quitte plus sa chambre. Ces visites ont un sens particulier, puisque Bartolomeu est le père de Deolinda, une jeune femme que "Sidonho" a rencontré à l'occasion d'un congrès médical et dont il est tombé amoureux. Seule Mundinha, la femme de Bartolomeu, est au courant que le jeune docteur portugais connaissait leur fille. Deolinda, qui doit revenir au village, ne cesse de reporter son retour, et envoie à Sidonho d'étranges lettres, venues on ne sait comment dans ce village sous les nuages, des lettres lui demandant de prendre soin de ses parents, qui se détestent mutuellement, tandis que les habitants du village souffrent d'un mal étrange, se transformant en va-nus-puants, sorte de fantômes qui hantent le paysage.

J'adore la plume de Mia Couto, le langage poétique, les réflexions universelles, les mystères... Son écriture est consolante, berçante, apaisante, d'une grande douceur, toujours vive et changeante comme de l'eau, et jamais longtemps dénuée d'humour.
Ce récit s'attache aux pas d'un Portugais venu retrouvé sa belle. L'amour qu'il porte à Deolinda est une sorte de pierre d'ancrage, seul élément réel et stable de tout le livre. Dans la ville sous les nuages et la brume, les gens comme les vérités semblent tous déformés au hasard de celui qui prononce sa vision des choses, qu'il s'agisse de l'amour-haine que se portent les "beaux-parents" de l'amoureux, de l'origine de l'inimitié entre Bartolomeu et Suacelencia, l'Administrateur, voire même du rôle de Mundinha, que l'on prend parfois pour sa fille et qui va pleurer son chagrin tous les soirs dans la rivière. Les personnages comme les sentiments sont troubles, et troublent le lecteur comme le docteur Sozhino. Les faits semblent recouverts de plusieurs couches d'ombres. Les malades, ceux qui marchent découverts, les va-nu-puants, sont peut-être les plus sincères, les plus "vrais", et quand les doutes et découvertes multiples et contradictoires s'empilent, il ne reste plus qu'à mâcher les beijos de mulata, "les baisers de la mulatre", comme l'est Mundinha, que l'on appelle également les fleurs de l'oubli.
L'écriture, les images, les néologismes, sont éminament poétiques. Ce livre a une portée symbolique forte (le village avec l'épidémie, l'état de santé de bartolomeu et l'état de sa maison, le nom de fleurs de l'oubli et l'état de mulâtre de Mundinha) et l'on se prend à vouloir que ce jeu d'ombres et de lumières ne finissent jamais...
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Quelle histoire ! Tout le monde ment toujours, de mensonge en mensonge, apprenons-nous donc jamais la vérité ? Et qu'est-ce-que la vérité ? peut-être un tissu de mensonges. Qu'est-ce-que le mensonge ? Un tissu de vérités. Admirable Mia Couto! et bravo à Elisabeth Monteiro Rodrigues pour sa remarquable traduction.
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