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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Sidonio, médecin portugais, s'est installé comme coopérant à Vila Cacimba, bled perdu au fond du Mozambique. Côté face, il s'agit d'une mission humanitaire, côté pile, le jeune homme est à la recherche de Deolinda, rencontrée lors d'un congrès médical à Lisbonne. A Vila Cacimba, il a retrouvé ses parents et s'est lié avec eux, sans révéler au père, Bartolomeu, qu'il est amoureux de sa fille.

Mais les parents n'ont guère plus de nouvelles de Deolinda, à part quelques lettres qui arrivent on ne sait comment et on ne sait d'où, dans lesquelles elle s'excuse à chaque fois de devoir reporter son retour. En attendant, Sidonio doit endiguer une mystérieuse épidémie de folie qui se répand parmi les soldats casernés à Vila Cacimba, et essaie de soigner Bartolomeu qui, parmi de nombreux maux, souffre surtout du mal de vivre et de saudade. Il tente aussi de le rabibocher avec sa femme et d'apaiser leur couple chaotique.

« Poisons de Dieu, remèdes du Diable » est un roman poétique, elliptique, qui raconte une histoire entre brumes et ombres, mensonges et vérités, dans lequel tout est brouillé et incertain, où l'on ne sait jamais trop si on est dans la réalité ou la métaphore. Sidonio est comme le lecteur : à peine croit-il tenir un bout de vérité qu'il s'aperçoit que ce n'était qu'une illusion, ou en tout cas une seule facette d'une réalité multiple et complexe, voire contradictoire, entre passion, rancoeurs, amour et secrets.

Avec un flou artistique charmeur et attachant, Mia Couto nous raconte aussi le Mozambique comme il va et ses habitants comme ils vivent, dans un contexte post-colonial et post-guerre civile qui imprègne encore fortement les coeurs et les âmes.
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Par amour d'une jolie africaine, un Portugais quitte son pays pour devenir coopérant dans un village du Mozambique. Mais sa belle est absente, elle serait partie en stage au loin. En l'attendant, il fait connaissance de sa famille, car son père malade a besoin de ses soins.

Le village est fictif si j'en crois les logiciels de recherche sur le web et l'ensemble de la situation navigue dans le mensonge et la métaphore. le père raconte quelque chose qui n'est pas tout à fait la vérité, la mère demande un remède pour mettre fin aux souffrances de son mari. Les fils de l'histoire s'entortillent et forment une pelote complexe qu'on ne réussira à démêler qu'à la fin du livre.

Un roman d'une écriture particulièrement poétique. L'auteur (et la traductrice) n'hésitent pas à inventer des mots savoureux, par exemple avec subterfuges : « Le réceptionniste, subterfugitif » (p. 57).

Un roman qui parle de la vie et de la mort, du rêve et des aspirations de la réalité.
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Sidonio Rosa quitte Lisbonne pour Vila Cacimba au Mozambique où il espère retrouver Deolinda une jeune femme originaire de cette ville dont il est tombé passionnément amoureux, qui est repartie sans explications peu de temps après leur rencontre.
Tout est étrange aux yeux de Sidonio dans cette ville de Vila Cacimba et plus encore dans la maison où vivent confinés les époux Sozinho, parents de Deolinda, et plus particulièrement Bartolomeu, le père, qui ne quitte plus sa chambre depuis qu'il s'est enfui de l'hôpital «L'hôpital est un espace malade» protestait le vieux. En s'échappant de cet antre, il retournait à ses anciens recoins. «Moi et la maison souffrons de la même maladie : de saudades, dit-il».
Un livre où dominent les ombres, celles de la maison aux rideaux tirés reflet de l'ombre qui a envahi les protagonistes tous hantés par Deolinda la fille du couple infernal que forment les Sozinho. Sidonio va se rendre chaque jour au chevet de Bartolomeu dans cette chambre où «on fête le chaos ou, comme on dit en ville, on danse avec les démons.»
Le lecteur assiste à un jeu de colin maillard au cours duquel, à tour de rôle, chacun se renvoient Sidonio Rosa, étranger au pays, qui s'imaginait impressionner ces «africains» lui le médecin portugais. Il a affaire à de plus madrés que lui, c'est eux qui vont le gruger. A chaque fois qu'il croit enfin apprendre et comprendre ce qu'est devenue Deolinda il est à nouveau devant une énigme, tiraillé entre Bartolomeu Sozinho, malade confiné dans sa chambre, sa femme Mundinha et Suacelencia l'Administrateur.
Chacun va le balader en lui révélant, par étape, des pans troubles de sa vie, des secrets mais sans le laisser atteindre ce qu'il est venu chercher.
Qui ment ?
Les questions lui reviennent renversées, détournées du sens qu'il leur donne et il se retrouve à chaque fois perdu. 
«Finalement, tout commence par une erreur. Et tout se termine par un mensonge» p 163


L'atmosphère pourrait être étouffante car les ombres y sont épaisses et tout semble clos, envahi par la mort. Mais la langue exerce sa magie et le décalage entre Sidonio et les habitants de Vila Cacimba fait de ce livre un livre qui «déjoue la tristesse» 

Comme Sidonio, le lecteur se sent un peu balloté avant d'être pris dans une séries de rebondissements. L'obscurité, les mensonges dans lesquels chaque personnage se débat et tente de se protéger vont se transformer comme pour dona Munda qui finit par avouer au docteur :

--- Je vous désire beaucoup, Sidonio.
Le portugais garde le silence, la respiration contenue.

--- Vous m'avez donné le plus grand médicament. Je rêve à nouveau.

--- Et vous rêvez de qui ?

--- Je rêve de moi-même.

Ils vont pouvoir aussi se dissoudre grâce à des brassées de fleurs blanches les «beijos da mulata», les fleurs de l'oubli. 



J'avais mis trois étoiles après ma première lecture et en relisant pour essayer de présenter ce livre je lui en mets quatre. Il est peut-être un peu moins poétique et attachant que «L'accordeur de silences» mais je ne regrette pas cette lecture et je sais que Mia Couto fait partie des auteurs qui ne me déçoivent pas.
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Rêve, réalité, poésie, mensonges, vérités sont les ingrédients avec lesquels Mia Couto compose son dernier roman et le résultat est beau et surprenant. Entre mélo et conte griot, l'auteur nous entraîne par le jeu des métaphores dans un monde qui va bien-au-delà de ce qu'il décrit, le monde intérieur de chacun à travers ses dits et surtout ses non-dits.
Un jeune médecin portugais tente de découvrir les lourds secrets d'une famille concernant une jeune fille dont il est amoureux tout en soignant le père de celle-ci. Mais au jeu des mensonges les faux-semblants sont rois et chacun se cache derrière SA vérité. L'auteur nous promène dans un étrange mic-mac d'amours incestueuses (ou pas), de viols (ou pas), d'adultères (ou pas), et de déchirement conjugal à petit feu, le tout dans une ambiance délétère qui viendra à bout de la patience du jeune médecin. Croyances, affirmations, rétractations, ambiguïtés, Mia Couto sait semer le doute dans l'esprit du lecteur et si on finit par apprendre ce qu'est devenue la jeune femme, c'est en traversant une sorte d'envoûtement où chaque personnage essaie de prendre l'autre dans ses filets comme une araignée dans sa toile.
Poisons de Dieu? Peut-être le jeu de l'amour et des sentiments humains.
Remèdes du diable ? Peut-être les mensonges qui nous permettent de tenir debout quand la réalité se fait trop violente....
Mais qui peut vraiment savoir ?
J'ai beaucoup aimé cette écriture poétique, presque incantatoire, où les mots et les images déguisent les apparences sous des sens multiples et donnent à ce court récit une portée spirituelle à la manière africaine.
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Une atmosphère pleine de mensonges et de secrets dans ce roman : le (presque) médecin portugais Sidonio Rosa est venu au Mozambique car il a rencontré Deolinda à un congrès à Lisbonne. Il est tombé amoureux et la recherche maintenant. le voilà donc dans le village de ses parents, Vila Cacimba, et il rend visite quotidiennement à son vieux père malade, Bartolomeu Sozinho.
Mais où est-elle ? Pourquoi ne revient-elle pas ? Que cache Dona Munda sa mère ? Et quel est le rôle de l'administrateur à vie, Suacelência ?
Un roman dépaysant, je me suis laissée portée par les différents mensonges, les différentes versions de l'histoire, tout comme le personnage principal Sidonio.
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Dans une langue aussi belle qu'originale, Mia Couto nous entraine dans une Afrique sulfureuse aux parfums de tendresse et de fatalité. Sidonio Rosa s'installe comme coopérant à Vila Cacimba, village perdu du Mozambique. Il a une quête: retrouver un amour croisé dans une rue de Lisbonne. Cette quête le conduit à la rencontre d'un vieux couple troublant aux vérités changeantes,
et à celle d'un administrateur à l'intégrité versatile. Et surtout, elle le mène aux confins d'une terre poussiéreuse et brutale dont il reste l'amical étranger.
Troublant, envoutant, ce roman émeut autant qu'il fait sourire.
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" Poisons de Dieu, remèdes du Diable" de Mia Couto (176p)
Ed. Métailié
Bonjour les fous de lectures ...
Nous partons à la découverte d'un auteur du Mozambique.
Sidonio Rosa, jeune médecin portugais, est tombé fou amoureux de Deolinda, rencontrée un jour à Lisbonne.
La belle ayant joué les filles de l'air, notre jeune toubib se rend dans à Vila Cacimba, village perdu du Mozambique d'où est originaire Deolinda, sous prétexte de soigner une épidémie de méningite.
Mais où est passée la belle ?
Il en profite pour questionner ses parents, un couple haut en couleurs. Lui, un vieux marin grabataire et elle, mulâtre au destin compliqué, règlent leur comptes mais en révèlent peu sur Deolinda...
Ecrit à la manière d'un conte, ce récit nous plonge dans l'Afrique des mythes et désillusions.
Tout y est abordé: le racisme, la religion, la politique avec ses magouilles, les secrets et les mensonges bien cachés….
Et, ce qui ne gâche rien, soudain arrive le dénouement qui vous flanque par terre.
Même si le début est un peu lent, il traduit bien l'ambiance de l'Afrique et soyez patients, la deuxième partie en vaut la peine.
J'ai beaucoup aimé l'écriture fleurie, vive et humoristique de Mia Couto que je découvrais avec ce récit.
Belle découverte.
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c'est l'histoire d'un médecin blanc parti en afrique pour donner vie à un souvenir amoureux,il ne trouve là bas que l'attente d'une absente.Et en fait tout le monde attends quelque chose,quelqu'un.Ne dit on pas que l'absence est une présence que l'on ne peut pas dérober.
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Comment résister à un titre pareil : Poisons de Dieu, remèdes du Diable ? Voilà une Afrique issue de la colonisation portugaise : l'auteur, Mia Couto est mozambicain et vit dans son pays. Il nous raconte une histoire étrange où nous nous égarons, entre fascination, malaise et parfois irritation.

Nous sommes en dehors de tout cadre de référence, déboussolés, piégés avec le jeune médecin Sidonio Rosa dans une ville étrange, Vila Cacimba où une épidémie s'est déclarée. le jeune homme est venu en tant que coopérant ; il cherche la jeune fille dont il est tombé amoureux dans cet endroit improbable où habitent les parents de celle-ci.

Le père de Deolinda, Bartolomeu, l'ancien mécanicien de marine qui n'en finit pas de mourir, et sa femme Dona Munda entretiennent un rapport d'amour haine plutôt original :

suite sur le site http://n.giroud.free.fr
Lien : http://n.giroud.free.fr
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