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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
La critique difficile.

Sous le ciel des écrivains de la première moitié du vingtième siècle, René Crevel fait figure de météore. Né avec le siècle il s'éteint à trente-cinq ans ; prévoyant, il avait déjà publié son faire-part en 1926, année de parution de « La Mort Difficile ».

Ce court roman autobiographique ne passe pas pour l'oeuvre la plus expérimentale de l'auteur surréaliste. L'histoire, celle d'un fils malmené par sa mère, d'un jeune homme qui ne peut aimer et être aimé selon son souhait, est plutôt commune (Aussi n'est-ce peut-être pas la meilleure introduction à son oeuvre d'après un spécialiste interrogé dans le numéro « d'une vie, un oeuvre » consacré au romancier français sur France Culture).

« Il tient le crachoir et avec une telle maestria ». Ce qui l'est moins c'est le style ardu du très jeune écrivain. Crevel a les défauts de ses qualités et son style est tout à la fois l'attrait principal du livre, car on écrit plus comme cela de nos jours et son handicap majeur. Les phrases sont très travaillées, métaphores, changements de perspectives, longueurs, tournures alambiquées rendent souvent Crevel crevant.

Ceux qui l'ont connu, comme Anna de Noailles, Tristan Tzara et André Breton, font le portrait d'un jeune homme courtois, toujours prêt à rendre service et avec le sourire. René Crevel était un pont entre le surréalisme et le communisme. Il fréquentait également en bon dandy le tout Paris littéraire et artistique, quand la phtisie dont il souffrit toute sa courte vie lui en consentait le loisir. Son écriture traduit cet élan générationnel avec force provocation et méchante ironie, comme il en pleuvait chez les jeunes Aragon, Desnos et Breton.

D'une désarmante honnêteté dans son introspection, Crevel a le courage d'affirmer une homosexualité pleine et entière dans sa vie comme dans son livre. Comme son avatar Pierre Dumont, il aura une histoire d'amour avec un joueur de jazz américain, bien décidé à « avoir le courage de ses goûts », il écrit : « l'amitié de deux hommes s'affirme au point de devenir cet amour que les hypocrites et les ignorants ne prétendent possible qu'entre des individus de sexes différents » le tout non sans provocation : « si tu veux l'amuser fais-lui remarquer que les initiales de Pierre Dumont le prédisposait à ces sortes d'aventures. »

A travers le triangle amoureux Diane, Pierre et Bruggle, Crevel nous lègue un portrait de la jeunesse du Paris des années folles, fait d'amour, de jazz, de drogues et de nuits fauves.

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