Après
Les Clés du royaume et
La Citadelle et avant
Les Vertes années et le Destin de Robert
Shannon, je continue mon "Top 5
A.J. Cronin" avec
Les années d'illusion.
C'est mon premier
Cronin. Je l'ai lu pour la première fois en BV (
Bibliothèque Verte), il avait alors comme titre Les Années valeureuses, et bien sûr il m'a tout de suite conquis.
Il raconte l'histoire de Duncan Stirling, un jeune écossais, issu d'une famille pauvre. Bien qu'handicapé par une malformation au bras, il a l'ambition de devenir médecin. Renié par sa mère qui a pour lui d'autres projets, il quitte la maison et se rend à Saint Andrews pour essayer de décrocher une bourse d'étude et faire des études de médecine. En chemin il est accueilli un soir d'orage par le Dr Murdoch et sa fille Jeanne avec lesquels il se lie d'amitié. Reçu brillamment, il entame ses études, il sympathise avec sa voisine Anna Geisler, célèbre chirurgienne qui lui propose de l'opérer de son bras puis de devenir son assistant. Un choix délicat l'attend : une médecine avec hautes responsabilités et honneurs, ou plus modestement une médecine de village destinée aux pauvres et aux humbles. Un drame à la mine le fera pencher vers ce à quoi il aspire. Après avoir sauvé la vie du vieux docteur Murdoch, il épousera sa fille, reprendra sa clientèle, et retrouvera même l'amour de sa mère.
Comme souvent chez
Cronin, le héros est un idéaliste qui doit se battre contre un monde matérialiste, cynique et corrompu. Duncan Stirling n'échappe pas à la règle, mais l'intrigue est bien menée, les personnages bien campés et on se laisse vite emporter par l'empathie que crée l'auteur.
Ecrit en 1940, ce livre, lu aujourd'hui, peut paraître à certains un peu désuet, un peu naïf, c'est que notre époque est dure, cruelle même avec le sentimentalisme (et encore, il y a bien pire que
Cronin), alors qu'il faut y voir peut-être survivance de valeurs aujourd'hui disparues.
Sans être essentiel dans l'oeuvre de l'auteur,
Les Années d'illusion est un roman important, un de ceux qui donne aux lecteurs non seulement le plaisir de la lecture, mais encore la vision optimiste et humaniste d'un monde - pas encore révolu - où le matérialisme de notre temps n'a pas encore occulté les grandes, bonnes et saines aspirations des hommes.