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Harrow County tome 5 sur 6

Carla Speed McNeil (Illustrateur)
EAN : 9781506701905
136 pages
Dark Horse (13/06/2017)
4.5/5   2 notes
Résumé :
The Abandoned, that hulking figure with haunting yellow eyes, rarely leaves his ramshackle cabin deep in the woods of Harrow County. But it wasn't always so. And when hunters travel to Harrow County in search of big game, they get a lot more than they bargained for. As Emmy meets more visitors from the outside world, she discovers secrets of her own past and the very foundations of Harrow County.

Including a story illustrated by guest artists Carla Sp... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Family Tree (épisodes 13 à 16) qu'il faut avoir lu avant. Il faut avoir commencé par le premier tome dans la mesure où il s'agit d'une histoire continue. Il comprend les épisodes 17 à 20, initialement parus en 2016/2017, tous écrits par Cullen Bunn. Les épisodes 17 & 18 sont dessinés encrés par Carla Speed McNeil, avec une mise en couleurs de Jenn Manley Lee. Les épisodes 19 & 20 sont dessinés, encrés, et mis en couleurs par Tyler Crook qui en a également assuré le lettrage.

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- Épisodes 17 & 18 - Il y a longtemps, sur une plage, l'Abandonné poursuit un groupe de chevaux sauvages. Il finit par en attraper un et le dévorer cru sur place, le sang se mêlant à l'écume. Au temps présent, l'Abandonné est en train de raconter son histoire à Emmy, au fond des bois qui jouxte Harrow County. Il continue son histoire en expliquant qu'il fut interrompu par Malachi et Amaryllis, venus pour essayer de le réintégrer au reste de la famille. Cependant les autres membres estimaient qu'il avait enfreint une des règles des leurs, édictée par Malachi lui-même, en tuant des êtres humains et en consommant leur chair. Ils firent en sorte d'appliquer la sanction idoine, contrecarrant ainsi les efforts de Malachi.

Pour la troisième fois, Tyler Crook laisse sa place de dessinateur à un autre. Carla Speed McNeil avait déjà dessiné l'épisode 9. le lecteur éprouve forcément un moment de déception car cette série doit énormément à la qualité de la narration visuelle de son cocréateur Tyler Crook. Mais il n'a d'autre choix que de se résoudre à son absence momentanée. Faisant contre mauvaise fortune bon coeur, il reconnaît que la dessinatrice a amélioré ses traits de contour pour se rapprocher de ceux de Tyler Crook. le visage d'Emmy est plus doux, et les personnages entrouvrent la bouche à l'identique de ce qu'ils font dans les épisodes de Crook. Néanmoins, ils manquent de nuance dans les expressions, et de naturel dans les émotions. McNeil utilise un trait plus fin qui donne une apparence plus appliquée, moins naturelle que celle des traits de Crook. Elle s'investit de manière visible pour donner des tenues vestimentaires spécifiques à chaque personnage, et cohérentes avec l'époque et l'endroit.

Carla Speed McNeil recrée l'atmosphère de la forêt avec conviction, sans plus de particularités que dans les pages de Tyler Crook. Elle reprend l'apparence du pavillon de réunion tel qu'il apparaissait dans le tome précédent, ainsi que la grande salle de bal servant aux réunions. La plage où apparaît l'Abandonné sent bon les embruns. Il n'y a que le village qui reste inexistant à l'occasion du bal, et l'atelier de Malachi qui manque de consistance. Les dessins sont bien étoffés par la mise en couleurs de Jenn Manley Lee. À l'infographie, elle choisit la teinte majeure de la scène qu'elle applique uniformément. Puis elle choisit la couleur particulière de chaque surface. Puis elle ajoute de touches de couleurs avec un outil simulant l'effet de l'aérographe, pour donner un peu de volume ou ajouter des textures, ou adoucir quelques surfaces. En fonction des séquences, elle peut réaliser la mise en couleurs à partir des indications de la dessinatrice, ou avoir libre choix de sa création chromatique. Lorsque le lecteur fait l'effort conscient de dissocier les traits encrés des informations apportées par la couleur, il prend conscience de l'ampleur de l'importance des couleurs dans le résultat final, à l'identique du travail de Tyler Crook.

Finalement, le lecteur se rend bien compte que ces 2 épisodes ne recèlent pas les subtilités des pages de Tyler Crook, mais que les 2 créatrices McNeil et Manley Lee ont accompli un impressionnant travail pour un résultat à la manière de Crook, moins convaincant, mais qui fonctionne sur la majeure partie des pages. de son côté, Cullen Bunn continue de développer la mythologie de la série. le lecteur découvre l'origine de l'Abandonné et comment il se rattache à la famille d'individus dotés de pouvoirs de Malachi. Il constate ce qui arrive aux membres de la famille qui ne se plient pas aux règles édictées par Malachi, et il voit ce dernier lutter pour essayer de conserver un semblant d'ordre au sein de sa famille. le lecteur apprécie les 2 révélations majeures contenues dans ces 2 épisodes, mais il éprouve aussi la sensation que le scénariste déroule son intrigue, sans réussir à faire exister ses personnages, comme si l'intrigue prenait le dessus à leurs dépens.

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- Épisodes 19 & 20 - Emmy essaye d'assimiler ce qu'elle vient d'apprendre sur sa véritable nature, et son lien avec Hester. Elle réfléchit à voix haute en présence de la peau du garçon sans peau, qui se fait dorer au soleil. Ils entendent l'aboiement de chiens dans le lointain, dans la forêt. Emmy remet la peau dans sa sacoche et pénètre dans le bois pour découvrir ce qui cause ce tumulte. Elle découvre un groupe de chasseurs, avec Luke, un adolescent de son âge parmi eux. Sans se faire voir, elle les contourne et rentre à la ferme de Pa. En discutant avec lui, elle se souvient qu'il a déjà parlé de la Grange Rouge, un restaurant rendez-vous des chasseurs. Elle lui demande de l'emmener prendre le petit-déjeuner là-bas le lendemain Sur place, elle retrouve Luke, avec son oncle Ross et les autres chasseurs. Ils sont venus traquer du gros gibier dans les bois.

C'est incroyable comment les personnages regagnent ce petit supplément d'âme, dès que Tyler Crook les représente. Alors qu'ils semblaient réduits à de simples dispositifs narratifs dans les 2 premiers épisodes, ils redeviennent des individus à part entière, avec leur caractère, leur état d'esprit et leur volonté. L'exemple le plus saisissant réside en Emmy qui semble transfigurée. Elle a retrouvé sa personnalité. Elle exprime ses sentiments son état d'esprit par son visage et son langage corporel. Elle a retrouvé toute sa détermination et son entrain. C'est un vrai plaisir de la voir ainsi revivre sous ses yeux. La peau du garçon écorché a retrouvé toute sa bizarrerie, mais également son expressivité. La vie anime le visage de Pa, avec des sourires, mais aussi avec une inquiétude fugace quant à ce qu'il peut apporter à une jeune fille telle qu'Emmy. Il s'agit d'un sentiment complexe, entre gêne et impression d'inutilité, voire d'obsolescence qui passe entièrement par les dessins. Oncle Ross apparaît comme un bon gars, souriant, mais aussi déterminé et buté lorsque son esprit est tout occupé par la chasse. le lecteur aimerait bien pouvoir rassurer le pauvre Luke qui est visiblement sous l'emprise de son oncle qu'il n'ose pas contredire, tout en souhaitant désespérément se trouver ailleurs et à se livre à tout autre occupation que la chasse au gros gibier dans les bois.

Tyler Crook rend toute leur densité et leur richesse aux environnements naturels. Sa mise en couleurs à l'aquarelle (sûrement de nature infographique) nourrit les formes simples qu'il dessine. Même si les essences d'arbres ne sont pas plus identifiables que celles représentées par Carla Speed McNeil, elles sont plus riches, plus concrètes, parce qu'elles disposent de plus de textures, de plus de nuances de couleurs, ce qui leur confère plus de complexité et plus de présence. Les traits de la façade la Grange Rouge ne sont pas plus assurés que ceux du pavillon de réunion, mais la couleur rend compte des reliefs, des empreintes laissées par le temps, des imperfections de la construction. Les traits des visages des personnages ne sont pas plus détaillés par des tracés à l'encrage, mais ils sont plus expressifs, et les couleurs leur apportent de la vie. Il n'y a peut-être que l'Abandonné qui qui perd en mystère et donc en puissance horrifique par ce mode de représentation.

Cullen Bunn reprend son intrigue principale, avec le retour de Tyler Crook. Après avoir parlé de l'Abandonné et de la famille dans les 2 épisodes précédents, il revient à Emmy. le lecteur prend plaisir à la voir reprendre le devant de la scène et à mettre ses dons en action. Il retrouve son entrain, sa force de caractère, sa sollicitude pour les plus faibles, son sens des responsabilités, et sa capacité à se faire respecter. Il raconte une histoire complète de chasseurs venus se mesurer à un gros gibier dans les bois. Dans le même temps, il continue de développer l'intrigue générale. le lecteur regrette presqu'il continue à rattacher chaque histoire à l'extérieur, au-delà des frontières d'Harrow County. Il aime bien avoir la sensation d'être dans ce coin isolé des États-Unis, à l'écart du monde, d'explorer cette région isolée, de savoir qu'il peut avoir confiance en Emmy pour aller au-devant des autres, et arranger les choses. Il sait que chaque élément en provenance du dehors a pour effet de remettre en question la dynamique de la série, que ce soit tous ces parents ou cousins éloignés, ou la résurgence inattendue d'un ancien personnage.

En découvrant que Tyler Crook n'a pas illustré tous les épisodes, le lecteur se dit qu'il aurait préféré que la série fasse une pause pour lui donner le temps qu'il les dessine tous. Il se rend compte que le tandem Carla Speed McNeil et Jenn Manley Lee a bien progressé depuis l'épisode 9 et à la fois en termes de complémentarité et de nuances, même si elles ne sont pas au niveau de Tyler Crook. Dès que ce dernier revient aux pinceaux, les personnages retrouvent plus de caractère, les lieux deviennent plus consistants, et la forêt plus épaisse. Cullen Bunn continue de développer la mythologie interne de la série, plus dans la première histoire que dans la deuxième, avec une révélation sur le lien entre Emmy et Hester Beck qui n'émeut pas plus que ça le lecteur. Il évoque l'histoire personnelle de l'Abandonné, qui repose trop également sur une révélation, et finalement pas assez sur sa personnalité. La deuxième moitié du recueil s'avère enthousiasmante, avec un retour à une forme d'horreur plus directe, et une place plus grande accordée à Emmy et à son caractère. 4 étoiles.
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