AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Harrow County tome 1 sur 6
EAN : 9782344012499
128 pages
Glénat (15/06/2016)
3.84/5   34 notes
Résumé :
Dans la petite bourgade du sud des États-Unis de Harrow County, Emmy a toujours su au fond d'elle que les bois qui entourent sa maison étaient peuplés de fantômes, gobelins et autres zombies. Mais le jour de son dix-huitième anniversaire, elle va découvrir qu'elle est connectée à ce lieu, et aux monstres qu'il renferme, d'une façon qu'elle n'aurait jamais imaginée... Peu à peu, elle sent d'étranges pouvoirs naître en elle. Est-elle prête à affronter tous les mystère... >Voir plus
Que lire après Harrow County, tome 1 : Spectres innombrablesVoir plus
Nailbiter, tome 1 : Le sang va couler par Williamson

Nailbiter

Joshua Williamson

4.12★ (324)

8 tomes

Harrow County, tome 1 : Spectres innombrables par Crook

Harrow County

Tyler Crook

4.09★ (112)

6 tomes

The Goddamned, tome 1 par Guéra

The Goddamned

R.M. Guéra

3.64★ (48)

2 tomes

Chrononauts, tome 1 par Millar

Chrononauts

Mark Millar

3.56★ (63)

2 tomes

Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Pour certains, une sorcière est une femme laide qui concocte des potions magiques dans une maison tordue avec des chats noirs ou un être diabolique qui fricote sexuellement avec des boucs les 31 octobre dans la clairière d'une forêt, avec des fleurs sur la tête. Pour d'autres, ce sont des personnes qui n'aiment pas le beurre salé. Mais en réalité, aujourd'hui, nous savons tous que les hérétiques sont les gens qui mettent de l'ananas dans les pizzas.

Dans Harrow County, la sorcière ne met pas de l'ananas dans sa pizza.
D'ailleurs, nous ne verrons pas de pizza. Probablement parce que l'histoire ne se situe pas à l'époque des pizzas.

Hester Beck est une sorcière qui ne veut définitivement pas se faire tuer. Les villageois ont essayé de la poignarder, de la battre, de la pendre, de la brûler… Rien à faire. Elle prévient les lyncheurs : « Pas de fin pour moi. Je reviendrais à nouveau. Soyez vigilants. Je vous retrouverez tous. »
Alors évidemment, les villageois sont un peu tendus.

Plus tard, Emmy est soupçonnée d'être la sorcière revenue se venger. Mais elle semble bien trop gentille cette petite, comment pourrait-elle être la vilaine sorcière ?… On se demande tout de même, pourquoi cette peau dépecée et ses fantômes tentent de la protéger... Qui est Emmy?

Commenter  J’apprécie          667
Ce tome est le premier d'une nouvelle série indépendante de toute autre. Il contient les épisodes 1 à 4, initialement parus en 2015, écrits par Cullen Bunn, dessinés, encrés et mis en couleurs par Tyler Crook. Il se termine avec une quinzaine de pages de dessins préparatoires et de recherche de couleurs, ainsi que par les 9 neufs premiers chapitres du roman que Bunn avait commencé à écrire, avant de transposer son histoire sous forme de comics, un manuscrit alors retravaillé avec Tyler Crook.

Au début du vingtième siècle, Emmy vit seule avec son père dans une ferme. Ils sont à quelque distance de la ville la plus proche. L'anniversaire des 18 ans d'Emmy approche. Il y a plusieurs années de cela, les villageois ont pendu à un arbre, et brûlé Hester Beck accusée de sorcellerie, se nourrissant de l'énergie vitale des animaux, pour soigner des habitants. Emmy ne sait rien de tout cela mais la fenêtre de sa chambre donne sur cet arbre qui l'a toujours dérangée. Cette nuit encore, elle en fait des cauchemars. le lendemain, un autre veau de l'étable semble mort-né. Pourtant quelques heures plus tard, il a retrouvé une pleine santé.

Ce jour-là, Pa (le père d'Emmy) et sa fille reçoivent la visite de Riah (un marchand ambulant) et de Bernice (sa fille). Pa discute avec Riah d'une histoire dont Emmy ne saisit pas les détails mais qui semble réveiller un antagonisme entre eux. Pendant ce temps-là, elle papote avec Bernice. Un peu plus tard, elle va se promener dans la forêt qui jouxte la ferme. Elle connaît les environs par coeur, dont le petit pont de bois un peu branlant. Elle a la surprise de voir un jeune garçon à quelques mètres qui s'enfuit quand elle l'appelle. Elle le poursuit, s'égratignant dans les buissons épineux. Quand elle le rattrape enfin, son état a changé de manière drastique.

Cullen Bunn est un scénariste très prolifique depuis le milieu des années 2010, écrivant 2 séries mensuelles pour Marvel, 2 pour DC, plus des miniséries et des projets en indépendant. Il s'agit d'un professionnel régulier et constant, à tel point que l'éditeur Marvel lui a confié le développement de la franchise des Inhumains pendant plusieurs années. D'un autre côté, quantité n'est pas synonyme de qualité, et s'il confectionne des produits répondant aux spécifications imposées par ses employeurs, il a du mal à sortir d'une production industrielle prémâchée, prête à la consommation, aussi vite lue aussi vite oubliée. le lecteur est donc curieux de savoir si ce scénariste a su trouver une voix plus personnelle pour sa création. La synthèse de l'intrigue n'en donne pas l'assurance. Une jeune demoiselle qui atteint l'âge de la majorité est peut-être la réincarnation d'une sorcière brûlée par les autochtones peu de temps avant sa naissance. Cependant dès le début, le lecteur se laisse emmener à cette époque, dans cette région peu peuplée des États-Unis.

Déjà, la couverture est intrigante, avec cette composition qui montre une partie de créature surnaturelle dont on ne devine pas entièrement la forme, émergeant d'un tiroir dont on ne sait pas à quoi il se rattache. Les premières pages présentent la mort de la sorcière, avec une approche graphique assez personnelle. Les personnages ont des bouilles un peu rondes, avec des traits de visages simplifiés, ce qui dénote par rapport à la gravité de la situation (ils contemplent Hester Beck pendue, et l'un d'entre eux s'apprêtent à l'immoler par le feu). C'est le choix artistique de Tyler Crook que de donner une apparence simplifiée aux personnages, presque sympathique et trop franche. Ce décalage entre les événements graves et l'apparence agréable des individus sembler correspondre à la façon dont la jeune Emmy perçoit le monde, encore optimiste. Il permet également d'accentuer le contraste entre les moments paisibles et les scènes de terreur (par exemple l'incroyable sourire sympathique et rassurant du docteur Sorrell, et ses actions).

Néanmoins les dessins ne revêtent pas une apparence naïve. À l'encontre des méthodes de production industrielles étant la règle dans les comics, Tyler Crook a choisi de se charger de l'intégralité de la partie dessins, encrage et également mise en couleurs. Pour cette dernière, il a recours à l'aquarelle. le résultat habille les surfaces, transcrit les subtiles variations de la luminosité et apporte un degré de complexité à chaque surface, la tirant dans un registre plus adulte et plus sérieux. Par exemple, le visage de la sorcière est à la limite de la caricature si le lecteur ne s'attache qu'aux traits encrés. Par contre il devient sinistre et glauque en prenant en compte le teint marbré de sang de sa peau, figuré par les couleurs. Son visage soumis à l'action des flammes donne une impression un peu exagérée de cire en train de fondre en ne regardant que les traits. Il devient immonde et dérangeant une fois habillé par la couleur qui rend très bien la chaleur de l'immolation.

Tout au long du récit, le lecteur est maintenu en déséquilibre par les dessins, à la fois simple dans leur tracé, mais recelant une consistance plus complexe grâce à la mise en couleurs. le cadavre du veau est dessiné à grand trait, sans une précision anatomique élevée, mais il est couvert de sang et de chair malformée, ce qui crée un sentiment de répugnance. Lorsqu'Emmy s'enfuit dans le buisson de ronces, ces dernières sont aussi représentées à grand trait ce qui conserve une forme de spontanéité sauvage en cohérence avec cette formation végétale et son impénétrabilité. La mise en couleurs les rend plus denses et plus sombres, ce qui renforce leur apparence menaçante et acérée. Lorsqu'Emmy s'enfuit en courant de nuit dans la forêt, l'aquarelle permet de rendre compte des ténèbres, de l'impossibilité de discerner ce qu'elles dissimulent, mais aussi de l'irrégularité de de sa noirceur, et donc des choses indiscernables qui la font palpiter.

Les dessins de Tyler Crook remplissent également leur rôle de recréer une époque identifiable. le lecteur peut apprécier la simplicité et la praticité des vêtements, qu'il s'agisse de la salopette en jean de Pa, du costume élimé de Riah, des robes sans afféterie d'Emmy et de Bernice, ou encore du costume plus formel du docteur Sorrell. Les traits encrés et les aquarelles montrent l'importance du milieu naturel, qu'il s'agisse d'une libellule, ou des arbres de la forêt. le lecteur observe des modèles de grange qui semblent intemporels, ainsi que celui des carrioles utilisées par d'autres paysans. Il voit la vétusté du modèle de voiture du bon docteur. Les couleurs rendent comptent de la richesse de celles offertes par le milieu naturel. L'artiste intègre le titre de la série à des éléments de décors en début de chaque chapitre, comme pouvait le faire Will Eisner dans la série The Spirit. Enfin il met à profit son expérience acquise sur la série BPRD (voir à partir de L'enfer sur terre Tome 1: Des Dieux et des Monstres) pour créer des apparences visuelles spécifiques pour les créatures surnaturelles comme l'Abandonné ou le garçon dépecé. Il ne se contente pas de formes génériques et insipides, il propose des créatures à la morphologie travaillée.

Avec une dimension aussi travaillée, le lecteur s'immerge facilement dans cette nouvelle série, en découvrant l'intrigue conçue par Cullen Bunn. Les images font exister les personnages et les lieux au point que le lecteur ne prête pas trop attention au récit. le travail de préparation en commun porte ses fruits et le lecteur est entièrement entraîné par la narration. le scénariste fait le nécessaire pour alterner les moments calmes, les moments d'échange entre les personnages et le situations tendues et pleine de suspense. La personnalité d'Emmy se renforce au fur et à mesure des séquences, et elle tient assez facilement tête aux adultes. L'auteur a pris soin de raconter un acte complet, avec des révélations conséquentes, et une fin satisfaisante. le lecteur voit émerger le thème central qui évoque celui de la série Hellboy, à savoir si le destin d'Emmy est tout tracé ou non, et si elle doit s'y conformer ou y résister.

Ce tome comprend également les 6 couvertures alternatives réalisées par Jeff Lemire, Jason Latour, Shane White (* 2), Cat Farris, et Joëlle Jones. Il se termine avec les 9 neuf premiers chapitres du roman initial de Cullen Bunn. le lecteur curieux peut jouer au jeu des différences, de ce qui a changé entre la version initiale et celle transposée en comics. Il peut aussi remarquer comment l'écrivain Bunn met en place certains effets par les mots, et comment ils sont développés par les images de Crook.

Ce premier tome plonge le lecteur dans des lieux avec une forte identité graphique, et dans une narration visuelle bien aboutie et personnelle. le récit avance tranquillement en posant les bases de la série, sans raté, mais aussi à un rythme posé, avec des personnages qui manquent encore d'épaisseur, avec des moments horrifiques réussis mais plus pour le choc visuel que pour une métaphore, avec un personnage principal fort et décidé mais qui prend le dessus étonnamment vite. 4 étoiles, avec une réelle envie de savoir ce que va faire Emmy par la suite.
Commenter  J’apprécie          60
Emmy a grandi dans une ferme avec son père dans un petit village nommé "Harrow County". Mais elle fait cauchemars sur cauchemars... Elle sent des présences. Bientôt, elle va faire une étonnante découverte et bien des péripéties l'attendent. Pour ses 18 ans, elle va enfin découvrir qui elle est vraiment.

J'ai été attirée par la couverture que je trouve magnifiquement effrayante... Moi qui suis fan de films d'horreur elle m'a beaucoup fait penser au film "Evil Dead" de Sam Raimi (1981). Les dessins sont puissants et très sanglants. Cette histoire est un véritable petit film d'horreur à elle toute seule. Les personnages sont attachants et les créatures très bien réussies, le tout dans une ambiance de campagne abandonnée.
Si vous aimez les frissons et tout cela avec une bonne narration je vous conseille ce petit bijou.
Commenter  J’apprécie          40
Première lecture d'un comics en version numérique.
Harrow County est une ville où les habitants accueillirent une sorcière. Elle soignait leurs maux. Cependant, en raison de ses pratiques obscures, ils décidèrent de la brûler. Elle mourut en les avertissant qu'elle reviendrait pour se venger.
18 ans plus tard. Les lecteurs suivent les personnages d'Emmy et de son père s'occupant d'une ferme. Des signes étranges et surnaturels entourent Emmy. Son père et les habitants s'inquiètent car elle est la réincarnation de la sorcière...

Mon avis : une histoire accaparante, troublante et angoissante. L'effroi d'Emmy est communicatif alors qu'elle fuit dans les bois pourchassée par son père et les habitants. L'horreur atteint son paroxysme lorsque son père la retrouve et tente de la tuer en l'étranglant. Heureusement, elle est secourue et apprend par le personnage du pharmacien qui elle est. Une nouvelle facette de son être voit alors le jour.
Les lecteurs entrent dans un univers sombre et mystérieux, parfaite lecture au moment d'Halloween.
Commenter  J’apprécie          20
Offert par Glénat en ce moment sous format numérique, je me suis laissée tenter par ce comics horrifique. Les dessins interpellent car ils semblent plus être dédiés pour un public jeunesse mais en tournant les pages, le scénario et les actions du passé et du présent sont bien plus "gores". La lecture est fluide et on s'attache rapidement à cette jeune femme approchant la majorité et vivant dans une ferme bien isolée du monde avec son pa'. Les monstres et spectres donnent un cachet à cet univers sombre et macabre. Prise dans le rythme trépidant durant les 3/4 du tome, j'ai été déçue par la fin précipitée et bien trop simple. le sentiment et une question en ressortent : tout ça pour ça ?
Commenter  J’apprécie          40


critiques presse (1)
BDGest
17 juin 2016
Délicieusement effrayant, horriblement addictif, Harrow County rend dépendant dès les premières planches tant par son graphisme élégant que son suspense haletant.
Lire la critique sur le site : BDGest

Lire un extrait
Videos de Cullen Bunn (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Cullen Bunn
Vidéo de Cullen Bunn
autres livres classés : horreurVoir plus
Les plus populaires : Bande dessinée Voir plus


Lecteurs (53) Voir plus



Quiz Voir plus

Ce film d'horreur et d'épouvante est (aussi) un roman

Jack Torrance, gardien d'un hôtel fermé l'hiver, sa femme et son fils Danny s'apprêtent à vivre de longs mois de solitude. Ce film réalisé en 1980 par Stanley Kubrick avec Jack NIcholson et Shelley Duvall est adapté d'un roman de Stephen King publié en 1977

Le silence des agneaux
Psychose
Shinning
La nuit du chasseur
Les diaboliques
Rosemary's Baby
Frankenstein
The thing
La mouche
Les Yeux sans visage

10 questions
966 lecteurs ont répondu
Thèmes : cinema , horreur , epouvanteCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..