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3,61

sur 163 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Alors qu'il court après sa soeur, Margotte, Colas trébuche sur le pied de son père qui, furieux, lui met une bonne correction, les genoux dans la braise. Parti se coucher dans le foin, il est bientôt rejoint par la petite fille, venue le consoler. Les deux enfants parviennent pourtant à se chamailler pour un simple petit morceau de gâteau. Bousculant sa soeur qui atterrit dans la fosse à cochons, Colas s'enfuit de peur de recevoir une autre punition. Errant dans la forêt, il tombe sur une brasserie qui lui propose de travailler en échange d'une bonne soupe et d'une coupe de bière. Se faisant passer pour muet, il sympathise avec les autres enfants exploités. Un soir d'hiver, alors qu'ils patinent sur un lac gelé, le jeune garçon tombe et aperçoit Jésus, prisonnier sous la glace, les bras en croix. L'un de ses amis, Camille, est certain qu'il est l'élu et qu'il a pour mission de délivrer le tombeau de Jésus à Jérusalem. Dès lors, une croisade d'enfants s'organise et prend la route...

Une caravane d'enfants en direction de Jérusalem. Des enfants livrés à eux-mêmes qui, au détour de leur route, vont immanquablement vivre des aventures incroyables et qui vont devoir surmonter bien des péripéties. Pour cet album, Chloé Cruchaudet s'est librement inspiré d'un fait historique réel datant du XIIIème siècle. Elle dépeint avec émotion, ferveur et pessimisme une société bien sombre, irrévérencieuse, cruelle parfois où l'innocence, la candeur et l'altruisme des enfants est mise à rude épreuve. Un scénario riche, sensible et captivant qui nous plonge dans une atmosphère singulière. Graphiquement, le style est épuré, le trait élégant et délicat, en opposition avec cette palette de gris, de marron et de bleu.
Un conte original et onirique...
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Les enfants partent en croisade. Littéralement.

Quelque part, dans un trou reculé de la France médiévale, les enfants sans enfances capitulent. Entre les prêtres aux mains baladeuses, le travail forcé, et les parents violents, ils décident de tout quitter pour aller prendre Jérusalem.

Les adultes, se disent-ils, sont trop impures pour faire le travail. Les enfants, êtres de lumières et d'innocence le pourront.

Ils suivent donc leur messie maison, notre protagoniste. Un jeune qui en a bien bavé et qui croit avoir vu le Christ sous la glace d'un étang gelé.

Sur la route, qui prend près d'un an, les compromis s'accumulent. Les principes et la nécessité s'opposent. Et que faite des enfants qui perdent leur innocence? Ces filles qui menstruent, ces garçons qui commencent à avoir du poil? Sont-ils une menace au projet?

Pour précision : C'est une BD sur les enfants. Ce n'est PAS une BD pour les enfants. C'est sombre, cynique et sans morale.

Mais c'est bon!
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Des milliers d'enfants seraient ainsi partis sur les routes pour rejoindre Jérusalem. Sans parents ou les fuyant quand ils en avaient, ils auraient semé la panique en pillant, voire pire, les villages qu'ils traversaient afin de survivre. A partir de cette légende, vraie, fausse ou exagérée, Chloé Cruchaudet en a fait un bd formidable où noirceur et humour se côtoient. Ici, point de récit idéaliste d'une croisade d'enfants héroïques, transcendés, magnifiés par la foi. Vraie naïveté et manupilation se mêlent quand il est question de suivre le nombre ; bassesses et entraide suivent. Donc, point de romantisme dans le dessin mais un trait simplifié, des couleurs sobres, entre bleu nuit, noir et bistre, des petits minois surgissent des capuches, sales et parfois hideux. La fin fait froid dans le dos et peine.
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La croisade des enfants est un événement historique plus ou moins avéré... une caravane d'enfants qui prit la route pour libérer le tombeau du Christ. La légende veut que ces enfants pensaient que leur coeur pur leur garantirait de réussir là où leurs aînés avaient échoué. Sans gâcher la fin, je peux vous révéler qu'il n'y arriveront pas.
Dans un XIIIème siècle froid et austère, deux gamins qui triment comme des esclaves dans une brasserie sont à l'origine de cette croisade. Colas est muet suite à un traumatisme. le choc de la découverte d'une silouhette prise sous la glace d'un étang lui fait retrouver la parole. Son ami Camille décide d'enjoliver l'histoire et prétend que cette silouhette était celle de Jésus. C'est le point de départ de cette petite caravane de quelques gamins qui décident de fuir leurs conditions de vie misérables. Qui va grossissant et grossissant, posant de plus ne plus de problème pour assurer sa subsistance.
Chloé Cruchaudet signe un très bel album, au graphisme épuré. Elle trouve un point équilibre entre ce désir d'innocence et la noirceur bien réelle de son récit. Récit d'une innocence perdue, si elle a jamais existé, qui commence mal pour se terminer encore pire. Et ce qui relie le drame de la première scène à la tragédie de la conclusion n'est jamais vraiment réjouissant. C'est un peu sa Majesté des Mouches en route vers Jérusalem. Un condidat sérieux pour les prix de fin d'année.
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Scénario librement inspiré de faits historiques plus ou moins bien avérés (mais non mentionnés dans cet album), La Croisade des Innocents est une B.D. bien construite. L'histoire se déroule au XIIème siècle et conte la pérégrination d'une bande d'enfants misérables qui partent pour Jérusalem délivrer le tombeau du Christ. L'innocence de ces Colas, Gauvin, Ysabel, Margotte et autres Pilou est touchante mais lucide ; l'innocence lorsqu'elle est présente ne dure qu'un temps, ici comme ailleurs, elle rime avec nuance.
Le dessin de Chloé Cruchaudet, sa couleur et sa lumière s'accordent agréablement au scénario et aux dialogues, donc 4*. Allez, salut.
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Sur le thème pas si connu que cela de la croisade des innocents, Chloé Cruchaudet compose une fable aussi cruelle qu'étourdissante.
Au fil des saisons, nous voici cheminant aux côtés d'une bande d'enfants miséreux, abandonnés de tous, dans une croisade vers Jérusalem.
Bien loin de chercher à gagner la terre du Sauveur, il est surtout question de fuir une vie misérable. Dans cette farce grotesque narrée sur le rythme des chants et des chroniques médiévaux, on croise les traits de caractères propres à l'humain : la cruauté côtoie la générosité, l'innocence le vice ou le crime.
Une gamme de couleurs grises et froides exprime la dureté des temps alors que quelques rares cases colorées esquissent des possibilités d'espérance. L'agencement des planches tient de la composition musicale, tantôt assonante, tantôt grinçante, parfois fluide et cristalline.
Un jeu complexe d'angles de vue impulse le rythme d'un parcours chaotique, dansant et effrayant à la fois. Un tour de force.
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Remarquée par l'excellent Mauvais Genre, le travail de Chloé Cruchaudet se poursuit cette année avec la sortie de la croisade des innocents.
Tout comme Mauvais Genre, l'autrice s'inspire également d'un fait réel pour tisser cette histoire à la différence ici que ce fait réel demeure malgré tout très romancé. En effet, la scénariste et dessinatrice s'inspire d'une histoire brumeuse qu'elle aurait découverte par hasard au gré de ses lectures et qui aurait eu lieu durant le Moyen Age. Cette histoire relate le quotidien d' un groupe d'enfants qui seraient partis en croisade et auraient fini par devenir des pilleurs.
A la différence d'un Mauvais Genre qui s'inspire d'un fait réel toujours assortie de photographies, La Croisade des Innocents est une histoire qui puise son inspiration dans les tréfonds opaques et obscures du Moyen Age . le peu de documentation au sujet de cette croisade laisse davantage de place à l'imagination et l'improvisation de l'auteure pour tisser ce récit.

Au final, je ressors de cette lecture un peu mitigé, je n'ai pas été totalement convaincu par ce récit même si nous y retrouvons les mêmes qualités de finesse au niveau du dessin et de l'écriture propre à la bibliographie de l'auteure. Nous y distinguons cette même volonté à la fois intellectuelle et sensible de s'approprier une histoire pour mieux la raconter à travers la BD.
Ces qualités sont au rendez-vous mais, malheureusement, cette histoire se finit de manière un peu abrupte, s'accélère et brise la lente intensité de cette croisade qui aurait méritée davantage d'étoffe, davantage de matière.

Pour autant, il est difficile de ne pas rester insensible devant cette histoire agonisante racontant le quotidien des innocents dans une existence des plus précaires. Ces enfants vivent sous la coupe d'un monde véritablement menaçant. Pourtant, ils trouvent refuge derrière cette croisade. Durant cette quête, l'autrice parvint à distiller un peu de poésie et d'espoir à travers l'image d'un ciel étoilé dont la lueur bleutée et reposante contraste avec la froideur graphique qui hante ce nouveau titre.
Plus sombre, plus renfermé , plus contrasté , La Croisade des Innocents est un titre dessiné dans le glas et le funèbre. Cela m'a un peu dérangé car là ou Mauvais Genre fait parfois ressentir un petit élan de liberté, cette Croisade nous enferme davantage dans une ambiance pesante. Un parti pris un peu trop manichéen de l'enfant contre le monde, contre les adultes comme si l'autrice préférait voir le M.A avant tout comme une prison obscure condamnant la jeunesse.
C'est un point de vue un peu figé mais totalement assumé.
Toujours est t-il que la nouvelle BD de Mme Cruchaudet est toujours aussi animée par un véritable amour pour ses personnages. Les enfants sont attachants et leur évolution est aussi bouleversante qu'effrayante. Pour autant, l'image d'une famille finit par ressortir des décombres de cette tragique histoire.

Plus dur, plus renfermé et moins libre que Mauvais Genre, La Croisade des Innocents demeure un titre réussi dans la bibliographie de l'auteure. Les qualités graphiques, bien que plus homogènes, sont toujours présentes avec cette même finesse du trait et ce remarquable contraste. L'argot des personnages est bien pensé avec une petite mention spéciale pour quelques intermèdes poétiques issus de certaines oeuvres moyen-nageuses Cependant, nous pouvons regretter un rythme en dents de scie ainsi qu'un petit manque de matière au niveau de l'intrigue générale. Ce n'est pas le titre le plus abouti de l'auteure mais cela demeure un titre original porté par une histoire, parfois bancale, mais, somme toute, assez intense.
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“J'suis trop petit pour me prendre au sérieux
Trop sérieux pour faire le jeu des grands
Assez grand pour affronter la vie
Trop petit pour être malheureux”
Jacques Higelin La croisade des enfants

1212, un jeune berger qui prétendait avoir eu une vision mystique, Etienne de Cloyes, prêche le départ pour la Terre Sainte. Il n'en fallait pas plus pour qu'une foule de jouvenceaux se mette en marche dans une croisade que la postérité retiendra comme la « croisade des enfants ».

Un superbe dessin délicat, servi par des couleurs foncées et sobres, accompagne l'ensemble du récit. le trait fin semble comme suspendu, en apesanteur. Il apporte une terrible élégance à l'ensemble. Les jeunes croisés s'apparentent à de gracieux lutins dans un environnement inconnu, hors sol et hors toute temporalité. le lecteur ignore tout de ces enfants miséreux, de leurs motivations, de leurs aspirations exaltées...à moins que ce ne soit qu'une fuite.

Notre bande de farfadets ingénus s'écharpent autant pour les motifs puérils de leur âge que pour la faim qui les tenaille.

L'aventure extatique prend fin dans le drame puisque nos jeunes éphèbes seront vendus comme esclaves après avoir embarqués dans les cales d'un navire pour une destination mystérieuse.

“Que sont mes amis devenus
Que j'avais de si près tenus
Et tant aimés
Ils ont été trop clairsemés
Je crois les vents les a otés”.

Ruteubeuf, La complainte

Une bien jolie fable historique.
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Voilà une BD dont je ne sais pas trop comment parler. 
J'ai aimé la plume de la dessinatrice c'est un bon début. J'ai aussi aimé l'histoire. 

On suit toute une troupe d'enfants qui veut aller jusqu'à Jérusalem. Ils fuient leurs vies d'enfants maltraités, mal considérés, pauvres, ils partent en croisade.
L'auteur décrit très bien cette petite société avec ses bons côtés comme ses moins bons.

Mon seul bémol sera que c'est un peu lent par moment et ce n'est pas super gai. 
J'ai découvert après ma lecture que c'est tiré d'une histoire vraie.


Lien : https://pagesdelecturedesand..
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La croisade des innocents est comme l'indique le titre une croisade en terre Sainte d'enfants orphelins. Un de ceux-ci découvre un jour un homme sous la glace et un de ces compères monte une histoire aux autres, en parlant de miracle. La croisade allait se mettre en marche.
Concernant le dessin on peut regretter un graphisme souvent simpliste mais d'une réelle efficacité. L' histoire est passionnante et on se demande si les enfants peuvent arriver en terre Sainte.
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