- Crois-tu vraiment que nous serons toutes renvoyées ? s'exclame Agnès. A notre manière, nous participons à l'effort de guerre, non ? C'est grâce aux femmes qui remplacent les hommes, à la campagne et à la ville, que le pays continue à tourner ! Nous avons prouvé que nous étions capables d'exercer tous les métiers ! Certaines d'entre nous, à la compagnie des transports, pourront peut-être garder un emploi... Et les postes naguère réservés aux hommes devraient être ouverts aux femmes à l'avenir...
- Ce serait juste, mais n'y compte pas trop, rétorque Renée. p.53-54)
Ce sont les hommes qui ont défini les règles que nous suivons aveuglément. Il est absurde de nous plier à un code de conduite que nous n'avons pas choisi ! Si nous ne dépassons pas nos peurs, nous ne changerons rien à notre situation et les hommes continueront à décider pour nous ! (p.97)
Les hommes ont voulu la guerre et nous l'avons endurée pendant quatre ans. Ils nous ont sacrifiées à leur jeu mortel, exigeant que nous soyons là pour les pleurer, les panser, les réconforter. Et nous avons été là. Nous avons permis, par nos sacrifices consentis et silencieux, que notre pays ne s'effondre pas. Mais que font les hommes, aujourd'hui ? (p.86)
La paix revenue, les femmes qui avaient vaillamment remplacé les hommes à tous les niveaux de la société et dans tous les métiers étaient priées de rentrer chez elles. Sans aucune reconnaissance ni contrepartie pour les efforts consentis pendant quatre ans. (p.58)
A l'image de ces trop nombreuses femmes qui ont tiré de coupables avantages de l'éloignement de leurs maris, celle-ci avait pris un goût démesuré à la liberté et aux plaisirs de l'indépendance et ne put accepter de renoncer à cette vie d'aisance pour ses devoirs d'épouse et de ménagère. (p.10)