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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Pour un roman destiné aux grands ados, j’ai trouvé l’ambiance, le scénario et le contexte très matures ! En effet, l’histoire se déroule en 1849, lorsque des féministes ont commencé à revendiquer leurs droits, espérant enfin changer les choses… On va donc croiser plusieurs personnages ayant leur façon de voir la politique, le futur ou l’égalité des sexes. Certains propos sont assez irritants, puisque divers individus masculins ne vont cesser d’affirmer que la place des Femmes est au foyer, la bouche muselée… On a beau se dire que c’était malheureusement ainsi à l’époque, il faut également se rappeler que ces phrases sont toujours prononcées dans le monde d’aujourd’hui, même en Europe ! (Il suffit de prendre une actualité récente comme celle avec Stéphanie Frappart qui va devenir la première femme à arbitrer un match de Ligue 1… Sur les réseaux sociaux, beaucoup de machos ont craché des propos sexistes et dégradants…) Le contexte est donc intéressant, plein de débats et bien choisi. couv44379586J’ai beaucoup aimé suivre ce combat quotidien que subissent les protagonistes de l’histoire. D’ailleurs, l’auteure n’a pas hésité à donner quelques noms de Grandes Femmes de l’époque ou à proposer des fiches de portraits féminins de la révolution de 1848 en fin d’ouvrage (Jeanne Deroin, Désirée Gay, Eugénie Niboyet, Jenny d’Héricourt) !

Outre une période historique qui m’a plu, Catherine Cuenca a proposé des personnages assez attachants, qu’ils soient secondaires ou principaux. Il y a Julie -une travailleuse qui va enquêter sur la disparition de son amie Sidonie-, Léa -une voyante au lourd passé- et Alexandre -un jeune policier aussi droit qu’entêté qui est l’un des rares Hommes à ne pas avoir une mauvaise opinion de la gent féminine-. Les deux demoiselles sont courageuses, déterminées, militantes, débrouillardes et tentent de vivre sans mari et sans parents. Elles font ainsi face à un quotidien difficile, déjà financièrement, mais aussi culturellement… D’ailleurs, j’ai appris des choses avec Julie et Léa ! Par exemple, j’ignorais qu’en cas de divorce, l’enfant était directement placé sous l’autorité du père… J’ai également découvert qu’il était plus difficile pour une Femme de se faire entendre, même dans le cadre d’une déposition. Ainsi, lorsque la pauvre Julie vient annoncer que Sidonie a disparue, elle n’est pas prise au sérieux, voire pire, est accusée injustement. Il en va de même pour Léa dont le funeste passé est apparemment justifié par la beauté et la frivolité de la voyante… C’est vraiment révoltant ! Heureusement, l’auteure ne cède pas à la facilité en proposant deux camps : certains Hommes comme Alexandre apportent de l’espoir, tandis que quelques femmes font autant de généralités sur le sexe fort que les Hommes à propos des Femmes… Il n’a a donc pas de pas de manichéisme, ce qui est très appréciable. Bien qu’il se révèle petit à petit, j’ai également bien accroché à Gustave, un journaliste, qui va se révéler plus approfondi qu’il n’y paraît. Catherine Cuenca prouve grâce à son personnage que l’on a tendance à tirer des conclusions hâtives et qu’un individu peut changer si on lui en laisse la possibilité.

Malgré ces qualités, j’ai eu du mal à m’imprégner du récit, car l’histoire met du temps à démarrer… Heureusement, une fois les cent pages passées, le rythme commence enfin à se stabiliser et à avancer progressivement ! Certes, on ne peut pas parler de gros rebondissements cependant, l’intrigue progresse constamment, ce qui apporte un rythme satisfaisant. L’auteure n’hésite également pas à pousser le lecteur sur des fausses pistes. On ne devine que très tardivement qui est le coupable de ces crimes odieux… J’ai globalement apprécié l’enquête, même lorsqu’elle a eu une petite touche fantastique lorsque Léa s’est mise à avoir plusieurs visions ou a décidé de communiquer avec les esprits. L’ambiance m’a fortement rappelé la série télévision « Médium » !

Avec sa touche fantastique, son côté historique et son aspect féministe, ce roman policier fut donc une agréable découverte ! Bien qu’il s’agisse d’un one-shot, je serais curieuse de découvrir la suite si un jour elle paraît. Merci aux éditions Scrineo et à Babelio pour cette masse critique.
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Quelle lecture passionnante ce fut, j'ai adoré ce polar historique pour adolescent, où l'autrice nous entraîne dans le Paris du milieu du XIXè siècle en pleine lutte des sexes, où les premières féministes organisées essayent de faire entendre leurs voix et leurs revendications bien légitimes.

Dans ce contexte de lutte sociale, une première femme est retrouvée assassinée. Mais elle ne sera pas la seule. Les meurtres se suivent et se ressemblent. Des femmes étranglées au milieu de la nuit, qui semblent avoir un lien avec les mouvements de droits des femmes qui s'élèvent alors à l'époque.

L'autrice en profite pour nous montrer la condition féminine au XIXè : l'ouvrière et la comédienne, qui pour arrondir leurs fins de mois, se prostituent. Les femmes, condamnées pour adultère, qui se voient privées de leurs enfants au profit de leur mari. Les employées des grands magasins qui subissent les avances des clients et le machisme de leurs collègues qui ne goutent guère de devoir partager leurs emplois avec elles, etc.

Au-delà de cet aspect social et historique, il y a bien sûr l'enquête policière menée par l'inspecteur Delage, un ancien criminel reconverti en policier, encore marqué par le meurtre de sa soeur, et qui a bien l'intention de mettre fin aux agissements du tueur, n'en déplaise à son supérieur qui lui met constamment des bâtons dans les roues.

Il sera bien aidé par Léa, qui par ses dons de voyance fera avancer l'enquête. Elle a une petite fille dont elle a perdu la garde au profit de son père et en veut beaucoup aux hommes. Et Julie, qui a fui un mariage arrangé pour trouver un emploi de vendeuse dans un grand magasin qui subit les avances de plusieurs clients et dont la meilleure amie a elle aussi disparu.

Un trio, donc, qui va tenter de démêler le vrai du faux, en restant sur ses gardes bien évidemment, puisqu'il y a un tueur dans les rues qui semble vouer une haine tenance aux femmes.

Chacun apporte sa pierre à l'édifice, sa personnalité, son intelligence, sa débrouillardise. On va de rebondissements en rebondissements, sans jamais se douter de ce qui va arriver.

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Avril 1849. Alors que les élections législatives se préparent, Jeanne Deroin, fondatrice aux côtés de Désirée Gay du journal L'Opinion des Femmes, s'y présente comme candidate. La revendication féministe se fait de plus en plus forte : les femmes ne veulent plus appartenir à leur mari, mais jouir des mêmes droits qu'eux et obtenir une réelle indépendance, ce qui déplaît à de nombreuses personnes, en particulier des hommes. Certains les dénigrent dans les journaux, d'autres les humilient en public, ou encore les assassinent violemment… Alexandre Delage, inspecteur à la sureté générale, va être en charge d'une série de meurtres dont les victimes sont des femmes engagées. Un des rares hommes à ne pas avoir une mauvaise opinion de la gent féminine, il va être aidé de Léa, une jeune femme mère et divorcée, qui possède un don de médiumnité et qui s'est retrouvée parmi les suspects bien malgré elle, et de Julie, travailleuse émancipée qui s'est libérée de la tutelle paternelle, et dont la meilleure amie fait partie des victimes. Ensemble, ils vont enquêter afin de retrouver le coupable et de sauver ces femmes.

Une enquête policière en plein éveil féministe ! A la frontière entre le polar et l'historique, avec une touche de fantastique, ce roman nous plonge au 19ème siècle, alors que les femmes tentent de revendiquer peu à peu leurs droits. Nous suivons alors divers personnages ayant des opinions politiques différentes et, surtout, nous avons un aperçu de la condition des femmes à cette époque et des répercussions désastreuses que peuvent provoquer leur désir d'indépendance. On y découvre des femmes courageuses qui tentent de vivre sans l'aide d'un mari ou d'un parent, qui tentent de faire entendre leur voix et d'être les égales des hommes, à une époque où les femmes étaient rejetées de leur famille si elles n'obéissaient pas, exclues par la société en cas d'adultère, séparées de leurs enfants selon la volonté de l'époux… Un récit qui ne laisse pas le lecteur de marbre, tant les propos tenus à l'égard des femmes sont révoltants, avec un suspens soutenu qui nous pousse sur de fausses pistes. Qui est le coupable de ces crimes odieux ? Et, surtout, le trouvera-t-on un jour sans véritable intérêt de la part de la police ?

Un roman policier, historique et féministe, à lire à partir de 13 ans !
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Encore un excellent livre de la talentueuse Catherine Cuenca.
J'ai beaucoup apprécié cette enquête policière teintée de fantastique.
Comme toujours dans les ouvrages de cette auteure, l'atmosphère et la psychologie des personnages sont très travaillées. On est happé dès les premières pages. J'ai beaucoup aimé la façon de présenter plusieurs fois chaque personnage à travers les yeux des autres protagonistes. L'enquête policière tient en haleine, le suspense est au rendez-vous. J'aurais aimé que le spiritisme ait une place un peu plus importante et la fin ne m'a pas entièrement surprise... mais cela n'en reste pas moins un roman formidable, particulièrement bien écrit !
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