Fables psychiatriques

Darryl Cunningham était infirmier psychiatrique avant de développer sa vocation et sa nouvelle identité de bdiste. Au travers de ce roman graphique et grâce à un trait cubique et monochrome, l'auteur veut à la fois partager son expérience marquante d'infirmier avec le plus grand nombre mais également, vivre un parcours de résilience intime.

C'est d'une façon touchante et délicate qu'il nous parle de ces malades profonds qu'il a côtoyés dans le passé. Les portraits qu'il réalise sont bouleversants et les cas qu'il évoque m'ont remuée par leur extrême dénuement psychique, leur solitude. Parfois j'ai senti comme un souffle glacé à l'intérieur de moi.

Dans ce roman, nous sommes donc instruits sur un grand nombre de pathologies psychiatriques ou neurologiques. Les diverses démences, maladies dégénératives du cerveau. Ensuite, les psychoses, avec la schizophrénie, la bipolarité et autres joyeusetés. Tout un chapitre est consacré aux artistes. Donc vous voyez, uniquement des choses bien lourdes et des catégories de pathologies qui pourraient tendre un miroir déformant. Cependant, comme les descriptions sont très bien faites, le sentiment d'angoisse n'a pas vraiment sa place dans cette lecture. Et si c'est parfois le cas, il n'y a qu'à simplement tromper la mort tout en appréciant la narration de l'auteur.

Darryl Cunningham aborde la question des troubles psychiatriques de son point de vue personnel : celui d'aide-soignant mais aussi de "malade". Il témoigne avec beaucoup de simplicité sur son travail dans un hôpital psychiatrique, par le biais de cas qu'il a rencontré, de personnes souffrantes qu'il a côtoyé. Il vulgarise cet univers-là par des explications et un dessin très accessibles.

Le livre est pertinent. Chaque chapitre reprend les préjugés et les inquiétudes que peuvent partager Mr et Mme Toulemonde et les déconstruit pour y apporter une réalité forte de l'expérience personnelle de l'auteur. C'est peut-être une manière plus adéquate de "rétablir la vérité", comme le présente la quatrième de couverture, que de se contenter d'expliquer et vulgariser théoriquement toutes ces notions.
Personnellement, je me suis retrouvé en terrain assez connu, réveillant dans ma mémoire d'anciens cours sur les maladies de Parkinson, ou d'Alzheimer, sur de plus récents sur la schizophrénie et le trouble bipolaire (ou psychose maniaco-dépressive) mais aussi me rappelant des rencontres et expériences personnelles. J'ai pris du plaisir à redécouvrir tout cela à travers l'oeil et plus encore le trait de Darryl Cunningham sans compter que j'ai pu aussi élargir mon savoir (notamment sur des maladies que je connaissais pas ou n'avais pas étudié). C'est toujours agréable d'apprendre de nouvelles choses en plus de revoir des notions connues. Mais il faut noter que tout cela reste à peine survolé, d'ailleurs l'auteur à tendance à s'intéresser surtout à ce que ces maladies exposent au regard de l'autre (comportements étranges, désinhibition, extravagances, problèmes langagiers, traces d'automutilation, etc.) pour justement tenter de le changer.

J'ai beaucoup aimé le chapitre "Les personnes atteintes de maladie mentale enrichissent nos vies" qui se penche sur quelques personnalités dont la maladie a pu avoir une incidence, ou faisait en tout cas partie de leur vie telles que Winston Churcill ou Judith Garland. de même, j'ai apprécié l'ultime chapitre "Mon retour à la vie" dans lequel l'auteur témoigne de sa dépression avec beaucoup de sincérité.

Graphiquement, je dois dire qu'en temps normal je ne suis pas très friand de ce genre-là. Pour autant, je m'y suis vite habitué et finalement je le trouve en adéquation avec le sujet bien qu'assez inégal par moment. le dessin sert le texte et c'est le principal. le choix du noir et blanc est parfait. J'ai du mal à m'imaginer lire le même livre en couleur…
Je tiens à préciser que certaines planches ont plus retenues mon attention que d'autres. Ce sont celles contenant les dessins anatomiques (cerveau, coeur, etc.), les dessins urbains et les portraits des célébrités. Je les ai trouvé vraiment très beaux.

"Fables Psychiatriques" est à mettre entre beaucoup de mains pour démystifier un univers et des gens qui sont malheureusement trop stigmatisé et trop vite mis à l'écart. On regrettera seulement que le sujet soit traité aussi succinctement. Certainement à compléter avec d'autres ouvrages du genre.

Je remercie Babelio et les éditions "Ca et Là" pour m'avoir fait découvrir ce livre que j'ai dévoré le soir même où je l'ai reçu et que je relirai certainement très vite ! Ca me change des bandes dessinées de fiction.

Si la qualité du dessin est le point le plus important d'une bande dessinée pour vous, évitez cet album car il faut reconnaître que cela manque un peu de consistance de ce côté là.
Si vous êtes capable de passer au delà, par contre, voici une oeuvre intéressante sur un sujet difficile: les maladies psychiatriques, leurs traitements, le regard des proches et des inconnus sur ses malades et leurs pathologies. Vu du point de vue d'un aide-soignant, l'album ne donne pas dans la naïveté et avoue la difficulté pour les personnes entourant le malade sans jamais sombrer dans le sensationnalisme ou le jugement. Évidemment, le format BD, et le découpage en chapitres très courts, fait que cela ne contient que des tranches de vie, des instants, mais c'est une oeuvre intéressante, qui dédiabolise ces maladies qui font peur et qui est à conseiller, qu'on soit le proche d'un malade, ou simplement un lecteur curieux d'en savoir plus, de comprendre un peu plus...

Un excellent memento des maladies psychiatriques pour les nuls

En effet, je n'arrive pas à classer cette bande dessinée. Est ce un livre pour nous apprendre les maladies mentales ? Est ce un témoignage de Darryl ? Je pense que c'est un mélange de tout cela. Mais chapeau l'auteur dans le sens où il se met à nu dans cette bande dessinée, et surtout, il nous casse l'image d'Épinal que l'on peut se faire sur ces maladies. Nous avons tous des idées préconçues sur les dépressions, sur la schizophrénie, sur les suicides. En moins de deux cent pages, Darryl Cunningham nous remet tout à plat et nous explique avec des dessins simples, avec des mots simples surtout, commence cela se passe pour ces personnes là.

Mais vous avez aussi le point de vue des aides soignants. A quel point ce métier peut être difficile, à quel point certaines situations peuvent vous toucher ou peuvent vous faire rire aussi parfois. Nous évoluons vraiment dans un autre univers, et au cas où on peut se dire que ce monde n'est pas le nôtre, l'auteur nous parle aussi de son expérience. de son ressenti face à la dépression. On peut ainsi comprendre comment une personne peut craquer tout simplement.


Un petit bémol, les graphismes.

L'auteur a pris le choix de nous faire des dessins simples, limites enfantins. Et quelque part, cela m'a dérangé. Pourtant, je m'y attendais un peu avec la couverture. Mais j'ai eu cette impression qu'en fin de compte, on m'infantilisait aussi. Et je reste persuadée que les maladies mentales sont en fin de compte un monde d'adultes.

En bref, j'ai apprécié ma lecture. Mais j'aurai aimé un autre dessin. Cela m'aurait donné plus l'impression de lire quelque chose de sérieux, je ne sais pas.

Un grand merci aux Editions Ca et là de m'avoir donné cette bande dessinée et de m'avoir fait confiance au travers de la Masse Critique de Babelio.
Lien : http://labibliodekoko.blogsp..

une BD originale qui vise à traiter les stéréotypes des maladies psychiques. L'auteur se sert de son expérience d'aide soignant en psychiatrie mais aussi et surtout de son expérience personnelle. Une belle thérapie pour cet auteur à qui on peut souhaiter une belle carrière pour son renforcement psychique .

Ce livre aurait aussi bien pu s'intituler "la psychiatrie pour les nuls". Raconté sous la forme d'une bande dessinée, Darryl Cunningham nous livre pour une part ses expériences en tant qu'aide-soignant dans un service psychiatrique, pour l'autre des explications très claires sur des maladies telles que la schizophrénie ou la dépression.
çà nous apporte un éclairage nouveau sur ces personnes que nous jugeons "anormales" et que nous regardons parfois comme des extra-terrestres. Ces mêmes personnes ne sont en fait qu'atteintes de maladies, comme nous pourrions l'être d'une grippe.

La psychiatrie est un domaine souvent incompris et tabou malgré l'évolution des mentalités et le fait qu'on en entende de plus en plus parler dans les médias. C'est un domaine qui reste mystérieux et pour certaines maladies inconnues, on le sait tous l'inconnu est attirant au même titre qu'il peut faire peur. Personnellement j'ai toujours été intriguée, c'est donc naturellement que je me suis tournée vers ce livre lorsque je l'ai croisé.

David Cunningham a travaillé durant plusieurs années dans une unité spécialisée et au cours de cette période il a tenu un journal dans lequel il a accumulé assez d'informations pour décrire le quotidien d'un hôpital psychiatrique. C'est en lisant Persepolis de Marjane Satrapi qu'il a décidé de sauter le pas et de compléter son écriture avec des dessins. Comme l'auteur le dit "fables psychiatriques a pour vocation de bousculer les préjugés, ce qui est nécessaire parce que la peur et l'ignorance liées aux maladies mentales restent largement répandues dans nos société."

J'ai trouvé cet ouvrage très instructif, l'auteur nous fait découvrir par catégorie un large panel de maladies psychiatriques ainsi que de nombreuses formes de démences. Il y'a aussi un côté ludique très plaisant, le fait d'exposer les maladies et ensuite de les complémentariser avec des anecdotes et des dessins facilite la compréhension et permet de mieux appréhender les impacts que peuvent avoir les maladies mentales pour la personne mais aussi pour son entourage. Si vous aimez le domaine de la psychiatrie et que vous voulez en apprendre davantage je vous conseille ce document graphique
Lien : http://promenonsnousdanslesl..

Une BD sur les maladies psychiatriques, un projet ambitieux ! L'auteur de cet ouvrage a lui même été infirmier psychiatrique, mais aussi malade, ce qui fait de lui un être à multiples casquettes. Un atout très intéressant pour aborder un domaine comme celui-là.

Au départ, j'ai trouvé le ton peut-être un peu trop scolaire, surtout le chapitre sur les démences, avec beaucoup de termes médicaux qui peuvent ennuyer certains lecteurs. Toutefois, j'ai poursuivi ma lecture et je ne l'ai pas du tout regretté.

Les pathologies telles que la bipolarité, la dépression, la schizophrénie, mais aussi les comportements des personnes qui en souffrent et ce à quoi cela peut les conduire (le suicide, les scarifications, les troubles de la pensées,…) sont décrits de façon simple et intelligente. On fait le tour de chaque question assez rapidement pour ne pas s'ennuyer mais suffisamment pour apprendre les grandes lignes des maladies psychiatriques les plus courantes. On découvre aussi la vie des patients et de leurs soignants dans un établissement fermé.

Certains artistes ou personnalités qui ont souffert de troubles mentaux sont également évoqués afin de comprendre que tout n'est pas blanc ou noir et que certaines fonctions ou professions peuvent être enrichies par certains symptômes.

Enfin, l'auteur et dessinateur évoque son propre parcours qui l'a mené jusqu'à la dépression, mais aussi sa volonté de s'en sortir, notamment par le dessin, qui devient pour lui un moyen de trouver sa place dans une société assez dure envers ceux qui souffrent de telles pathologies.

C'est très réussi !

Fables psychiatriques, c'est le témoignage d'un aide-soignant en unité psychiatrique, qui est lui aussi passé par des moments difficiles. Sa démarche est simple : se servir du dessin pour faire passer un véritable message, pour que le monde change de regard sur les malades mentaux. Il va aller à l'encontre de certains préjugés ancrés dans l'esprit de la population, par ignorance ou par effroi. La forme (BD en noir et blanc) convient parfaitement à son exercice : de courts chapitres qui expliquent les différentes maladies, leurs symptômes et où en est la recherche médicale. C'est pour moi une réussite, une BD documentaire accessible et très bien réalisée.

Avant de devenir bédéaste, Darry Cunningham avait entamé une carrière d'infirmier en soins psychiatriques. Même s'il n'a pas persévéré dans cette voie, il a décidé de mettre à profit son expérience pour présenter le monde mal connu des troubles mentaux. À ce propos, il écrit justement dans son introduction : « Fables psychiatriques a pour vocation de bousculer les préjugés. Ce qui est nécessaire, car la peur et l'ignorance liées aux maladies mentales restent largement répandues dans nos sociétés. »

L'auteur de Fables scientifiques passe en revue, avec une précision toute médicale, un vaste catalogue de diagnostics en les illustrant par une série de cas tirés de ses années sur le terrain : démences, automutilations, dépression, trouble bipolaire, schizophrénie... Assurément, une longue liste à ne pas conseiller à un hypocondriaque ! Plus synthétique et systématique que Miranda Burton (Cachés), moins cru que le duo Dav Guedin/Craoman (Bray-Dunes 1999), le scénariste partage néanmoins avec eux la même empathie envers ceux qui sont, on l'oublie souvent, des patients comme les autres.

L'intention est bonne, mais la forme s'avère malheureusement bien frustre. de son propre aveux, Cunningham n'est pas le plus grand des dessinateurs. Son trait reste trop schématique et, plus grave, très inconstant d'une page à l'autre. Par moments, seuls les textes permettent de suivre l'action. de plus, la narration, oscillant entre description des symptômes et témoignages, ne trouve jamais son véritable rythme. L'information est là, mais mal agencée. À lire en connaissance de cause.
Lien : http://www.bdgest.com/chroni..