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Beth Raven est-il malade ou est-il doté de pouvoirs très particuliers? C'est dans le milieu artistique, dans un futur indéfini, que va se dérouler cette quête de réponses. Repéré par des personnalités par l'intermédiaire d'un blog qu'il écrit en direct sur la toile grâce à une puce implantée dans son cerveau, il se retrouve au milieu d'intrigues à Paris et à Venise. Beth est soupçonné de provoquer malgré lui des phénomènes extraordinaires.

On découvre les enjeux qui se nouent autours de l'art contemporain, tant financiers que sociétaux. En effet, Festen, un richissime artiste cupide et narcissique projette de développer ce qu'il nome "l'art terroriste". Un moyen de détourner l'art à des fins personnelles.

Les biennales de Venises, rassemblant de grandes manifestations d'art contemporain, sont certainement le moment idéal pour rendre publiques ces innovations et gagner en notoriété. Beth Raven apprendra qu'il est au centre de nombreuses machinations et devra jouer de ruses et d'habileté pour tirer son épingle du jeu.

Cette histoire est aussi tortueuse que les méandres des ruelles de Venise dans lesquelles se perdent nos héros. Perdu dans la ville, perdu dans la vie et en lui-même, il n'a de cesse de tenter de comprendre qui il est et quel est son influence sur ce qui l'entoure. Je dois avouer que je me suis aussi perdu, mais contrairement à lui je n'ai pas toujours trouvé le chemin de la compréhension.

Le concept est pourtant original tout comme le contexte. La lecture peut se situer à plusieurs niveaux ce qui donne une dimension supplémentaire au livre. Cependant, j'ai trouvé que le style "accroche" un peu la fluidité de la lecture et surtout l'aboutissement de cette histoire décalée m'a semblé assez décevant et aurait mérité plus d'audace.

Je remercie Babelio et La Volte pour l'envoi de ce livre dans le cadre des masses critiques d'octobre 2018 qui m'a permis ce retour vers cet auteur dont j'avais lu pendant mon adolescence "le ressac de l'espace" et "l'homme à rebours"qui avaient été à l'époque des livres qui m'avaient marqué.
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Les éditions La Volte proposent toujours des récits issus des littératures de l'imaginaire, mais volontairement en marge des codes habituels. Avec Black Bottom, c'est l'occasion de (re)découvrir le style de Philippe Curval, auteur de très nombreux ouvrages.

Découvrez Beth Raven !
Rien que dans son nom, mélange de légume et d'animal, ça donne le ton : le héros de Black Bottom s'impose dès le départ comme un peu à part. Enseignant ayant démissionné, il est maintenant passé à l'activité de blogueur du quotidien. Et pour cela, il s'est fait implanter une puce qui lui permet de dicter son blog en temps réel, au fur et à mesure que se déroule sa journée. C'est de cette façon que nous suivons la description de sa déprime chronique, de la tromperie de sa femme et de ses rencontres fortuites mais tragiques. IL se fait écrivain spontané, mais introduit ses doutes et ses hésitations devant la page blanche que peut parfois être sa propre vie. Outre ces « drôles » d'aventures, Beth Raven c'est donc surtout une sacrée personnalité, au risque de devoir questionner sa crédibilité, ou plutôt sa fiabilité…

De la science-fiction schizophrène
Plonger dans Black Bottom, c'est plonger dans la tête du protagoniste, Beth Raven, et déjà accepter d'avoir affaire à un personnage schizophrène. Sa maladie n'est pas véritablement annoncée telle quelle, toutefois le lecteur se rend progressivement compte que ce narrateur n'est pas vraiment digne de confiance : il raye certaines expressions, il change de style exprès pour tromper et il réécrit certains passages qui lui semblent trompeurs. C'est rigolo pour lui au départ, mais le récit montre très vite que cela va bien au-delà de simples caprices et que c'est l'ensemble de l'histoire qui est racontée par un transmetteur défectueux ; jusqu'où va le récit véridique et où commence la fable ? difficile de toujours faire la différence : vive la schizo'SF donc ! Cette séparation est d'autant plus trouble que le narrateur s'est convaincu qu'il existe une dimension que la plupart des humaines ne capte pas : l'aréel. Beth Raven a théorisé l'existence d'un « présent décalé » dont le héros peut prendre le contrôle et ainsi influé durablement sur son réel. À partir d'un récit de vie morne, Philippe Curval crée un récit constamment en décalage et proche de la rupture.

Un récit très référencé culturellement
Lire du Philippe Curval signifie aussi être aux aguets concernant la culture au sens très large. Ici, le récit tourne surtout autour de l'art contemporain. L'art dans toute sa splendeur donc, dirons-nous ; l' « art comptant pour rien », si vous préférez. Heureusement, l'auteur utilise ce thème avant tout pour s'en moquer et le montrer dans ses fastes les plus abjectes. L'antagoniste du héros, Festen, se réclame du « bloody art », c'est-à-dire des performances mettant en scène la douleur et la souffrance de sujets qui ne sont pas toujours (jamais) consentants. C'est à l'occasion de la Biennale de Venise que celui-ci concocte une exposition à la démesure de ce qu'inspire la ville à Philippe Curval : dantesque, cauchemardesque et démesurée. le rythme du récit augmente et ralentit suivant l'envolée créatrice de chacun des chapitres, cela peut lasser certains lecteurs, mais l'ensemble se lit de manière agréable, même si les aspects artistiques vous passent au-dessus.

Il faut bien s'accrocher, mais Black Bottom vaut le détour pour son originalité certaine. le rythme est particulier, tout comme le thème, en surfant sur un imaginaire fourni mais marginal. du pur La Volte donc !

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Punaise, un deuxième livre que j'abandonne. Heureusement emprunté à la médiathèque.. Et heureusement que je vous ai chers babeliotes ; un ou deux T ? le correcteur dit " babeluttes" , serions nous engagés dans la lutte pour les bons livres.... ? ;-)) , pour affiner mes choix chez mon dealer habituel...
Le pitch de 4eme dit , une écriture réinventée...Tout le monde ne s'appelle pas Damasio. Elle ressemble davantage a une imitation d'un mal parlé , retranscrit dans un mal écrit, imitation supposée de celle des élèves du héros, qui se perd dans sa réalité et sa propre prose de son iblog sur le nuage...
Dommage, l'idée paraissait intéressante : l'aréel, mâtiné d'humour féroce...Cela me fait penser aux promos des films ou pièces de théâtre où on nous promet de RIRE parce qu'il FAUT RIRE, pour nous accrocher..
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Je remercie tout d'abord l'Opération Masse Critique pour l'envoi de ce roman, qui m'a particulièrement déroutée dans ses premiers chapitres. le narrateur, Beth Raven, après des déconvenues professionnelles, raconte sa vie dans un "roblog", simplement par la pensée. Il écrit, efface, recommence, et le récit déjà complexe le devient encore plus lorsque Beth décide de prendre des libertés avec la syntaxe. Puis rapidement, les évènements s'enchaînent autour de lui et le narrateur lui même semble se perdre dans son histoire, entre la réalité et "l'aréel", sorte de dimension parallèle. le fond du roman comme la forme ont alors failli me faire abandonner la lecture. Mais au fil des chapitres, les notions "d'"aréel" ou de "concept morphologique intéractif" ont peu à peu pris du sens tandis que l'histoire de Beth Raven s'accélérait. Interné puis soigné pour schizophrénie à Paris, il se lance à Venise sur les traces de la femme qu'il aime et de la réalité. Une nouvelle dimension temporelle et l'art contemporain, deux thèmes principaux de ce roman, permettent à l'auteur de développer une histoire totalement originale et délirante qui m'a finalement accrochée.
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Black Bottom est un roman qui parle d'art contemporain de bien des manières. En effet, à travers les personnages de Beth Raven et de Festen, Philippe Curval traite à la fois des problèmes de l'art contemporain (l'extrémisme des concepts, les tacles au bon goût et à la beauté...) et des manières d'écrire, d'adapter son style en fonction du support sur lequel on écrit, le tout avec un lot faramineux d'aventures et de péripéties dans Paris et surtout dans Venise, qui est magnifiquement décrite.
Lien : https://leschroniquesduchron..
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Une Venise d'art contemporain extrême ou dévoyé, une farce tragique et ravageuse, une rare histoire d'amour fou.

Sur le blog Charybde 27 : https://charybde2.wordpress.com/2018/09/16/note-de-lecture-black-bottom-philippe-curval/
Lien : https://charybde2.wordpress...
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Ce roman est tout à la fois, farfelu, génial, rythmé,...
Son style est unique. L'auteur y prend des libertés avec la grammaire en expliquant très explicitement et avec humour comment et pourquoi il -son narrateur- tord les règles. (De nos jours, la langue est un champ de débat chacun luttant pour que la langue prêt-à-porter colle mieux à sa réalité -langue inclusive, nouvel orthographe, texto,...-.)
Les lieux, Paris, Venise, sont détournés de leur réalité, glissent dans un futur proche, on y est.
Les personnages haut en couleurs s'aiment, se trahissent, se manipulent au fil en pointillé de cette histoire rocambolesque.
Tout au long du roman, on s'interroge sur l'art, la marchandisation qui l'a incidieusement vidé de sens. Certaines phrases synthétisent parfaitement les problématiques qui agitent l'art contemporain, elles marquent le lecteur.
Les auteurs peuvent imaginer des oeuvres d'art sans se soucier de tous les détails techniques ce qui permet à Philippe Curval de nous faire découvrir des artefacts artistiques totalement époustouflants, délirants jusqu'à l'onirique.
Ce que j'ai préféré : le concept très quantique d'aréel ! Cette idée m'a enthousiasmée. L'aréel permet des retournements de situations déroutants mais c'est aussi un concept qui incite à relire son histoire personnelle.
En un mot -à peu près- : un coup de coeur qui avait trop longtemps attendu et indûment en bas de ma PAL.
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