Fatima Daas, la mazoziya,
la petite dernière de la famille, se raconte à travers un récit pudique, mélancolique par endroits mais extrêmement touchant de sincérité. Née en France d'origine algérienne, musulmane pratiquante qui aime passionnément Dieu et... les femmes. Alors c'est difficile, c'est honteux, c'est péché mais c'est son nefss, son âme.
Bien que la répétition de son nom et prénom à chaque début de page m'a gêné, j'en ai compris petit à petit l'intérêt fondamental à s'identifier, à s'inscrire dans une réalité propre à soi, à s'encrer dans sa propre peau.
Fatima Daas se raconte enfant, adolescente en dérive, jeune adulte cherchant l'absolution permanente. Elle interroge les imams en parlant d'une amie pratiquante et lesbienne, pour ne pas parler d'elle. Elle est en colère, se révolte mais regrette ses coups d'éclats, qu'elle ne dit pas. Elle aime dans le silence et la pudeur, elle soigne son asthme, regarde la ville et elle écrit.
Fatima Daas part pour qu'on la retienne...
Je reprends ici les mots de
Virginie Despentes qui ornent la 4ème de couv et que je trouve très justes : "Ici, l'écriture triomphe en faisant profil bas, sans chercher à faire trop de bruit, dans un élan de tendresse inouïe pour les siens, et c'est par la délicatesse de son style que Fatima Dass ouvre sa brèche"
Un très beau récit donc et il faut le lire en une fois !!